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Au PSG, le 4-4-2 a aussi ses arguments

Vincent Bregevin

Mis à jour 02/12/2018 à 19:22 GMT+1

LIGUE 1 - Le 4-4-2 mis en place par Thomas Tuchel face à Liverpool (2-1) mercredi en Ligue des champions a donné satisfaction. C'est une nouvelle corde à l'arc de l'entraîneur du PSG, tant ce système présente de multiples avantages. Même s'il a aussi sa limite. Décryptage.

Kylian Mbappé et Edinson Cavani

Crédit: Getty Images

Il avait testé le 4-3-3, le 4-2-3-1, le 3-4-3, le 3-5-2… Mais malgré les multiples visages qu'il avait déjà donné à son équipe depuis son arrivée sur le banc parisien, Thomas Tuchel a quand même trouvé le moyen d'innover. Encore une fois. Pour un match aussi capital que celui qui attendait le PSG mercredi face à Liverpool, il fallait oser. L'Allemand l'a fait. Et le résultat (2-1) lui a donné raison. Dans un 4-4-2 inédit, Paris a dominé les Anglais sur le plan tactique. Ce schéma se justifiait compte tenu de l'opposition. Mais il a d'autres arguments pour être revu face à un autre adversaire.

Neymar garde les clés

Paris avait tous ses atouts offensifs dans cette configuration. Même si le 4-4-2 n'est pas le seul système avec lequel Tuchel a aligné simultanément Neymar, Kylian Mbappé, Edinson Cavani et Angel Di Maria cette saison. Le 4-2-3-1 a aussi cette vertu, mais dans une animation différente avec Neymar en milieu offensif axial derrière le trio Mbappé-Cavani-Di Maria, de droite à gauche. Le Brésilien avait excellé dans ce rôle de chef d'orchestre, chargé de faire le liant entre le milieu et l'attaque, avec sa faculté exceptionnelle à donner le coup d'accélérateur et créer les décalages entre les lignes.
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Paris Saint-Germain's Brazilian forward Neymar celebrates after scoring a goal during the UEFA Champions League Group C football match between Paris Saint-Germain (PSG) and Liverpool FC at the Parc des Princes stadium, in Paris, on November 28, 2018.

Crédit: Getty Images

Celui de milieu gauche qu'il a occupé au sein du 4-4-2 n'était pas si différent. Même plus excentré, dans une zone qu'il connaît bien, Neymar a gardé les clés du jeu parisien. Il a bénéficié de bons relais venus de l'aile, avec les dédoublements offerts par Juan Bernat qui lui ont donné les espaces et le temps pour donner la pleine mesure de son pouvoir créatif. Mais surtout de l'axe, avec Cavani et surtout Mbappé, encore plus proche de l'ancien Barcelonais dans cette configuration. Neymar, l'atout numéro un du PSG, n'a rien perdu de son impact avec le passage au 4-4-2. Bien au contraire.

Mbappé-Cavani, ça promet

C'est sans doute l'argument le plus fort d'un système permet d'associer Kylian Mbappé à Edinson Cavani à la pointe de l'attaque. Cela peut paraître paradoxal car le Français et l'Uruguayen ont plutôt semblé un cran en-dessous de leurs coéquipiers face à Liverpool. Ils ont connu un déchet technique trop important de manière générale et dans le dernier geste en particulier. Mais ce genre de défaut est ponctuel. Il peut se corriger d'un match à l'autre. Il ne remet pas en cause la compatibilité de ce duo impliqué sur la plupart des occasions parisiennes en première période. Et sur les deux buts.
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Tuchel prend (encore) la défense de Cavani

La complémentarité de deux joueurs au profil différents, Mbappé dans un rôle de dynamiteur et Cavani dans celui du finisseur, ne fait que peu de doutes. Le Français retrouve ainsi la configuration au sein de laquelle il s'était révélé à Monaco, dans un système similaire et dans un rôle comparable d'attaquant de rupture qu'il tenait aux côtés d'un autre buteur de classe mondiale, Radamel Falcao. Seul le 3-5-2 offrait vraiment la possibilité de réunir Cavani et Mbappé en attaque, avec Neymar en soutien. Le 4-4-2 donne aussi cette option. Elle a beaucoup de potentiel.

Les vertus de la flexibilité

Paris a parfois donné l'impression de jouer à trois défenseurs centraux face à Liverpool. Surtout quand Marquinhos, positionné au milieu sur le papier, est redescendu au niveau de ses défenseurs centraux dans les phases de première relance. Sur ce type d'action, le Brésilien a effectué le travail classique d'une sentinelle, comme Thiago Motta le faisait en son temps. Le côté "hybride" du rôle de Marquinhos, entre la défense et le milieu, résidait davantage dans son marquage de Roberto Firmino, quand Paris n'avait pas le ballon. Cette flexibilité du Brésilien a été déterminante pour Paris.
Le cas spécifique que représente l'avant-centre de Liverpool, aussi actif à la création des phases offensives qu'à la finition, a justifié le positionnement de Marquinhos au milieu sur ce match. Au détriment de Julian Draxler et d'Adrien Rabiot, restés sur le banc au coup d'envoi. Mais l'Allemand et le Français ont deux profils à la fois différents et complémentaires avec celui de Marco Verratti. Selon l'opposition, Tuchel peut s'appuyer sur le plus adapté pour composer son duo de récupérateurs dans l'entrejeu et optimiser ainsi l'efficacité d'un système plus facilement modulable selon le contexte.

L'exigence extrême comme principale limite

Paris peut rapidement se retrouver vulnérable dans ce système. Avec deux joueurs aussi offensifs que Di Maria et Neymar sur les côtés du milieu de terrain, la qualité du repli défensif est forcément aléatoire. Elle peut poser un problème dans l'axe, où le duo de récupérateurs parisiens peut se retrouver en infériorité numérique. Et sur les côtés, où les latéraux peuvent facilement être confrontés à des situations de un contre un avec l'ailier adverse. Des latéraux qui, pour la plupart, présentent déjà un profil très offensif et affichent des lacunes dans le placement.
Ce système est peut-être le plus exigeant sur le plan physique. Il impose un travail défensif important à des joueurs très sollicités dans les phases offensives comme Neymar et Di Maria. Il suppose une activité sans borne pour les deux milieux défensifs derrière quatre éléments résolument tournés vers l'attaque. Il repose enfin sur une solidarité constante de tous ses éléments, une concentration de tous les instants et une capacité à répéter les efforts poussée à l'extrême par rapport aux autres schémas. Cet état d'esprit, Paris l'a affiché contre Liverpool. Mais sa faculté à le confirmer sur la durée, déterminante pour la pérennisation de ce système, reste à prouver.
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