OL-Brest - Lucas Paqueta, l'homme qui a fait dérailler la logique et mentir les clichés

19 août 2020. Le Bayern Munich, champion d’Europe en devenir, vacille face à l’OL. Déjà impérial en 8e puis en quart de finale, le trio Guimaraes-Caqueret-Aouar démontre que Rudi Garcia a trouvé la formule parfaite pour son milieu. De ce Final 8 européen, une certitude se dessine chez les Gones : ces trois-là sont faits pour durer. A condition que le dernier larron ne quitte pas le navire en septembre.

C’est finalement lui qui est encore en place dans l’équipe-type des Gones quatre mois plus tard. Bruno Guimaraes a été doublé au poste de sentinelle par un Thiago Mendes bluffant et le pauvre Maxence Caqueret, pourtant exemplaire à chacune de ses sorties, a été victime d’un homme qui n’était pas attendu à pareille fête. Un Lucas Paqueta qui se morfond à l’AC Milan et dont personne n’imagine alors un tel destin.

Comment en est-on arrivé là ? Grâce à Juninho, d’abord. Convaincu du potentiel inexploité du Brésilien, le directeur sportif de l’OL active la piste pour remplacer un Houssem Aouar sur le départ mais aussi pour compenser la perte prévue de Jeff Reine-Adelaïde.

La logique voudrait que le boss lyonnais attende le départ des deux hommes pour acquérir Paqueta. "Juni" en décide autrement pour aligner 20 millions d’euros. Le 30 septembre, le gaucher brésilien vient compléter un milieu de terrain où les places sont rares et les candidats ultra-nombreux.

"Il va réussir chez nous, explique Juninho à l’époque. Avant même que je revienne à l'OL, je pensais que c'était un joueur pour Lyon. Il est technique, très polyvalent et sait bien utiliser son physique. Il est bon de la tête également. Nous n'avons pas un tel profil chez nous". Mais le CV du Brésilien semble d’abord le prédestiner à une place dans la rotation, notamment derrière Houssem Aouar pour animer le jeu lyonnais. Un Brésilien formé comme meneur de jeu… les clichés ont la vie dure.

Avant la fin de la phase aller, Lucas Paqueta apparaît finalement comme la pièce manquante d’un puzzle que l’on pensait pourtant complet. Si le 4-3-3 lyonnais a beaucoup progressé dans l’animation et la gestion défensive ces dernières semaines, c’est surtout grâce à lui. Car le Brésilien a sorti un bleu de chauffe que l’on n’imaginait pas forcément porter à son arrivée. La preuve, dans l’effectif lyonnais, il est :

Indépendantes, ces stats n’ont pas beaucoup d’intérêt. Mises bout à bout, elle dessine les contours d’un milieu au volume de jeu XXL et au goût du combat affirmé. C’est finalement ça Paqueta. Au pressing, le Brésilien a parfaitement remplacé Caqueret dont c’était l’un des atouts majeurs. Mais dans tout cliché, il y a une part de vérité.

Car, balle au pied, Paqueta est aussi un régal. Son dribble signature a déjà fait des victimes : contrôle de la semelle et enroulement autour de l’adversaire. A ce jeu-là, personne n’a encore réussi à lui prendre la gonfle. Sa grinta s’accompagne ainsi d’une vista qui a aussi redonné de l’oxygène à un jeu lyonnais trop stéréotypé dans les trente derniers mètres adverses. Bref, avec lui, l’OL va mieux. Une dernière preuve ? Depuis son arrivée, Paqueta a disputé 8 matches. Son bilan : 7 victoires et un nul. De là à y voir une corrélation…