L'OM et Nice amoindris, Paris et Lyon épargnés : La CAN ou la grande injustice de janvier

Injuste : adjectif et nom masculin. Définition : qui est contre l'équité. Disons-le tout de suite le mois qui vient en Ligue 1 est profondément injuste. Parce qu'au beau milieu d'un championnat où tous les clubs sont soumis aux mêmes règles, la CAN et la Coupe d'Asie débarquent, redessinent les effectifs, privent les uns de leurs meilleurs joueurs et pas les autres. Alors oui, le mois qui vient est incertain parce les pays africains irriguent les effectifs en quantités inégales. Et comme le championnat de France n'a pas les mêmes moyens que la Premier League, aucun de ses clubs, hormis le PSG, ne peut se payer le luxe d'anticiper le départ des internationaux au beau milieu de l'hiver. Tous vont subir les évènements.

C'est le cas de l'OM et Lorient, clubs qui paient le plus lourd tribut avec sept départs. Marseille, engagé dans une course au podium, sera notamment privé de Chancel Mbemba, Amine Harit, Ismaïla Sarr ou Azzedine Ounahi. L'OM perd des joueurs qui ont inscrit plus d'un tiers de ses buts dans un moment où il devra affronter Monaco par exemple, un redoutable candidat à la Ligue des champions. Lorient, lui, est déjà en fond de cale, 17e et avant-dernier. Et pourtant, sans Gédéon Kalulu, Formose Mendy et Bamba Dieng, il faudra espérer faire mieux avec moins. Bon courage.

Reims, sans ses Marocains (Yunis Abdelhamid, Amir Richardson), son Ivoirien (Oumar Diakité), son Guinéen (Ibrahim Diakité), ni ses Japonais (Junya Ito, Keito Nakamura), et Monaco, sans Takumi Minamino, Mohamed Camara, Wilfried Singo, Mohammed Salisu, Ismaïl Jakobs ni Krépin Diatta, voient leurs onze de départ complètement redessinés. Si l'ASM a la profondeur d'effectif pour faire face, les Rémois s'exposent à une possible dégringolade.

Il y a ceux qui perdent beaucoup et ceux qui perdent gros. Nantes, par exemple, ne perd que quatre joueurs. C'est un moindre mal. Mais ces quatre-là (Jean-Charles Castelletto, Samuel Moutoussamy, Mostafa Mohamed, Moses Simon) pèsent 58% des buts des Canaris. Même le recrutement de Tino Kadwere aura du mal à combler le vide laissé par leur absence. Avec Hicham Boudaoui mais surtout Terem Moffi et Jérémie Boga, Nice est dans un cas de figure plus extrême encore.

Aucun club ne voit sa force de frappe plus impactée que les Aiglons (66% des buts du club à eux trois). Nice marquait déjà très peu, comment va-t-il s'en relever ? Clermont ne perd que trois éléments mais, dans le lot, laisse filer son gardien de but (Mory Diaw). Le Stade Brestois, l'équipe en pleine bourre du début de saison, ne perd qu'un élément. Problème, il s'agit de son nouveau héros, Kamory Doumbia, l'homme aux quatre buts en 26 minutes lors de la dernière journée.

Et parce que la vie est ainsi faite, parce que s'il y a des perdants, il y a aussi, forcément, des gagnants. Alors, à qui profite le crime ? Ce mois de janvier est à ce point injuste que le seul club qui pourrait surmonter une montagne d'absences est aussi l'un de ceux qui en aura le moins à déplorer. Le PSG, puisque c'est évidemment de lui qu'il s'agit, ne laisse partir qu'Achraf Hakimi et Lee Kang-In. Voilà qui n'entravera pas sa marche tranquille vers un nouveau titre.

Strasbourg, qui ne se privera que de Saïdou Sow (23 minutes de jeu cette saison), Rennes, privé de Christopher Wooh seulement, et Lille (Adam Ounas, Nabil Bentaleb) comptent sur ce mois pour tirer profit de leur avantage. Tout comme Lyon, largué jusqu'ici malgré une fin d'année réjouissante, mais qui ne perd qu'Ernest Nuamah et Mama Baldé. Les adversaires directs de l'OL pour le maintien (Clermont, Lorient, Metz, Toulouse, Nantes, Montpellier) vont tous perdre gros pendant un mois. Et si Lyon était le grand gagnant de la CAN ?