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Effectif, style, mentalité : comment Tuchel change le PSG

Vincent Bregevin

Mis à jour 07/10/2018 à 19:43 GMT+2

LIGUE 1 - Le Paris Saint-Germain, qui reçoit Lyon dimanche (21h00) pour le choc de la 9e journée, commence à s'imprégner du style de Thomas Tuchel. Petit à petit, le technicien allemand impose au club de la capitale des principes différents de ceux de ses prédécesseurs. Et le changement est déjà visible.

Thomas Tuchel

Crédit: AFP

Une chose ne change pas au PSG. Cette forme de retenue qui s'impose au moment de juger le niveau du club de la capitale. Il ne peut pas en être autrement. Avec lui, les promesses de l'automne ne tiennent plus le printemps venu. Cela dure depuis des années. Rien ne dit que cette saison échappera à la règle. Des raisons de croire que l'histoire sera différente, il y en a. Comme les années précédentes. Il est trop tôt pour parler du vent du changement. C'est juste une brise pour le moment. Elle ne portera peut-être pas Paris vers les sommets. Mais elle a déjà le mérite d'être rafraîchissante.
Ce souffle nouveau, c'est celui de Thomas Tuchel. S'il doit déjà y avoir une certitude concernant son mandat sur le banc parisien, c'est que l'Allemand n'est pas venu à Paris pour subir. Il est là pour imposer son style et sa méthode. Qu'il réussisse ou qu'il échoue, ce sera avec ses idées. Et ses joueurs ne semblent pas seulement avoir compris le message. Ils donnent aussi l'impression d'y adhérer. La défaite à Liverpool (3-2) était peut-être un mal pour un bien. Elle pourrait avoir été le déclencheur pour sortir définitivement les hommes de Tuchel de leur zone de confort.

Un effectif impliqué

C'était essentiel pour changer le visage de ce PSG. Si une équipe-type se dégageait facilement sous la direction de Laurent Blanc ou d'Unai Emery, ce n'est pas vraiment le cas depuis le début de l'ère Tuchel. Du moins, à la lecture des chiffres. Sur les onze premiers matches officiels de son équipe, l'Allemand a aligné onze compositions de départ différentes. Adrien Rabiot était le seul à avoir débuté toutes les rencontres jusqu'ici. Et cela ne sera plus le cas dès dimanche soir, puisque le milieu parisien sera suspendu pour la réception de Lyon. Il est l'exception qui confirme la règle.
Dire que Tuchel a puisé dans son effectif est un euphémisme. L'Allemand a utilisé pas moins de 24 joueurs depuis le début de la saison. Il n'a pas hésité à faire confiance aux jeunes issus de la réserve. Stanley N'Soki, Christopher Nkunku, Colin Dagba, Moussa Diaby, Timothy Weah, Antoine Bernède ou Kévin Rimane ont été titularisés au moins une fois. Eric Maxim Choupo-Moting est le seul à ne pas avoir encore goûté à la saveur d'une place dans le onze de départ cette saison. Là aussi, c'est l'exception qui confirme la règle. Avec Tuchel, tout l'effectif est impliqué. C'est une nouveauté.
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Moussa Diaby

Crédit: Getty Images

Un style intégré

Tuchel avait des raisons de ne pas opérer une rotation massive dans les premières semaines de son mandat. L'Allemand souhaite imposer un style de jeu différent de ce que les joueurs parisiens, présents au club depuis plusieurs saisons, pouvaient connaître avec Blanc ou Emery. Cela nécessite un processus d'adaptation et, normalement, un temps de jeu important pour intégrer de nouveaux principes. Manifestement, ses joueurs apprennent vite. Face à Reims (4-1), Nice (0-3) ou l'Etoile Rouge (6-1), Paris a évolué dans des systèmes et avec des hommes différents. Mais avec une qualité de jeu constante.
L'efficacité du pressing parisien a été criante sur ces trois rencontres. Le PSG a étouffé ses adversaires avec un bloc très haut, une intensité maximale et une coordination optimale pour une récupération quasi-immédiate à la perte du ballon. C'est le style Tuchel. L'Allemand n'a pas manqué de souligner le rôle capital de Marco Verratti dans cet aspect du jeu. Si l'absence de l'Italien a été cruellement ressentie à Liverpool, c'était en revanche moins le cas à Nice. Où Marquinhos a su se montrer performant dans le pressing, malgré son manque de vécu au milieu. Le symbole d'un groupe qui adhère, doucement mais sûrement, aux principes de jeu de Tuchel.
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Tuchel : "Verratti est l’un des meilleurs joueurs du monde"

Une gestion oubliée

Si la patte Tuchel commence à prendre, c'est aussi une question de mental. Une question essentielle, car c'est souvent dans ce domaine que Paris a failli par le passé. Sa tendance à se contenter du minimum en Ligue 1 a régulièrement été perçue comme un handicap pour hausser son niveau de jeu en Ligue des champions. C'est en train de changer. Avec Tuchel, le PSG ne gère plus. Il ne cesse pas de presser son adversaire et d'essayer de lui faire mal à la récupération du ballon, du coup d'envoi au coup de sifflet final. Au-delà de son talent offensif, c'est cet état d'esprit qui explique pourquoi Paris marque autant cette saison.
Ce PSG ne ronronne plus. Il est à l'image de Tuchel. Avec son dynamisme et son caractère. Avec des joueurs qui commencent à se transformer. Neymar, dans son implication sur le collectif, dans l'animation comme dans la récupération. Ou Thiago Silva, beaucoup plus avancé que par le passé dans son positionnement, et lui aussi déterminant dans la qualité du pressing parisien. Ce sont les signes envoyés par les trois dernières sorties du PSG. Ils restent à confirmer, face à une opposition plus relevée, comme celle que proposera Lyon dimanche. En attendant le printemps.
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