Avant Nice - PSG : Bandiougou Fadiga, un Titi différent des autres ? "Il a toujours été patient"
Mis à jour 19/09/2020 à 19:40 GMT+2
LIGUE 1 – Il s'est fait remarquer au bout d'une soirée pénible pour le Paris Saint-Germain. Bandiougou Fadiga, 19 ans, a réussi une entrée encourageante face à Metz (1-0) mercredi. Et contrairement aux autres talents issus de sa formation, le club de la capitale pourrait compter sur lui à court et moyen terme.
La première fois qu'on l'a aperçu sur la ligne de touche, prêt à remplacer Idrissa Gueye à quelques minutes de la fin d'une rencontre franchement mal embarquée pour Paris, on s'est dit que Thomas Tuchel avait raison. Le PSG a tant besoin de recrues qu'il en vient à faire entrer des ados, frêles et, a priori, pas encore prêts à donner de l'inspiration à une équipe mise en échec par le FC Metz. Puis on l'a vu disputer ses premiers ballons. On s'est alors souvenu que le club de la capitale pouvait encore miser sur un vivier colossal, une sorte de puits sans fonds par lequel est sorti Bandiougou Fadiga. Comme tant d'autres avant lui.
Le PSG vit un début de saison délicat mais il pourra toujours (ou presque) compter sur ses individualités. Mercredi soir, c'est Di Maria qui, par un remarquable contrôle porte-manteau et un centre parfait, a fait la différence. C'est ce que tout le monde a vu, ou plutôt ce que tout le monde a voulu voir, tant les attentes autour des joueurs de son statut sont immenses. Il fallait aussi remarquer le Titi parisien, son cran et son aisance technique, capitaux pour remettre Paris à l'endroit et lui faire oublier qu'il évoluait à 9 contre 11.
Le constat est loin d'être anecdotique. Ni de près, à l'heure où Thomas Tuchel jongle avec un effectif décimé par les cas de Covid-19, les blessures et les suspensions. Ni de loin, alors que le club de la capitale n'a cessé de laisser filer ses propres talents, de Kinglsey Coman il y a six ans à Tanguy Kouassi et Adil Aouchiche il y a deux mois. Fadiga est né près du Parc des Princes, il a débarqué au PSG à l'âge de 12 ans après avoir découvert le foot au FC Issy-les-Moulineaux, à moins de quatre kilomètres.
Dès qu'il avait un ballon dans les pieds, ça devenait quelque chose d'impressionnant
"C'était un petit qui avait toujours un ballon dans les pieds, se souvient l'un de ses anciens formateurs, Morad Fadil. Il l'avait à l'extérieur du terrain, pendant l'entraînement... et après, il jouait encore. Il était tout petit, on le voyait à peine. Mais dès qu'il avait un ballon dans les pieds, ça devenait quelque chose d'impressionnant." Quelques années plus tard, pas grand-chose n'a changé.
Le gamin, né en 2001, n'a pas encore la carrure d'un produit fini. Mais qu'importe. "Quand on regarde son entrée en jeu, on voit qu'il fait la différence par sa vivacité et sa technique, note son ex-éducateur. Il n'y a jamais eu de difficultés par rapport à ça. C'est une idée reçue. Personnellement, ça ne m'a jamais dérangé parce que sa qualité technique est supérieure à la norme. Et c'est encore ce que j'ai ressenti quand je l'ai vu entrer au Parc."
Thomas Tuchel ne l'a pas lancé par hasard. L'objectif était bel et bien de rendre caduque le pressing haut des Messins. "Le coach m'a dit de jouer relâché, de jouer les un contre un, de défendre et d'aider l'équipe au maximum", a rapporté le jeune joueur sur PSG TV après la rencontre.
Ce qu'il a fait, à merveille, pour aller gratter un ballon au poteau de corner ou pour relancer court depuis sa propre surface malgré la présence d'adversaires autour de lui. Deux actions qui auraient pu être celles de Marco Verratti. Mais ne vous y trompez pas : à l'origine, Fadiga n'est pas un milieu défensif, ni même un relayeur. "Il est assez polyvalent mais c'est un joueur offensif, précise Morad Fadil. Sa qualité première reste sa capacité à se projeter rapidement vers l'avant."
Fadiga, pas de départ à l'horizon
Il y a fort à parier qu'on verra pas de sitôt le millénial évoluer à son poste de prédilection, tant le secteur offensif parisien est fourni en qualité. Mais un cran plus bas, pourquoi pas ? "Il a une grande marge de progression, souffle son formateur. Et s'il y a bien quelque chose qu'on ne peut pas lui retirer, c'est le fait qu'il soit un gros bosseur. Son objectif, c'est de travailler, travailler, travailler. Et ça, depuis tout petit." Une aubaine pour Thomas Tuchel, l'entraîneur allemand appréciant tout particulièrement façonner les jeunes joueurs de manière à les rendre ultra-polyvalents.
À Paris, le technicien allemand a rarement pu entreprendre ces travaux, la plupart des jeunes pousses ayant décidé d'aller voir ailleurs avant même de s'installer dans le groupe pro. Mais avec Bandiougou Fadiga, la donne pourrait être différente. Le joueur dispose d'un bail le liant au club jusqu'en 2022 et sa mentalité n'est pas tout à fait la même.
"Il a toujours été patient, même après avoir signé son contrat, alors qu'il ne s'entraînait et ne jouait pas avec les pros, rappelle celui qui l'a connu encore plus jeune. Il a été extrêmement patient. Quand les choses arrivent, il les prend comme elles viennent mais après, il travaille encore plus pour atteindre de nouveaux objectifs. Il est plutôt lucide sur sa situation."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Partager cet article
Publicité
Publicité