Monaco : Leonardo Jardim, autopsie d’un come-back raté
Mis à jour 29/12/2019 à 09:05 GMT+1
LIGUE 1 - Comme pressenti, Leonardo Jardim a été officiellement démis de ses fonctions d’entraîneur de l’AS Monaco ce samedi soir. Rappelé en janvier dernier pour succéder à Thierry Henry, le technicien portugais n’a pas su redonner au club du Rocher les atours d’un prétendant crédible au podium. Et ce, malgré des investissements conséquents sur le marché des transferts.
La large victoire acquise contre Lille juste avant la trêve (5-1) n’a donc probablement servi qu’à retarder l’échéance. Sur un siège éjectable depuis quelques semaines, Leonardo Jardim a en effet été remercié par les dirigeants de l’AS Monaco ce samedi. Un scénario qui a des airs de déjà-vu, puisque le coach de 45 ans avait déjà été poussé vers la porte de sortie en octobre 2018… avant de revenir par la fenêtre trois mois plus tard, l’expérience Thierry Henry s’étant avérée infructueuse.
Ce come-back rapide et inattendu de l’ancien du Sporting Portugal avait alors notamment suscité scepticisme et incompréhension. Presque un an plus tard, il est désormais possible de l’affirmer : le retour de l’entraîneur des champions de France 2017 n’a pas été couronné de succès. Bien au contraire. Car même s’il a démarré son second mandat du bon pied (sept rencontres d’affilée sans défaite en L1) et permis à l’ASM de se maintenir tant bien que mal (17e), Jardim n’a, in fine, jamais réussi à véritablement redresser la barre.
Cet été, l’ASM a dépensé sans compter
Le début d’exercice calamiteux des Monégasques en 2019-20 (aucune victoire et seulement trois petits points pris après six journées) a en outre fait poindre le spectre d’une nouvelle saison galère. Certes, Cesc Fabregas et ses coéquipiers ont retrouvé des couleurs par la suite, surtout à Louis-II (six succès de rang, série en cours). Septièmes, ils font partie des équipes actuellement en embuscade dans la course au podium. Mais, en réalité, le fond du problème se trouve ailleurs.
Wissam Ben Yedder, Islam Slimani, Benjamin Lecomte, Ruben Aguilar, Jean-Kévin Augustin… Pendant l’été, les dirigeants monégasques ont dépensé pas moins de 135 millions d’euros afin d’aider leur entraîneur à rebâtir une formation capable de rivaliser avec les cadors du championnat. Plusieurs mois durant, Jardim a tâtonné, passant d’un schéma tactique à l’autre. Sans jamais parvenir à exploiter la pleine mesure de son effectif cinq étoiles.
Jeu insipide, vestiaire amorphe
Plombés par une friabilité défensive toujours aussi problématique, les Rouge et Blanc s’en sont essentiellement remis au duo Slimani - Ben Yedder pour sauver les apparences. Rarement emballant, le contenu du jeu proposé a alterné entre le décevant et le franchement indigent. Sur la pelouse, les joueurs donnaient parfois l’impression de manquer de caractère. Un peu comme si certains membres du vestiaire avaient abandonné l’homme qui tenait les rênes…
A court de solutions tactiques, flanqué d’un effectif relativement apathique et dans le viseur d’Oleg Petrov (vice-président) depuis de longues semaines, Jardim a donc fini par sauter. Un départ qui ressemble à un sacré échec pour Dmitry Rybolovlev. Le propriétaire de l’ASM avait engagé sa responsabilité personnelle en rappelant le Lusitanien il y a onze mois. Surtout, il va encore devoir lui verser des indemnités colossales (une nouvelle fois estimées à huit millions d’euros). Ce come-back n’a donc pas servi à grand-chose. Et il a coûté très cher.
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