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Ligue 1 : L’OM Champion Project a trois ans, et plus vraiment toutes ses dents

Sasha Beckermann

Mis à jour 29/08/2019 à 19:52 GMT+2

LIGUE 1 - Le 29 août 2016, Frank McCourt entrait en négociations exclusives avec Margarita Louis-Dreyfus pour le rachat de l’Olympique de Marseille. Le magnat a bâti son “OM Champion Project” sur plusieurs bases, sportives et extra-sportives. Trois ans après, et malgré la victoire à Nice mercredi soir (1-2), les fondations ne semblent plus tenir.

Frank McCourt, le nouveau propriétaire de l'OM

Crédit: AFP

Frank McCourt savait qu’en rachetant l’Olympique de Marseille, le chantier serait compliqué. Et même si une grande partie des travaux semblait terminée lors de la finale contre l’Atlético Madrid en Ligue Europa, des brèches sont apparues petit à petit, jusqu’à devenir de grosses fissures. Il y a tout juste trois ans, l’Américain était présenté à la presse comme le négociateur exclusif pour le rachat du club et avait dressé les contours de ce qu’il a appelé l’OM Champion Project. Avec quatre points bien précis. Trois années plus tard, où en sommes-nous ?
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Frank McCourt, propriétaire de l'Olympique de Marseille

Crédit: Getty Images

  • "Bâtir une équipe qui joue le titre de champion de France chaque année"
On ne peut pas lui en vouloir, Frank McCourt s’était montré très très ambitieux lors de cette conférence de presse. Vu le contexte marseillais, il ne pouvait faire autrement : “Je veux une équipe qui vise le titre chaque saison, c’est mon aspiration numéro 1.” Sous-entendu : le PSG, le Qatar et ses millions, vous n’avez qu’à bien vous tenir. Le moins que l’on puisse dire c’est que trois ans plus tard, la réalité est tout autre, et le bilan cruel.
Aucun classement dans le top 3, aucune qualification en Ligue des champions, mais une finale de Ligue Europa. Les Marseillais ont surtout montré une incroyable incapacité à vaincre leurs concurrents directs : le PSG, l’OL, et l’AS Monaco. Contre ces trois équipes, l’OM cumule 13 défaites, quatre matches nuls et seulement une victoire, toutes compétitions confondues. Ajoutons à cela une campagne européenne désastreuse en 2018-19 : seulement quelques mois après avoir joué la finale de C3, le club termine dernier de son groupe de C1 avec un point. Cela ne fait que trois ans, mais les mauvais résultats couplés à des décisions sportives contestables sont venus à bout de la patience des supporters marseillais.
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Luiz Gustavo et Valentin Rongier, lors de Nantes-OM (0-0), en août 2019, comptant pour la 2e journée de Ligue 1.

Crédit: Getty Images

  • "Créer la meilleure expérience pour les supporteurs en Ligue 1"
McCourt semble l’avoir compris, à Marseille, plus que dans tout autre club français, les supporters sont une composante à part entière. Dès le début, Jacques-Henri Eyraud, président du club olympien, s’est engagé à avoir un dialogue constant avec les différents groupes de supporters marseillais, ce qui est toujours le cas.
On observe cependant une cassure, entre la position d’Eyraud et les supporters. Ces derniers lui reprochent une gestion très (trop) technocratique et pragmatique du club. Surtout, les supporters lui reprochent de ne pas connaître l’histoire de son club, ce qui donne lieu à de virulentes critiques et moqueries sur les réseaux sociaux à chaque gaffe.
Autre point noir au tableau, la mise à l’écart des Yankee nord pour la saison 2018-19 : le club a tout simplement décidé de ne plus reconnaître le groupe (5000 adhérents) à cause d’une affaire de faux billet et d’impayés. Interrogé à ce sujet par RMC, Eyraud confiait : “On sanctionne parce que cela nous semble juste, et on le fera pour tout groupe de supporters qui s’écartera des comportements normaux au sein d’une enceinte.” L'affaire est passée au tribunal, et les Yankee n'ont pas été autorisés à regagner le stade Vélodrome.
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Une bannière des supporters de l'OM / Ligue 1

Crédit: Getty Images

  • "Être un modèle au sein de sa communauté et de sa ville"
Difficile après trois ans de tirer un bilan sur ce point. Tout d’abord, trois ans, ce n’est pas assez, et ensuite le concept est très large. Le club a signé un partenariat avec le département des Bouches-du-Rhône. Ce partenariat s’est notamment soldé par la création d’un musée dédié au club, qui devrait ouvrir ses portes fin 2020 Boulevard Michelet : "Ce lieu sera tourné vers les supporters. On commencera donc par discuter avec eux pour savoir ce qu'ils veulent y voir exposé", dévoilait-il à l'Express.
  • "Bâtir une organisation solide et pérenne sur le terrain comme en dehors du terrain"
C’est peut-être sur ce point, qui se rapproche beaucoup du précédent, que la direction marseillaise s’est montrée très active, grâce à ce partenariat avec les Bouches-du-Rhônes. "On a vraiment la volonté d’être un club très présent au sein de sa communauté, affirmait Eyraud dans un entretien accordé au département. La plus emblématique, c’est cette initiative que nous avons lancée (en février 2017, ndlr) en signant 21 conventions avec les écoles de foot qui nous semblaient les plus qualitatives, dans la ville de Marseille et au-delà." Le club s’assure également que les jeunes “pépites” des clubs alentours soient envoyés dans son centre de formation.
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Frank McCourt, propriétaire de l'OM, et son président Jacques-Henri Eyraud

Crédit: Getty Images

Il est encore trop tôt pour voir les effets sur la formation. Les efforts de l’OM se feront ressentir sur du plus long terme. Mais le pari semble - pour l’instant - plutôt réussi. Omar Keddadouche, président de l'ASC Vivaux Sauvagère, club qui a signé l'une de ces conventions, a fait un premier bilan auprès de RMC, en janvier 2018 : "C'est tout sauf de la communication. C'est du concret. (...) Huit éducateurs ont passé leur diplôme. Quand on sait ce que coûte des brevets d'Etat... Nous, on est des petits clubs avec des petits moyens. On ne pourrait pas se le permettre." Il ajoutait : "Le président Eyraud est vraiment à l'écoute. C'est une très bonne chose."
L’engagement de l’OM s’est également fait sur de l’extra-sportif : "La deuxième (façon, ndlr), c’est la création d’une fondation, qui va porter beaucoup plus loin nos démarches en matière sociale. Elle est construite autour de quatre axes principaux : l’éducation, l'entrepreneuriat et l’insertion sociale, la promotion du sport chez les jeunes et enfin l’art contemporain." Formation, équipe première, supporters,... la direction de l'Olympique de Marseille n'a pas chomé ces trois dernières années. Les résultats sportifs sont les plus immédiats mais les moins concluants pour le nouveau propriétaire. Le Champion Project ne s'est pas fait en trois ans.
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