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La L1 les a manqués d’un rien (ou presque) : Cristiano Ronaldo à l’OL, l'improbable échange

Cyril Morin

Mis à jour 23/04/2020 à 08:04 GMT+2

Entre vraies histoires ou légendes urbaines, le charme du mercato réside aussi dans ces dossiers liant les plus grandes stars du football à notre Ligue 1. Négociations ratées, manque de clairvoyance ou simple malchance, retour sur tous ces grands noms qui auraient pu atterrir dans notre championnat. Premier épisode ce lundi avec l’OL et la rumeur d'un échange improbable en 2002.

Cristiano Ronaldo à l'OL, l'improbable échange qui n'a jamais eu lieu

Crédit: Eurosport

L’histoire

A première vue, le 14 juillet 2002 ne représente rien pour le sport mondial. Ce jour-là, pourtant, la planète assiste à la première d’un géant. Sans le savoir. Mieux, c’est même un club français qui est aux premières loges. Cristiano Ronaldo, gamin de 17 ans du Sporting Portugal, débute son premier match professionnel à Lisbonne face à l’OL. C’est lors d’un tournoi, auquel participera également le PSG quelques jours plus tard, que le futur quintuple Ballon d’Or fait ses premiers pas chez les pros. Provocation balle au pied, vitesse et dribbles : les germes du géant qu’il sera sont déjà bien visibles.
En cette année 2002, l’OL, tout juste auréolé de son premier titre de champion, repart lui à la bataille. Champion de France en titre, il doit poursuivre la dynamique enclenchée par Jacques Santini. Paul Le Guen, fraichement nommé, réclame des armes offensives. Devant, le duo Sonny Anderson-Peguy Luyindula régale mais malgré l’éclosion de Sidney Govou, l’effectif est un peu léger.
Une de ces armes, minée par ses relations avec l’ancien coach lyonnais, s’est exilée en Corse la saison passée. Du côté de Bastia, Tony Vairelles s’est refait la cerise. Sa saison statistique (18 buts en 38 matches) lui a redonné la cote sur le marché.
Présent à ses côtés lors de son éclosion à Nancy, László Bölöni aimerait récupérer son ancien protégé. Le Roumain officie au Sporting Portugal, champion en titre, et demande à ses dirigeants de se pencher sur l’affaire. La suite, c’est l’attaquant français qui la détaille dans les colonnes de So Foot en 2012.
"Après ma bonne saison à Bastia, quand j’étais revenu à Lyon, Laszlo Bolöni a voulu me recruter - il entraînait alors le Sporting Portugal. Il me restait un an de contrat donc Lyon voulait un transfert, mais le Sporting n’avait pas d’argent, donc ils ont proposé un échange : deux joueurs dont un certain Cristiano Ronaldo, contre moi. Et Lyon avait refusé". A l’époque de sa sortie, l’OL dément l’information.
Des années après, c’est Jean-Michel Aulas qui était revenu sur cet été 2002 qui aurait pu tout changer. En février dernier, le président lyonnais évoquait l’épisode en ces termes auprès de Tuttosport. "J'ai été proche d'être le premier président de CR7. On l'avait rencontré durant un tournoi au Portugal, expliquait-il. Il avait 15-16 ans (17, NDLR) et il était déjà très fort. J'avais essayé de l'acheter au Sporting, mais malheureusement sans succès".
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Cristiano Ronaldo, à 17 ans, sous le maillot du Sporting de Portugal

Crédit: Imago

Ce qu’il s’est passé après

Cet été-là, l’OL choisit donc la sécurité. Sans que l’on sache vraiment d’ailleurs si l’offre prononcée par Vairelles était sérieuse. Ce dernier, attaquant international confirmé, reste chez les Gones. Malgré un doublé face à Rosenborg en Ligue des champions, il ne réussira pas à surfer sur sa confiance bastiaise et finira la saison avec six petits buts au total. La suite ? Une long déclin progressif en passant notamment par Rennes où il retrouvera finalement László Bölöni.
Entretemps, le Roumain a lancé le jeune Ronaldo sur les terrains portugais. Et c’est un carnage. Dès sa première titularisation, le gamin prend feu et marque un doublé. Pour sa première saison professionnelle, l'enfant de Madère s’offre 5 buts et 5 passes en une trentaine de matches. Les géants se penchent sur son cas. Puis vient ce fameux match amical face à Manchester United à l’été 2003. La suite de l’histoire, vous la connaissez…
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Sir Alex Ferguson présente Kleberson et Cristiano Ronaldo à l'été 2003

Crédit: Getty Images

Et s’il avait vraiment signé ?

Après avoir été comparé à Eusebio d’entrée par Bernard Lacombe, Cristiano Ronaldo devient le petit protégé des Brésiliens du groupe, de Juninho à Edmilson en passant par Sonny Anderson. A l’entraînement, Jérémy Bréchet ou Patrick Muller sont systématiquement éliminés par les grigris du Portugais. Face à ses fulgurances, Paul Le Guen décide de rapidement lui donner sa chance en septembre 2002. Son entrée en jeu, ponctuée d’un but et d’une passe décisive, fait basculer la rencontre face à Nantes. Nicolas Gillet est admiratif : "C’est un alien ce gamin, explique le défenseur. Je n’ai jamais vu quelqu’un aller aussi vite avec un ballon". Marco Matterrazzi partage cet avis puisque le jeune défenseur italien, titulaire avec l’Inter à Gerland en Ligue des champions, finit par être expulsé pour ses gestes d’antijeu sur le prodige lors d’un match de poules.
Gerland en fait son chouchou et Sidney Govou, pourtant titulaire en début de saison, finit par prendre place beaucoup plus souvent sur le banc. Les plus grandes écuries européennes viennent aux nouvelles et Jean-Michel Aulas se fait vite une raison. Le prodige est trop grand pour son OL en construction. "Cristiano, c’est le même prix que Ronaldo" lâche-t-il à la Gazetta Dello Sport, dans une phrase qui fera le tour des médias européens, alors que le Brésilien a rejoint le Real Madrid l’été précédent pour 45 millions d’euros.
Le 23 juillet 2003, l’Inter mise une partie de ce pactole pour s’offrir le Portugais. A 18 ans, il rejoint la Serie A contre 21 millions d’euros, plus belle vente de l’histoire de l’OL. Il ne réclame qu’une chose : le numéro 7 de l’effectif nerazzurro. Le début d'une très grande histoire...
(Visuel de Une par Quentin GUICHARD)
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