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Les sous-cotés de l'élite : l'increvable, l'affaire Bernat (PSG), travail de pro

Vincent Bregevin

Mis à jour 26/12/2019 à 17:06 GMT+1

LIGUE 1 - Alors que la trêve a sonné, la rédaction d’Eurosport a décidé de se pencher sur vingt joueurs de l’élite sous-estimés, soit un par club. Ils ne marquent pas, donnent rarement dans les gestes offensifs décisifs mais n’en restent pas moins ultra précieux au bon fonctionnement de leur équipe. Quatrième volet de la série, de Nice à Reims, en passant par Nîmes et Paris.

Bernat, Lees-Melou, Philippoteaux - Les précieux de Ligue 1, 4e volet

Crédit: Getty Images

Pierre Lees-Melou (Nice)

C'est une belle histoire. Du genre de celles qui prouvent que tout est possible dans le football. Pierre Lees-Melou n'était pas forcément destiné une carrière de footballeur. Il y a cinq ans, il était encore surveillant d'une école du Cap-Ferret, dans sa Gironde natale. Aujourd'hui, il est l'une des pièces essentielles de l'OGC Nice. Pas forcément la plus reluisante. Quoi que. Sa technique soyeuse et ses buts, rares mais le plus souvent de belle facture, en font un joueur plutôt agréable à regarder sur un terrain.
Lees-Melou n'est pas vraiment un monstre athlétique. C'est d'ailleurs sur des critères physiques que le milieu de terrain avait vu les portes du centre de formation de Bordeaux se refermer devant lui. Qu'importe. Il n'aillait pas bouder son plaisir de toucher le ballon pour autant. Ce qu'il a bien fait, de son club de Langon à Cap-Ferret en passant par Mérignac. Ce n'était pas pour faire la route des vins mais elle l'a quand même menée jusqu'en Bourgogne. À Dijon, Lees-Melou a pris son envol. Et les Aiglons peuvent se réjouir de l'avoir accueilli dans leur nid.
De surveillant d'école à cadre de l'OGC Nice, c'est le destin de Lees-Melou. En trois ans sur la Côte d'Azur, il est devenu un membre essentiel du Gym. Sur le terrain comme en dehors. En attaque comme en défense. Trois buts et quatre passes décisives au compteur, mais combien de courses pour venir couvrir ses coéquipiers, donner des solutions de passe et assurer l'équilibre du collectif niçois. Il bonifie tout, sans relâche. Car Lees-Melou est aussi le troisième joueur le plus utilisé de l'effectif niçois. Pas mal pour un joueur dont la dimension physique paraissait problématique.
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Pierre-Lees Melou (Nice) félicité par Patrick Vieira après son but face à Toulouse

Crédit: Getty Images

Romain Philippoteaux (Nîmes)

Si Romain Philippoteaux et Pierre Lees-Melou s'étaient côtoyés à Dijon, ils auraient certainement eu des choses à se dire. Mais les deux hommes se sont juste croisés. Le Vauclusien a quitté le DFCO en 2015 quand le Girondin y a posé ses valises. Ils n'ont pas vraiment eu l'occasion d'échanger sur leur expérience personnelle. Il y a clairement des similitudes. Et un point commun majeur : celui d'être sorti du monde amateur pour accéder à l'élite sans jamais en avoir fait un véritable objectif.
Philippoteaux l'a retrouvée cet été. En fait, il a retrouvé bien plus que la Ligue 1. Il est surtout revenu dans le sud, enfin. Il avait des raisons de se languir du climat après avoir fréquenté Dijon, Lorient et Auxerre. Sans que cela n'ait affecté ses performances. À 31 ans, le natif d'Apt ne se voyait d'ailleurs pas quitter l'AJA l'été dernier, après une saison aboutie et 11 buts au compteur. Mais les dirigeants icaunais n'ont pas repoussé les offres nîmoises. Et Philippoteaux ne s'est pas fait prier pour rejoindre ce Stade des Costières qu'il avait régulièrement fréquenté dans son enfance.
Il n'a pas tardé à se remettre au rythme de la Ligue 1. Trois buts et deux passes décisives, ce n'est pas une ligne de stats ronflante. Mais cela fait de Philippoteaux le joueur impliqué sur le plus de buts des Crocodiles cette saison. Cela en dit aussi long sur son impact que sur les difficultés d'un club pillé de ses meilleurs éléments l'été dernier. Le milieu du NO en est conscient. C'est aussi ce qui l'a poussé à repousser des avances du FC Dallas malgré son intérêt pour la MLS. Philippoteaux est trop précieux pour Nîmes. Et il est certainement trop ravi d'être de retour dans le sud pour en repartir aussi vite.
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Romain Philippoteaux lors de Monaco - Nîmes

Crédit: Getty Images

Juan Bernat (Paris Saint-Germain)

Le Bayern se frottait les mains de l'avoir vendu. Mais le PSG peut encore se féliciter de l'avoir acheté. Cela semblait pourtant improbable. Juan Bernat était une énigme. Il sortait de quatre saisons sans éclat au Bayern Munich. Il avait collectionné les blessures. Il présentait un profil plutôt offensif qui ne semblait pas forcément répondre aux besoins de Paris à ce poste. Pour résumer, au 31 août 2018, Bernat n'offrait aucune garantie. Même à 25 ans et à un petit prix (5 millions d'euros). Un an et demi plus tard, l'Espagnol a fait mieux que prouver sa fiabilité.
Il est dans la continuité de sa saison passée. Celle de son renouveau. Celle de ses performances marquantes en Ligue des champions, de ses buts si déterminants en phase de poules face à Liverpool (2-1) et Naples (1-2). Mais surtout celle qui lui a permis de tordre le cou aux idées reçues. Sur sa fragilité physique, avec pas moins de 41 matches toutes compétitions confondues au compteur. Et sur ses prétendues lacunes défensives. Il s'est montré irréprochable dans ce domaine. Et dans une équipe où il se retrouve souvent exposé sur son côté.
L'avenir dira si la saison actuelle sera de la même veine. Pour l'instant, c'est juste bien parti. Bernat reste indéboulonnable sur son côté gauche. Il apporte une très nette contribution à la solidité de la défense parisienne. Il joue pleinement son rôle dans l'animation offensive avec trois passes décisives à son compteur en championnat. Il est surtout l'incarnation du joueur de devoir si indispensable au milieu des stars du club de la capitale. Performant, régulier, altruiste et discret. N'en déplaise au Bayern, Bernat est bien une affaire en or.
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Ligue 1 - Bernat veut rester au PSG

Yunis Abdelhamid (Reims)

30 avril 2018. Reims affronte Le Havre dans un match reporté de la 32e journée de Ligue 2. La montée en Ligue 1 est assurée depuis une semaine pour les Rémois. David Guion décide de laisser Yunis Abdelhamid au repos. L'événement a tout pour paraître anodin. Mais quand on réalise que c'est le dernier match de championnat manqué par le défenseur champenois, il l'est tout de suite un peu moins. Depuis le retour de Reims dans l'élite, Abdelhamid a joué toutes les minutes de toutes les rencontres de son club en championnat. Sur la période, il est le seul joueur de L1 dans ce cas.
C'est l'increvable de notre championnat. Mais Abdelhamid, c'est encore plus que cela. Sa solidité ne se résume pas à sa durabilité. À 32 ans, il règne en patron dans la défense champenoise. Son impact, sa régularité, sa compétitivité et son influence sont indissociables de la réussite de Reims en Ligue 1. Un club qui a bouclé l'exercice de son retour dans l'élite avec la cinquième défense de Ligue 1. Un club qui a la meilleure défense du championnat à mi-parcours cette saison, à égalité avec le PSG. C'est évidemment une œuvre collective. Mais c'est aussi celle d'Abdelhamid.
Le taulier, c'est lui. Cela s'est senti l'été dernier quand les rumeurs d'un départ ont fait surface, à un an du terme de son contrat. Son entraîneur le craignait. "J'espère que Yunis Abdelhamid sera toujours Rémois, avait soufflé Guion. C'est une pièce essentielle par ses performances et son était d'esprit qui rejaillit sur tout le vestiaire." Abdelhamid est resté. Et Reims est resté Reims. Une équipe très difficile à manœuvrer avec une défense de fer tenue de main de maître par son international marocain. Des meilleurs défenseurs du championnat, c'est sûrement celui dont on parle le moins.
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