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Pourquoi c'est toujours autant le feu entre Nice et l'OM

Vincent Bantit

Mis à jour 21/10/2018 à 19:31 GMT+2

LIGUE 1 - Les relations entre Nice et l'OM n'ont jamais été aussi glaciales. Des équipes de jeunes aux pros en passant par les supporters ou les dirigeants : c'est le feu à tous les étages entre les cousins méditerranéens.

Thauvin Balotelli - OM Nice

Crédit: Getty Images

Les supporters niçois en rigolent encore. La saison dernière, au soir de la 38e journée de Ligue 1, leur équipe avait fait rêver... l'OM. Un nul de Nice à Lyon aurait en effet permis aux Marseillais de disputer la Ligue des champions. En dépit d'un doublé de Pléa, les Azuréens s'inclinaient 3-2, Depay réalisant ce soir-là un triplé salvateur. "On s'en souvient parfaitement, s'égosille Alain, membre de la section Issa Nissa. Balotelli avait même manqué l'égalisation dans les derniers instants ! C'était parfait comme scénario. On avait l'OM entre nos mains..."
Les Marseillais ont terminé au pied du podium. Synonyme de non Ligue des champions. Un mauvais souvenir que l'OM voudra effacer dimanche soir à l'occasion des retrouvailles au cours d'un derby qui sent de plus en plus le souffre... Car Mario Balotelli a mis de l'huile sur un feu incandescent entre les deux camps. L'échec de ce transfert a laissé des traces indélébiles dans la tête des dirigeants. "On a traité avec un mur, lâche un proche de Jacques-Henri Eyraud en évoquant Jean-Pierre Rivère, le président niçois. On savait que ce serait difficile de se parler mais pas à ce point-là..." En réponse, le tacle de Julien Fournier est digne de celui d'Eric Di Meco durant les grandes années olympiennes. "Peut-être que l'OM s'est vu trop beau, explique le directeur général niçois. On commence à les embêter sur bien des sujets."
On a un temps d'avance sur l'OM sur la formation des jeunes. Et ça ne leur plait pas du tout...
Ferme sur le dossier Balotelli, Nice sait aussi se montrer plus souple quand il s'agit de chiper de jeunes pépites à l'OM. "C'est de la concurrence déloyale, explique Freddy Assolen, membre influent de la cellule de recrutement du centre de formation olympien. Ils (NDLR : les recruteurs niçois) viennent à Marseille promettre tout et n'importe quoi à des minots de 10 ans. C'est scandaleux !"
Dans le viseur de l'OM figurent les pratiques "très limites" des scouts du Gym. En privé, Jacques-Henri Eyraud fulmine contre des méthodes totalement à l'encontre des principes qu'il souhaite mettre en place à Marseille. Reste la réalité du terrain. Nombreux sont les jeunes à préférer la formation à la sauce niçoise plutôt que la bouillabaisse marseillaise. "L'OM perd ses nerfs quand Nice se montre plus attractif pour les jeunes, souffle cet éducateur du Gym. On prouve que l'on a un temps d'avance sur la formation des jeunes. Et ça ne leur plait pas du tout..."
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Jacques-Henri Eyraud

Crédit: Getty Images

Nice gagne... des supporters

Stars confirmées ou jeunes espoirs, les deux voisins méditerranéens luttent sur tous les fronts. Cette forte opposition traduit une montée en puissance du Gym face à l'OM. Nice gagne de plus en plus de supporters dans la région PACA. Une tendance qui pousse les Marseillais à réagir. Et à tout faire pour rester le club le plus populaire de France mais surtout du Sud. "Nice devient un club de plus en plus sympathique, lâche un spécialiste du marketing au sein du club olympien. On doit augmenter notre capacité à fédérer autour de nous. Ça passe par de très bons résultats et une attitude irréprochable de la part du club tout entier."
Pénalisés par les écarts de conduite de certains de ses supporters, l'OM n'a pas hésité à rayer des fans trop turbulents de sa liste. Dissous cet été, les Yankee Nord ont fait les frais de cette nouvelle politique de Jacques-Henri Eyraud. "On sait que l'on est beaucoup surveillé, avoue Mounir, encarté chez les Fanatics. Mais le club ne doit pas jouer contre ses supporters. On doit rester ensemble..." Dimanche, les fans olympiens auront l'occasion de faire entendre leur voix. Une fois n'est pas coutume, ils n'ont pas été interdits de déplacement à Nice...
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Ricardo Pereira et Mario Balotelli, lors de la victoire de Nice face à Marseille

Crédit: Panoramic

Se rendre à Nice en bus, c'est l'un des voyages les plus courts (200 km) mais les plus excitants pour les supporters olympiens. "On a vécu pas mal de trucs sur la route entre Nice et Marseille, se souvient Dodo, membre des Ultras. Des pierres avaient été lancées sur le bus juste après être parti de Nice avant d'entrer sur l'autoroute. J'avais fait le trajet avec mon blouson sur la tête pour ne pas attraper froid. Franchement, on ne sait jamais ce qui nous attend là-bas..."
Si ça chauffe en tribunes, c'est aussi très tendu sur la pelouse. André-Pierre Gignac a subi plusieurs traitements de faveur sur la pelouse du stade du Ray, ancienne demeure des Aiglons. "Ça bouge à Nice, souriait-il à l'époque. On sait que l'on sera reçu avec beaucoup d'attention..." Depuis le départ d'APG de Marseille, les Niçois restent toujours aussi accrocheurs. "Ils nous mettent une pression incroyable, souffle Steve Mandanda. Ce derby les motive comme jamais. On doit répondre présent dans les duels. Sinon..." Avec cinq points de retard sur l'OM et une volonté de malmener le voisin sudiste sur le plan sportif, Nice devra enflammer le derby dans son enceinte de l'Allianz Riviera. Ça ne devrait pas être trop difficile...
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