Aujourd’hui, Debuchy est plus qu'un candidat à la Russie

Il y a des choix qui changent une carrière. Dans le bon ou le mauvais sens. Mathieu Debuchy pourrait en témoigner. Il a connu les deux. Sa signature à Arsenal a sonné la fin de son ascension. Les blessures n'ont bien sûr pas aidé. Mais ce passage chez les Gunners, où il n'entrait plus dans les plans d'Arsène Wenger depuis longtemps, restera un échec. A l'inverse, sa décision de tenter l'expérience Saint-Etienne en janvier dernier ressemble à un vrai coup gagnant. Presque un coup de maître étant donné le timing en vue de la Coupe du monde.

Depuis son arrivée à l'ASSE, où il a retrouvé Jean-Louis Gasset - avec qui il a déjà travaillé alors qu'il était l'adjoint de Laurent Blanc en équipe de France -, Mathieu Debuchy est redevenu le joueur qui avait l'habitude de régaler la L1 avec Lille. Dans son couloir droit, il brille par son activité. Mais également son rendement. Derrière, il se montre solide. Et offensivement, il est juste impressionnant. Libéré par la couverture de Yann M'Vila, il peut monter comme il le souhaite. A bon escient. Il est ainsi crucial dans l'animation de l'ASSE, qui relève la tête depuis janvier. Et que dire de ses buts. Avec déjà quatre réalisations en 11 matches de L1, il est l'un des défenseurs les plus décisifs des grands championnats en 2018.

Le latéral droit est revenu de nulle part. Il a retrouvé des couleurs en arrivant dans le Forez. Et à force de reverdir, il pourrait bien revoir le Bleu. Il est en effet redevenu un vrai candidat pour le Mondial. Aujourd'hui, cela lui semble même presque promis. Car au fil des semaines, toutes les planètes s'alignent. Il y a déjà ses performances. On l’a souligné mais en 2018, il s'impose comme le latéral droit tricolore le plus en vue. Cependant, ce qui change clairement la donne c'est que les doutes sont légion chez les Bleus à droite. Entre blessures, manque d’expérience ou encore temps de jeu limité, ses concurrents offrent peu de garantie.

Djibril Sidibé était incontournable depuis plusieurs mois mais le Monégasque est touché au ménisque et est incertain pour la Russie. Benjamin Pavard, appelé lors des derniers rassemblements, joue plus dans l'axe que sur un côté à Stuttgart et manque d’expérience au haut niveau. Sébastien Corchia est, lui, blessé depuis janvier à Séville alors que Bacary Sagna ne compte que 6 titularisations en 2018 avec Benevento, la lanterne rouge de Serie A. Enfin, Bouna Sarr, qui se montre régulièrement à son avantage à droite où il a été replacé à l'OM n'avait pas été pré-convoqué par le staff tricolore lors du dernier rassemblement.

Devant ce constat, Mathieu Debuchy arrive à point nommé. Pour sa forme et son expérience. S'il n'a plus été appelé en Bleu depuis deux ans et demi (France-Serbie, septembre 2015), le Stéphanois a l'avantage d'avoir l'expérience internationale. Dans ses 27 sélections, il y a notamment deux tournois majeurs au compteur : l'Euro 2012 et le Mondial 2014. Deux tournois qu'il a disputés dans la peau d'un titulaire. Un vécu non négligeable aux yeux de Didier Deschamps. "Ç'a toujours été mon objectif de revenir en équipe de France depuis que je ne suis plus en sélection. Il y a un moment où je ne pouvais pas l'espérer parce que je ne jouais pas. Maintenant que je joue, oui, j'espère", a avancé Debuchy début avril. C'est plus que jamais d'actualité, surtout si son corps le laisse encore tranquille dans les prochaines semaines.