AS Monaco - Comment Breel Embolo a changé son style de jeu pour devenir l'un des attaquants les plus dominants de L1

LIGUE 1 - Buteur régulier depuis son arrivée à Monaco, Breel Embolo a impressionné jusqu'à présent par sa capacité à prendre le dessus physiquement sur les défenses adverses, qualité qui sera nécessaire ce dimanche face à l'OM (20H45). A 25 ans, le Suisse semble enfin allier physique et efficacité. Mais il n'a plus grand-chose à voir avec le gamin prodige qui affolait nos voisins à ses débuts.

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Video credit: Eurosport

On serait prêt à parier qu'Anthony Rouault et Rasmus Nicolaisen se sont écroulés de sommeil dimanche soir au moment du coucher. Les compères associés en défense centrale pour Toulouse ont fait la connaissance de Breel Embolo et, jusqu'à présent, personne n'en est sorti indemne en L1. Un après-midi à se coltiner le marquage du buteur monégasque ressemble à un calvaire exténuant. Le Suisse est un beau bébé (1,87m, 88 kilos) qui continue de se goinfrer : dimanche, au Stadium, il a marqué son huitième but de la saison, son cinquième sur les six derniers matches.
Arrivé cet été alors que la doublette Volland-Ben Yedder avait fait ses preuves, le golgoth a rapidement réussi à s'imposer comme un incontournable sur le Rocher. Preuve que Paul Mitchell, le directeur sportif de l'ASM, avait bien bossé, c'est dans un registre de pivot qu'il continue de s'affirmer. Une petite surprise pour le public français, qui s'attendait sans doute davantage à un dragster tout en vitesse plutôt qu'à un roc tout en puissance. Embolo, c'est finalement les deux.
"Embolo est très rapide et fort dans les contre-attaques, il sait quand aller en profondeur. Il est particulièrement rapide dans les deux, trois premiers mètres, ce qui le rend assez fort en un contre un", nous avait décrit notre collègue allemand Pascal Steinmann en juillet dernier. C'est vrai. Mais c'est aussi oublier le reste.
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Breel Embolo lors du match Strasbourg-Monaco.

Crédit: Getty Images

Alors, ces duels et cette puissance, d'où ça vient ? "Ça a commencé il n'y a pas si longtemps que ça, il y a trois ou quatre ans, nous a répondu le Suisse lors d'un tour de table organisé par l'AS Monaco. J'ai connu quelques blessures qui m'ont obligé à prendre des muscles et du volume. Donc j'ai aussi un peu changé de style de jeu, je me suis adapté, j'ai évolué. Il faut savoir jouer avec ses qualités donc j'essaye d'exploiter ça à 100%. Les duels, ils nous servent pour réclamer le ballon, permettre à l'équipe de remonter pour enchaîner à une équipe".
Jusqu'ici, la mission est réussie. Preuve que le marquage d'Embolo est un enfer à assumer, il est le troisième joueur le plus sujet aux fautes adverses en L1, derrière Neymar et Bellegarde. Mais n'allez pas croire qu'Embolo raffole de ce duel viril. "La vérité, personne ne me croit, mais je cherche le moins possible le duel, sourit-il. Mais c'est naturel avec mon gabarit. Les défenseurs aiment bien rendre ces duels un peu personnels mais j'essaie au contraire de fuir ça".
"Quel défenseur m'a le plus fait déjouer ? C'est tous les week-ends ! Quand je rentre dans le vestiaire, je me plains tout le temps et les gens me disent : 'Mais toi tu ne vois pas ce que tu leur fais.' Donc j'accepte ce rôle", résumait-il joliment auprès de Prime Vidéo voilà quelques semaines. Car, à Monaco, où l'on bichonne le physique des joueurs, sa dimension athlétique a sauté aux yeux du vestiaire au premier regard.
"Après mon premier match ici, Youssouf (Fofana) et Axel (Disasi) ont envoyé une vidéo d'un mec, un bodybuilder, qui entrait dans une salle et cassait tout en disant que c'était comme ça que j'avais commencé en L1", se marre-t-il. Un bodybuilder sacrément complémentaire d'un autre gabarit atypique, le félin Wissam Ben Yedder. "WissamBolo", c'est 12 buts et 4 passes décisives en ce début de saison. Et c'est Monaco qui se frotte les mains, même si le Français est un peu plus en difficulté ces derniers matches.
"Quand je suis arrivé, il y avait Slimani, point de fixation pour Wissam, confirmait ainsi Youssouf Fofana auprès de Prime. Ça fait plaisir de retrouver un joueur de ce type-là. Je ne dis pas que c'est un 'poteau' . Il est capable d'aller devant le but. Mais il sait qu'il excelle dans ce rôle-là. Je pense qu'il sait qu'il est venu pour ça."
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Breel Embolo et Wissam Ben Yedder (Monaco) ont trouvé le chemin des filets face à Nantes, dimanche 2 octobre 2022. / Ligue 1

Crédit: Getty Images

25 ans : enfin la confirmation ?

A 25 ans, Embolo est sans doute dans la forme de sa vie. Enfin serait-on tenté d'écrire. Les promesses qui escortaient ses débuts en carrière ultra-précoces au FC Bâle semblent enfin trouver une traduction concrète après plusieurs années en Allemagne où les blessures l'ont freiné. Évoquer le parcours du Suisse, c'est aussi se rappeler qu'une trajectoire n'est jamais linéaire, encore moins vers les sommets. Certains y arrivent très vite, très tôt et confirment sur la durée. D'autres ont un processus de maturation plus lent, pas forcément moins efficace.
"Je suis arrivé en Allemagne avec beaucoup d'attentes, rappelle-t-il alors que Schalke 04 avait misé 25 millions d'euros sur lui en 2016. Quand j'arrive là-bas, j'ai 18, 19 ans, j'ai quand même des joueurs comme Huntelaar ou Choupo-Moting devant moi donc je ne pense pas que tout le monde pensait me voir claquer 25 buts dès la première saison. Mais quand tu te blesses dès la 5e journée et que tu rates toute une saison, c'est normal de courir contre-la-montre, derrière. Je ne me suis jamais pris la pression mais j'ai des objectifs très hauts, je connais mes qualités, je ne les ai jamais oubliées ou perdues de vue".
Mais elles se matérialisent davantage depuis son arrivée à Monaco, avec notamment cette capacité à être bien plus décisif. "Souvent, je finissais beaucoup de matches en étant satisfait de moi mais il manquait toujours cette finition, ce but, ce petit moment en plus, rembobine-t-il. Mais tu as aussi cette responsabilité comme attaquant. Ma fin de saison avec Gladbach n'était pas si mal, j'ai bien enchaîné avec des buts et je suis content d'avoir amené ça dans mon nouveau club". Les défenseurs de L1 beaucoup moins.
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