Monaco-Metz - Pourquoi l'ASM a raison de ne pas lâcher Guido Carrillo

Avec Guido Carrillo, l’AS Monaco agit presque contre nature. Pour la stratégie de dépôt-vente qui est la sienne, l’offre transmise par Southampton ressemblait à du pain bénit. Selon le journal L’Equipe, les Saints seraient prêts à débourser 20 millions d’euros pour boucler le transfert de l’attaquant argentin. De quoi donner matière à réflexion aux dirigeants monégasques, le buteur n’entrant que rarement dans le onze de Leonardo Jardim. Pourtant, le champion de France en titre avait de vraies raisons de la décliner, ce qu’il a vraisemblablement fait, à en croire les informations du Guardian.

Quand Falcao n’était pas encore redevenu ce qu’il est, Carrillo avait été critiqué pour sa maladresse devant le but. Cette saison, c’est tout le contraire. "Il sait saisir les opportunités", comme l’a justement remarqué son entraîneur. Malgré un temps de jeu réduit et seulement deux titularisations - il n’a disputé que 417 minutes de jeu en Ligue 1 -, le joueur de 26 ans a inscrit quatre buts. Autrement dit, il fait trembler les filets toutes les 104 minutes en moyenne. Seuls les artificiers connus et reconnus que sont Cavani, Neymar, Falcao, Balotelli et NJie font mieux que lui, parmi les joueurs ayant disputé plus de cinq rencontres de championnat.

Cet été, l’AS Monaco a signé des gros chèques pour renforcer son secteur offensif. A eux trois, Keita Baldé, Stevan Jovetic et Adama Diakhaby ont coûté 51 millions d’euros. Les trois proposent des profils assez similaires, et une complémentarité plus ou moins criante avec El Tigre. Carrillo, lui, est une véritable alternative au deuxième meilleur buteur de L1. "C’est un joueur très fort de la tête et bon pour le jeu direct. Il offre beaucoup de présence dans la surface", disait Jardim la semaine dernière.

A la fin du mois dernier, Marca assurait que Jovetic avait réclamé son transfert, mécontent de sa situation et peu convaincu par les méthodes du coach portugais. Discret et réservé, Carrillo s’est toujours accommodé de sa situation malgré un temps de jeu qui décline. L’Argentin avait disputé 31 rencontres lors de sa première saison monégasque, en 2015-2016, et 12 de moins l’année suivante. "C’est un très grand professionnel. S’il a des offres à chaque mercato, c’est parce que tout le monde sait qu’il est difficile de trouver un joueur de sa qualité et de sa mentalité", a justifié l’ancien coach du Sporting Portugal en conférence de presse.

Au contraire de Mbappé, Bernardo Silva ou Lemar, Carrillo ne jouit pas d’une gigantesque valeur sur le marché des transferts. Parce qu’il est déjà dans la fleur de l’âge, qu’il n’a qu’un statut de remplaçant et que sa marge de progression n’a rien de comparable à celles des trois précédemment cités, Carrillo ne fait pas partie des joueurs dont la vente est planifiée à l’avance. L’ASM n’est donc pas dans l’urgence. Elle a judicieusement rappelé, par l’intermédiaire de son technicien, qu’il restait 10 jours avant la fin du mercato et que l’ancien joueur de l’Estudiantes était "un joueur précieux". Pour faire monter la sauce ?