Ligue 1 / Marseille / Igor Tudor, "fier" et implacable : "On est à notre place"

L’espoir était mince, mais il avait le mérite d’exister. Pour conserver la possibilité d’accrocher la deuxième place, qualificative pour la phase de groupes de la Ligue des champions, l’Olympique de Marseille devait déjà dominer Brest au Vélodrome, ce samedi, tout en croisant les doigts pour que Lens commette un improbable impair face à l’AC Ajaccio. Finalement, l’espoir phocéen a fait long feu. Non seulement le Racing n’a pas tremblé (3-0) mais, en plus, les Ciel et Blanc ont trébuché dans leur antre (1-2).

Pour le peuple marseillais, la tête encore embrumée par les célébrations des 30 ans du sacre en Ligue des champions, le retour sur terre est forcément brutal. Que l’OM termine 3e, pourquoi pas. Sauf que la manière, pour cette dernière de la saison à domicile, n’y était pas. "On est tristes, a avoué Igor Tudor en conférence de presse. On voulait offrir une belle victoire, il y avait des motivations pour ça, les 30 ans de la Ligue des champions, la dernière à domicile... Mais on n'a pas été assez bons. Devant on a eu du mal et derrière, comme souvent, il suffit d'une déviation, d'un corner…"

"J'ai la sensation qu'après la défaite à Lens, on a un peu lâché et je crois que cette équipe ne peut pas lâcher sans le payer immédiatement", a poursuivi le technicien croate, qui reconnaît sans surprise que la défaite à Bollaert, début mai, a été un tournant dans le sprint final olympien. Amené à faire le bilan de son premier exercice sur le banc du club des Bouches-du-Rhône, l’entraîneur de 45 ans a toutefois répondu sans tergiverser : "Je suis fier et heureux de cette saison."

S’il regrette sans mal les trop nombreux accrocs à la maison (5 défaites, 23 points perdus au total) et les carences rencontrées dans le secteur offensif - "il nous a manqué sept ou huit buts pour faire une meilleure saison" -, l’ancien défenseur n’a pas tari d’éloges à l’égard de son collectif. "On a fait un beau foot, une belle Ligue des champions, des matches merveilleux contre Reims et le PSG en Coupe de France. Au total, cette équipe a donné beaucoup d'émotions et a eu de bons résultats", s’est-il félicité.

L’OM a eu beau finir à la dernière place de son groupe en C1 et être éliminé par Annecy en Coupe de France, les partenaires de Valentin Rongier ont eu beau terminer l’exercice en tirant la langue, éreintés par un management et un style de jeu qui essore les organismes, Tudor a donc préféré voir le verre à moitié plein. "On espérait être un peu plus haut, mais on est à notre place, a-t-il assuré. C'est un championnat très difficile, où tous les matches sont durs."

Courtisé par la Juventus (ce qu’il n’a pas voulu commenter en conférence de presse), l’ex-coach du Hellas Vérone pourrait quitter la Canebière dans les prochaines semaines. Il est encore tôt pour analyser, à tête reposée, la trace qu’il aura laissée derrière lui. En revanche, cela voudrait dire qu'après avoir débuté son aventure au Vélodrome sous les sifflets (contre Reims, lors de la 1re journée), il l’aurait conclue sous une bronca. Ce qui, peut-être, laisse poindre une hypothèse.