Qui est MediaPro, grand gagnant des droits TV de la Ligue 1 ?
Mis à jour 30/05/2018 à 11:45 GMT+2
MediaPro, qui a secoué les traditionnels diffuseurs français en s'offrant les principaux lots liés aux droits télévisés de la Ligue 1 pour la période 2020-2024, s'apprête à bouleverser le paysage médiatique. Mais en France, le groupe est méconnu.
Il a surpris tous les favoris. Et largement contribué à faire de la Ligue 1 un championnat qui vaudra, à partir de 2020, plus d'un milliard d'euros par an. MediaPro, groupe espagnol, contrôlé par un fonds privé chinois, Hontai Capital, et un groupe publicitaire anglais, WPP, s'est donc offert les principaux lots pour se positionner en principal diffuseur du championnat de France pour la période 2020-2024. Même si sa stratégie est encore floue, et que l'ensemble des différents droits pourraient être redistribués, en fonction des différents accords de sous-licence.
Les lots détenus par MediaPro pour la période 2020-2024 | Contenus des lots |
Lot n°1 | 10 plus belles affiches de la saison + affiche du dimanche à 21h00 |
Lot n°2 | affiches du vendredi à 21h00 et du samedi à 17h00 |
Lot n°4 | affiche du dimanche à 13h00 + multiplex du dimanche à 15h00 |
Après l'appel d'offres, la LFP s'est réjouie de "l'entrée de ce nouvel acteur", qui devrait apporter son "savoir-faire acquis sur le marché international". Pourtant, elle pourrait susciter l'inquiétude. En conférence de presse, de nombreuses interrogations ont été soulevées, notamment au sujet des garanties apportées par MediaPro. Début mai, la justice italienne a suspendu l'offre que le groupe avait formulée sur les droits TV de la Serie A, le championnat italien, en estimant que la proposition du groupe espagnol avait été faite en violation des lois locales.
Négociations en vue avec les diffuseurs traditionnels ?
Mais Didier Quillot, directeur général de la LFP, a voulu se montrer rassurant en assurant que le cahier des charges de l'appel d'offres n'était "pas complètement clair" en Italie, contrairement à celui concocté par l'instance française. Le groupe, qui compte plus de 6000 salariés dans le monde entier, envisagerait de créer une chaîne entièrement dédiée au football français. Mais il pourrait, aussi, nouer des accords avec les diffuseurs traditionnels : "MediaPro peut sous-licencier ou pas, a renchéri Quillot. C'est à sa discrétion car c'était prévu dans l'appel d'offres". Ainsi, d'autres médias devraient négocier avec l'entité espagnole pour récupérer au moins en partie certains lots.
Pour autant, toutes les manœuvres ne seront pas permises. "Si un attributaire des droits souhaite sous-licencier, il ne peut le faire qu'à un seul sous-licencié, a précisé Mathieu Ficot, directeur du développement économique de la LFP. Et pour deux saisons minimum, en sous-licenciant le lot dans son entièreté". Une chose est sûre, MediaPro est désormais en position de force.
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