Ligue 1 - Défense, mercato, buteurs : comment Gasset a résolu les problèmes de Saint-Etienne
Mis à jour 10/05/2019 à 20:16 GMT+2
LIGUE 1 - En cas de victoire face à Montpellier, vendredi soir (20h45), Saint-Etienne remontera provisoirement sur le podium. Si les Verts disputent aujourd'hui une place en Ligue des champions, ils le doivent en grande partie à Jean-Louis Gasset, capable de compenser tous les manques.
Jean-Louis Gasset ne figure pas parmi les cinq prétendants au Trophée UNFP du meilleur entraîneur de Ligue 1. Il ne s'en est même pas offusqué. Mais il aurait pu. Au lieu de cela, le coach de l'AS Saint-Etienne a donné sa définition du mérite. Pour lui, chaque coach ayant réussi sa mission mérite "son Oscar". L'ex-adjoint de Laurent Blanc a préféré citer l'exemple Bernard Blaquart, auteur d'une saison réussie avec le promu Nîmes. Et tant pis pour son cas personnel. Pourtant, le technicien de 65 ans a quasi atteint son objectif – une place qualificative pour la Coupe d'Europe – et les Verts peuvent encore rêver du podium de Ligue 1, inespéré en début de saison.
La part de responsabilité de leur entraîneur est grande, tant il a su, au fil de la saison, combler toutes les lacunes d'un effectif et d'une équipe a priori moins bien armés que l'OL ou l'OM. L'été dernier, les Gones ont dépensé 42 millions d'euros pour se renforcer et les Phocéens ont, eux, déboursé 56 millions d'euros. Saint-Etienne ? 12 petits millions d'euros, simplement pour conserver Wahbi Khazri et Rémy Cabella. Gasset s'est contenté de "peu". C'est le meilleur moyen de ne jamais manquer de rien.
En défense, un déclin compensé par une révélation
Le problème : Arrivé au mercato d'hiver 2018, Neven Subotic avait fait illusion durant six mois. Sa première partie de saison a fini par révéler le joueur qu'il est devenu. Un joueur de 30 ans qui commence à voir les années lui peser. Coupable et exclu dès la deuxième journée à Strasbourg, l'international serbe avait multiplié les prestations insipides. Sa lenteur et ses erreurs avaient coûté quelques points, jusqu'au naufrage du huitième de finale de Coupe de France face à Dijon (3-6). Bien sûr, Jean-Louis Gasset n'avait probablement pas envisagé un déclin aussi rapide mais il avait déjà trouvé sa solution de secours.
La solution : Il sort de sa casquette William Saliba, 17 ans à l'époque, et lui offre sa chance par intermittence, rappelant que le "timing est important pour lancer les jeunes". Au fil du temps, le prodige s'impose. La défense du Forez respire.
La stat' qui le montre : Lorsque Saliba est titulaire, Sainté remporte 72% de ses rencontres et ne concède que 0,82 buts par match. Lorsqu'il ne l'est pas, le taux de victoires des Verts chute à 42%, pour 1,3 but encaissé par match.
Départ d'un joueur essentiel, arrivées de deux joueurs utiles
Le problème : Le transfert d'Ole Selnaes devait mettre un gros coup de frein à la saison de l'ASSE : l'international norvégien était le complément idéal de Yann M'Vila au milieu. En première partie de saison, Gasset n'avait cessé de souligner son importance, rappelant que tout était "moins bien huilé" en son absence.
La solution : Le mercato d'hiver offre peu d'opportunités et le départ tardif du joueur de 24 ans contraint la direction stéphanoise à obtenir les prêts de deux joueurs en manque de temps de jeu dans leurs clubs respectifs. Valentin Vada débarque en provenance de Bordeaux, Youssef Aït-Bennasser arrive de Monaco. L'entraîneur se frotte les mains : il dispose désormais de deux profils bien distincts : "Vada peut jouer dans un milieu à deux ou à trois, il fait preuve de beaucoup d'enthousiasme. Aït-Bennasser est le complément de M'Vila. Sans lui, il jouera sûrement très bas. Avec lui, il pourra se projeter."
La stat qui le montre : Entre les deux joueurs, Gasset a installé une concurrence qui porte ses fruits. Depuis que Saint-Etienne a entamé sa série de 7 matches sans défaite en Ligue 1, Valentin Vada et Youssef Aït Bennasser ont eu exactement le même temps de jeu : 275 minutes.
Plus de buteur providentiel ? Le danger vient de partout
Le problème : Jusqu'au début d'année, Saint-Etienne avait profité de la forme étincelante de Wahbi Khazri, milieu de terrain reconverti attaquant et donc buteur. L'international avait été brillant lors de la première moitié d'exercice, et plus particulièrement au cœur de l'hiver, où il avait inscrit sept buts en six matches toutes compétitions confondues, dont un doublé crucial face à l'OM (2-1). La suite ? Plus rien ou presque durant plusieurs semaines à partir de la mi-janvier. Les Verts avaient plongé dans une période de tumultes (2 victoires en 9 matches de mi-janvier à début mars).
La solution : Gasset n'a pu subitement trouvé un buteur. Alors il a profité de la victoire fondatrice à Caen (0-5), où Romain Hamouma avait ouvert le score, pour diluer les responsabilités. "Il doit marquer plus de buts, mais il n'est pas le seul, avait-il lâché. J'attends d'Hamouma ce que j'attends des autres, des jeunes. Tous les joueurs offensifs doivent marquer des buts."
Par un management habile et une communication maîtrisée, le coach de l'ASSE a mis chaque joueur concerné sous pression, à tour de rôle. Le dernier en date ? Rémy Cabella, dont la sortie avec des amis, deux jours avant le déplacement à Monaco, avait suscité l'inquiétude des supporters. L'ancien Marseillais, dont le cas a été évoqué par Gasset devant la presse, a finalement inscrit un doublé.
La stat' qui le montre : Parmi les cinq premiers poursuivants du Paris Saint-Germain au classement de Ligue 1, Saint-Etienne est l'équipe qui compte le plus grand nombre de buteurs différents depuis le début de la saison (15). Soit, à titre de comparaison, cinq de plus que l'Olympique Lyonnais.
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