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Fair Play Financier : l’UEFA aurait couvert le PSG

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 02/11/2018 à 20:37 GMT+1

Selon Mediapart, le Paris Saint-Germain aurait largement violé les règles du fair-play financier, bien aidé par un financement frauduleux du Qatar. Mais l'UEFA et ses patrons Michel Platini et Gianni Infantino auraient également à chaque fois couvert le club parisien.

Gianni Infantino et Michel Platini

Crédit: Getty Images

Les Football Leaks ont frappé fort pour leur "deuxième saison", dévoilant les dessous des nombreuses oppositions entre le Paris Saint-Germain et l'UEFA au niveau du fair-play financier depuis plus de six ans. Contrats de sponsoring surévalués et rétroactifs, rapports d'experts édifiants, arrangements secrets et accords politiques, le PSG aurait usé de nombreux artifices pour éviter toute sanction. Et l'UEFA a toujours courbé l'échine.

QTA surévalué à l'extrême

Selon les documents Football Leaks analysés par Mediapart et ses partenaires du réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC), le Qatar aurait injecté 1,8 milliard d'euros depuis son rachat du club en 2011, dont 1,35 milliard à travers des contrats de sponsoring. Problème, ceux-ci étaient largement surévalués par le club. Principal sponsor du club, Qatar Tourism Authority (QTA) donnerait plus de 200 millions par an alors que la valeur du contrat estimée par Octagon, expert pour évaluer l'impact publicitaire, ne serait que de 2,7 millions annuels. Soit 77 fois moins !
Des exagérations de contrats de sponsoring qui auraient été fréquents pour le Paris-Saint-Germain et que l'UEFA voulait alors sanctionner. Mais les interventions combinées de Michel Platini et surtout Gianni Infantino - secrétaire général de l'UEFA de 2009 à 2016 - aurait permis au club parisien de s'en sortir une première fois avec un accord secret que l'enquêteur en chef de la chambre d'instruction Brian Quinn refuse alors de signer car "jugé trop indulgent" avant… de démissionner.
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Nasser Al-Khelaifi

Crédit: Getty Images

Sanctions prononcées puis abaissées

Accord après accord, le PSG a continué ainsi de survivre aux instructions de l'UEFA, malgré la (légère) volonté de celle-ci de sanctionner le club pour ses infractions. Mais, à chaque sanction prononcée, Paris n'aurait eu qu'à plaider sa cause auprès de Gianni Infantino pour que celui-ci lui offre une porte de sortie. Que ce soit sur Infantino ou sur Platini, Nasser Al-Khelaifi n'aurait jamais hésité à faire pression. Avec succès. A l'image de sa sanction de 60 millions d'euros d'amende réduite à 20M€ car cela avait été le cas pour Manchester City sous bannière émiratie. L'ennemi du Qatar.
Ainsi, en 2015, le PSG s'en sort lorsqu'Infantino lui permet carrément de réécrire ses comptes passés pour valoriser le contrat QTA à 100 millions dès 2013-2014. Un accord validé au motif d'un nouveau contrat signé avec QTA qui ne sera paraphé que deux ans plus tard. Pour 155 millions. Comme si le PSG faisait fi de tous ses accords passés, sans être sanctionné. La modification des règles du FPF en juillet 2015 a posé de sérieux problèmes au Paris Saint-Germain, dont 42% des recettes venaient du Qatar (30% autorisés). Pas au point de les empêcher d'acheter coup sur coup Neymar et Mbappé.
Une décision qui a alors poussé la chambre d'enquête de l'UEFA à lancer une nouvelle procédure. Malgré de nouveaux accords sous le manteau, le PSG aurait reçu l'ordre de la chambre d’instruction de l’UEFA de ne pas renouveler son accord avec QTA lorsqu'il expirera en 2019. De quoi se retrouver avec un trou de près de 300 millions par an. S'il est officiellement blanchi par l'UEFA et échappe ainsi aux sanctions - comme l'exclusion de toute Coupe d'Europe - le Paris Saint-Germain est pourtant très loin d'être tiré d'affaire.
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Neymar aux côtés de Nasser Al-Khelaïfi

Crédit: Getty Images

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