Ligue 1, 19e journée - Brest, cauchemar annoncé pour le PSG ?
ParCyril Morin
Mis à jour 09/01/2021 à 16:46 GMT+1
LIGUE 1 - Pour la première de Mauricio Pochettino au Parc des Princes, le PSG reçoit une équipe de Brest terriblement séduisante depuis le début de saison, samedi soir (21h). Porté par un jeu léché et une identité marquée, le Stade Brestois a tout pour embêter un Paris Saint-Germain qui se cherche encore cette saison.
On a souvent galvaudé l’expression "David contre Goliath". Solide dixième de Ligue 1 avant de se déplacer au Parc, le Stade Brestois n’a a priori rien à faire dans le costume du petit. Sauf que les Bretons disposent bien du plus faible budget de l’élite (estimé à 35 millions). Soit moins que le transfert du simple Thilo Kehrer. En face, l’armada parisienne pèse 600 millions sur la saison. Alors, circulez, il n'y a rien à voir ? Au contraire.
Dans une France du foot qui manque d’idées et tend à se replier sur elle-même, l’équipe d’Olivier Dall’Oglio souffle un vent de fraîcheur sur la Ligue 1. Brest, comme Lens, fait partie des équipes les plus réjouissantes de la saison. Et le Parc des Princes ressemble au décorum parfait pour un coup. Car les Brestois ont clairement des arguments.
Devant, c’est un récital
30 buts en 18 matches. Soit simplement deux de moins que le LOSC ou trois que l’AS Monaco. Mais ici, pas de Burak Yilmaz ou de Wissam Ben Yedder. Si Brest est aussi efficace devant, il le doit à un collectif qui se sublime où tout le monde, ou presque, peut marquer ou être décisif à la dernière passe.
10 buteurs différents, 12 joueurs directement impliqués sur une réalisation : la pieuvre brestoise sait activer des tentacules inattendues pour piquer son adversaire. Romain Perraud (3 buts, 5 passes) en est peut-être l’exemple le plus représentatif tant l’apport du latéral s’apparente à celui d’un ailier.
Avec une philosophie marquée et une volonté constante de mettre son équipe sur les rails, Olivier Dall’Oglio a réussi à faire de Brest une équipe joueuse qui figure très haut dans certains indicateurs propres au jeu léché (tirs/match, buts inscrits dans le cours du jeu ou pourcentage de passes vers l’avant).
Des individualités qui voudront se montrer
Cette alchimie, Brest l’a trouvé grâce à de sacrés coups sur le marché. Rapatrier et relancer un Steve Mounié (5 buts et 3 passes) qui s’était perdu à Huddersfield après avoir marqué les esprits à Montpellier en est un. Son rôle de pivot libère les énergies autour de lui et profite ainsi en priorité à l’OVNI Irvin Cardona (5/2), imprévisible et joueur instinctif par excellence. Face à la charnière parisienne, les deux hommes auront fort à faire mais le défi est alléchant.
Pour abreuver de ballons le duo, Franck Honorat a apporté tout son punch depuis Saint-Etienne (5/3). Mais la vraie révélation de la saison est l’élégant Romain Faivre. Pépite à l’éclosion tardive, le gaucher explose dans un rôle d’ailier faux pied où son goût du dribble et sa qualité de frappe font des misères. De tous, c’est sans doute celui qui peut viser le plus haut. "Au fil des matches, on sent plus de complicité avec les autres, l’a félicité son entraîneur vendredi. Il a une technique de caresser le ballon et percuter. C’est propre à lui. Il prend bien les espaces. C’est un très bon joueur technique, assez élégant là-dessus. Il garde une marge de progression".
Dans le genre, Perraud, clairement l’un des meilleurs latéraux de la saison ou même l’inattendu Chardonnet, qui s’était frotté au PSG de Zlatan et de Beckham, auront aussi envie de prouver que dans ce collectif brestois, il y a des individualités détonantes.
Un discours offensif
Vous l’aurez compris, hors de question de se renier, même face aux plus grosses cylindrées. "On n’y va pas petit bras, c’est la meilleure solution pour prendre une casquette", expliquait déjà Chardonnet avant le déplacement à Lyon (2-2). Alors, PSG ou pas, ça ne change pas grand-chose. D’autant que, comme tout le monde, les Brestois ont observé la bête blessée.
"On a l’impression que l’exploit est plus crédible, a ainsi estimé Dall’Oglio. C’est une équipe qui, jusqu’à présent, était vraiment intouchable. Là, on a vu qu’ils avaient des périodes de fatigue, des blessés. Il y a des équipes qui les ont bien enquiquinés. Est-ce qu’il y a moins de complexes par rapport à ça ? Peut-être. On sent qu’il y a quelque chose à faire certainement".
Il n’est pas le seul. Combien d’équipes se sont présentées au Parc en axant uniquement la préparation sur le fait de ne pas perdre et de verrouiller au maximum les espaces ? Brest ne fera pas ça. A tort peut-être tant la moindre faille risque d’être exploitée par les artistes parisiens. Mais pour mettre en danger l’adversaire, il faut créer. Et, à ce petit jeu-là, les Bretons n’ont pas froid aux yeux. Surtout face à un PSG convalescent.
Des résultats encourageants face au Top 6
Voilà pour les mots. Dans les actes, ce n’est pas mal non plus. Face au Top 6 actuel, le bilan brestois est prometteur : 2 victoires, 1 nul, 2 défaites. A titre de comparaison, Paris (1 victoire, 1 nul, 3 défaites) ou Monaco (1 victoire, 4 défaites) font par exemple beaucoup moins bien. Dans le détail, on s’aperçoit également que Brest, à domicile ou à l’extérieur, n’est jamais resté muet. Paris est prévenu.
- 2e journée : Brest - Marseille (2-3)
- 6e journée : Brest - Monaco (1-0)
- 9e journée : Rennes - Brest (2-1)
- 10e journée : Brest - Lille (3-2)
- 15e journée : Lyon - Brest (2-2)
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