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Lyon - Lens (L1, 23e journée) : Pourquoi Blanc a finalement opté pour la carte jeunes

Vincent Bregevin

Mis à jour 12/02/2023 à 19:54 GMT+1

LIGUE 1 - Plus de la moitié de son onze actuel est composé de joueurs de moins de 23 ans. Laurent Blanc s'appuie sur une équipe rajeunie avec un certain succès à l'OL, qui reste sur cinq matches consécutifs sans défaite au moment de défier Lens dimanche (20h45). L'entraîneur des Gones avait pourtant pointé du doigt le manque d'expérience de son groupe. A-t-il changé son fusil d'épaule ?

Bradley Barcola et Rayan Cherki félicités par Laurent Blanc, l'entraîneur de Lyon

Crédit: Imago

C'est un souffle nouveau dans une saison où l'OL a parfois manqué d'air. Une série de cinq matches consécutifs sans défaite, cela n'était plus arrivé depuis l'entame de l'exercice quand les Gones, quatrièmes au classement après cinq journées, semblaient sur la voie du renouveau. L'impression s'était vite évaporée. Mais elle revient au goût du jour. Et l'impulsion donnée par la jeunesse rhodanienne n'y est pas pour rien.
Sur ses quatre dernières sorties, toutes compétitions confondues, Lyon a systématiquement aligné un onze comprenant six joueurs de moins de 23 ans. A Ajaccio (0-2), Laurent Blanc avait titularisé Sinaly Diomandé (21 ans), Sael Kumbedi (17), Johan Lepenant (20), Maxence Caqueret (22), Ryan Cherki (19), Bradley Barcola (20). Depuis, Malo Gusto (19 ans) a repris sa place de titulaire au détriment de Kumbedi. Mais la tendance n'a pas changé. L'équipe de départ de Laurent Blanc est toujours majoritairement composée par des jeunes.

"Vous savez que ça ne marche pas"

Le constat peut légitimement sembler paradoxal. A l'aube du mercato d'hiver, l'entraîneur lyonnais avait affiché son désir de voir des éléments expérimentés renforcer son équipe, notamment en défense. "Il faut essayer de mettre sa patte sur ce groupe existant avec des joueurs qui ont la mentalité, l’expérience et les qualités pour faire gagner du temps, affirmait Blanc fin décembre. On manque d’expérience derrière, ce n’est pas une critique. C’est une réalité. Il y a un manque de caractère. Tagliafico a cette mentalité-là. On a un groupe de qualité mais il faut rajouter ce qu’il nous manque."
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Lovren, un manque d'audace : "L'OL fait l'extrême opposé de l'OM sur le mercato"

Le coach des Gones n'a jamais sous-estimé le potentiel des jeunes pousses de l'OL, un club réputé pour la qualité de sa formation. Mais l'impératif, et surtout l'urgence d'obtenir de bons résultats lui dictaient autre chose que de donner les clés du camion à la classe biberon de Lyon. "Je ne pense pas que la solution soit de mettre 11 joueurs de 18 ans, disait encore Blanc début janvier en maniant la caricature. Mettre des jeunes joueurs à fort potentiel, ok, mais s’ils ne sont pas encadrés, je suis désolé, mais vous savez que ça ne marche pas. Ça peut marcher sur un ou deux matches, mais sur une demi-saison, non. C’est ce que je pense en tout cas."

Le choix des jeunes, c'est aussi le sien

Blanc a changé son fusil d'épaule. D'abord parce qu'il en a été contraint. Le mercato d'hiver a vu des éléments d'expérience quitter l'OL, avec notamment les départs de Karl Toko Ekambi ou de Damien Da Silva, compensé par le retour de Dejan Lovren sur les bords du Rhône. Les deux recrues principales en attaque, Amin Sarr (21 ans) et Jeffinho (23), ne correspondaient pas vraiment aux profils expérimentés désirés par l'entraîneur lyonnais avant le mercato, sans même évoquer la période d'adaptation nécessaire pour deux éléments jeunes venus de l'étranger.
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"Le mercato de l’OL est une gigantesque thérapie de groupe"

Dire que l'ancien sélectionneur des Bleus n'a pas eu d'autre choix que de s'appuyer sur les jeunes pousses de l'OL pour relancer les Gones serait cependant inexact. Il a à sa disposition des éléments plus expérimentés comme Jerôme Boateng, Thiago Mendes, Houssem Aouar ou Moussa Dembélé, cantonnés à un rôle de remplaçant pendant que les pépites s'éclatent. En quête d'un équilibre collectif depuis son arrivée sur le banc lyonnais au mois d'octobre, Blanc a surtout pris des décisions techniques qui passaient par l'intégration d'éléments plus jeunes par rapport à leur profil. Quitte à limiter le nombre de cadres pour les accompagner dans le onze de départ.

Le symbole Cherki

L'entraîneur de l'OL peut se réjouir de voir les prémices de cet équilibre à tous les niveaux. Dans l'état d'esprit, avec une émulation se dégage dans son équipe où la cohabitation des plus jeunes avec ceux qui le sont moins (Anthony Lopes, Dejan Lovren, Nicolas Tagliafico, Corentin Tolisso, Alexandre Lacazette) se passe bien. Dans le jeu, aussi, avec un système et une animation qui mettent en valeur les individualités lyonnaises de tous âges. La montée en puissance de Rayan Cherki, influent et décisif, à un poste de meneur en soutien d'un duo axial en est sûrement le symbole le plus parlant.
Blanc est probablement amené à utiliser les jeunes Lyonnais davantage qu'il l'imaginait, peut-être qu'il le souhaiterait. Mais c'est bien parce qu'il s'est attaché à les mettre en valeur du mieux possible que l'entraîneur des Gones a su hausser le niveau de performance de son équipe ces dernières semaines. Dans un contexte qui l'a entraîné à tenter ce pari, l'ancien sélectionneur tricolore met tout en œuvre pour que ce soit payant. L'impulsion donnée par la jeunesse à l'OL, elle vient d'abord de lui.
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