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L1, Boy de la Tour : "La gouvernance du football professionnel doit être revue dans son ensemble"

ParAFP

Mis à jour 27/06/2020 à 21:59 GMT+2

LIGUE 1 - La crise du coronavirus a "mis en lumière la lourdeur de la gouvernance" du football français, constate dans un entretien à l'AFP Nathalie Boy de la Tour. La présidente de la Ligue de football professionnel (LFP) appelle à une réforme des instances pour les "rendre plus efficaces" et plus "agiles".

Didier Quillot et Nathalie Boy de la Tour

Crédit: Getty Images

Ces derniers jours ont permis d'avancer sur le terrain des recours et d'aboutir enfin à un calendrier pour la saison prochaine. Êtes-vous soulagée ?
Nathalie Boy de la Tour : "Nous sommes satisfaits d'être arrivés à des décisions et des résultats officiels. Nous avons vécu une période chargée mais nous n'avons pas cessé de travailler. Aujourd'hui, il faut fermer la séquence. Nous avons hâte maintenant de reprendre la saison prochaine dans les meilleures conditions possibles.
Quel bilan tirez-vous de cette période marquée par une cacophonie que vous avez dit regretter ?
N.BT : Cette crise était tellement inédite, exceptionnelle, inattendue, qu'il a fallu trouver des réponses à des questions qui ne se posaient pas jusque-là. Il a fallu nous adapter en permanence, notre rôle a été de trouver la réponse la plus responsable dans un moment où l'émotion était très forte. Je n'ai pas l'habitude d'avoir des regrets. Nous avons agi en responsabilité. Maintenant, nous regardons vers l'avant.
Ces derniers mois ont révélé des failles dans la gouvernance, selon vous ?
N.BT : J'appelle à une réforme de la gouvernance depuis le début de mon mandat. La crise n'a fait que mettre en lumière la lourdeur de notre gouvernance, qui comporte un millefeuille d'instances. Ce système ne nous permet pas d'être aussi agile et efficace qu'on devrait l'être. Ce que je souhaite aujourd'hui, c'est définir avec les clubs, les indépendants, les familles, la Fédération, une gouvernance qui soit à la hauteur de la vision et des enjeux qui sont les nôtres.
C'est la gouvernance du football professionnel qui doit être revue dans son ensemble, pas uniquement celle de la Ligue
Quelles sont vos propositions ?
N.BT : C'est la gouvernance du football professionnel qui doit être revue dans son ensemble, pas uniquement celle de la Ligue. Pour rendre la gouvernance du football professionnel plus efficace, il faut relancer le dialogue paritaire et fusionner les syndicats de clubs professionnels. Un autre point important, c'est la stabilité. Aujourd'hui, si je compare la composition du conseil d'administration à celle élue en 2016, il y a près de 70% de changements. Pourquoi ne pas imaginer que les clubs votent pour des représentants qui puissent rester au Conseil d'administration même en cas de montée ou de relégation ?
Ne faut-il pas également simplifier les instances ?
N.BT : Il y a un partage des tâches qui n'est pas toujours très clair entre le Bureau et le Conseil d'administration. Cela ne marche pas, car les mêmes sujets peuvent être abordés dans quatre ou cinq endroits différents avec des lignes directrices et des résultats différents. Il faudrait que ce Conseil d'administration redevienne l'organe dirigeant de la Ligue, avec une réduction de ses membres.
Ce point semble froisser les acteurs et familles (joueurs, entraîneurs,...), qui craignent d'être exclus du débat...
N.BT : L'idée n'est pas de réduire pour réduire. Ce qui est important, c'est de conserver un équilibre dans la représentativité des membres. La réduction me semble importante parce qu'être moins nombreux, c'est aussi être plus efficace et plus stable. Il ne s'agit pas du tout de remettre en cause le rôle des familles, qui laissent toujours les clubs décider. L'un des points durs pour les clubs, c'est aussi la pondération de leurs voix en Assemblée générale. Ils veulent une Ligue 1 qui déciderait elle-même pour ses représentants, et une Ligue 2 qui ferait la même chose pour les siens.
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Le modèle anglais trop loin de la culture du football français

Le manque d'incarnation de la Ligue, dont vous partagez la direction avec Didier Quillot, directeur général exécutif, est-il aussi un problème ?
N.BT : Il faut clarifier les rôles. On a besoin de revenir à un président qui choisit son directeur général. L'objectif est de redonner au président les pouvoirs les plus étendus pour représenter la Ligue et assurer la direction générale ou bien confier celle-ci à un directeur général qu'il désignerait.
Y aura-t-il des élections à la Ligue avant novembre ?
N.BT : Nos statuts sont clairs. La durée du mandat du Conseil d'Administration est de quatre ans. Nos élections doivent donc se tenir en novembre 2020.
Certains dirigeants aimeraient un système à l'anglaise, en créant une société commerciale regroupant les clubs. Qu'en pensez-vous ?
N.BT : C'est important de regarder ce qui se fait bien ailleurs dans le football européen. Maintenant, attention: le football français n'est pas le football italien ou anglais. On doit faire avec notre histoire, notre culture, mais aussi notre cadre réglementaire et législatif. La démarche de se mettre autour de la table, de regarder comment faire évoluer notre gouvernance, est nécessaire et je m'en réjouis.
Didier Quillot et Nathalie Boy de la Tour / LFP
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