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Paris Saint-Germain : Christophe Galtier - Lionel Messi, privilège d'accompagner et devoir d'entraîner

Simon Farvacque

Mis à jour 02/06/2023 à 09:13 GMT+2

Jeudi, Christophe Galtier a fait l'éloge de Lionel Messi, à deux jours de ce qui pourrait être le dernier match au Parc de l'Argentin. L'entraîneur du Paris Saint-Germain l'a présenté comme un joueur à part, dans des proportions sans doute excessives. Entre respect légitime pour un monstre sacré et nécessité de le diriger, l'ancien coach de Nice semble n'avoir jamais su où placer le curseur.

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Accompagner ou entraîner, il faut choisir. Christophe Galtier a ainsi fait fausse route, à en croire l'hommage qu'il a rendu ce jeudi à Lionel Messi. "Pour l'entraîneur que je suis, cela a été un grand privilège, non pas de l'entraîner, de l'accompagner tout au long de la saison", a déclaré le coach du Paris Saint-Germain, au sujet du "meilleur joueur de l'histoire du football", qui pourrait faire ses adieux au Parc des Princes, samedi face à Clermont lors de la 38e journée de Ligue 1.
Certes, Christophe Galtier a également utilisé le verbe "diriger" durant sa conférence de presse, mais la façon dont il a insisté, dans le ton de sa voix, sur le terme "accompagner", peut être interprétée comme un aveu d'impuissance, face à l'immense tâche qui lui était confiée. Son choix sémantique corrobore le sentiment qui a, justement, accompagné leur année commune au PSG : Galtier n'a pas su entraîner Messi. Pas plus que Neymar ou Kylian Mbappé, suis-je tenté de penser.
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Bénéfice du doute

Ce n'est pas un jugement péremptoire. Il faudrait être dans l'intimité du vestiaire, dans le cœur des séances d'entraînement – et qui plus est bien présomptueux – pour affirmer que l'ancien coach de l'OGC Nice n'a en rien pesé sur la bonne saison réalisée par le septuple Ballon d'Or de 35 ans. Mais par sa communication, Galtier ne se rend pas service. Il entretient le doute sur sa stature, sa capacité à assumer d'être au-dessus, hiérarchiquement, d'un géant de l'histoire du football.
Pour défendre le bilan de la star argentine, son entraîneur évoque ses statistiques éloquentes (16 buts, 16 passes décisives en L1, NDLR), son aptitude à être "au service du jeu"... mais se prend surtout les pieds dans le tapis : "(Messi) a été un élément important (…) toujours disponible, toujours présent dans les séances d'entraînement." Une déclaration au mieux maladroite, à l'aune de la journée d'entraînement manquée par "la Pulga" début mai, vidéo d'excuse et suspension opaque à la clef.
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Histoire de privilèges

La différence de standing entre Galtier et ses joueurs vedettes a été prégnante toute la saison. Un tel décalage n'est pas rédhibitoire mais cette sortie médiatique confirme l'impression que le coach parisien n'a jamais réussi à s'en accommoder. Sa propension à exonérer ses cadres de critique sportive, sans faire preuve d'autant d'égard avec les jeunes, apparaît plus gênante encore, lorsqu'il oublie de reprocher une absence à Messi, pour ne pas écorner l'éloge qu'il fait de lui.
Tenir compte du statut ou de l'aura d'une superstar est une chose. La mettre sur un piédestal en est une autre. A Paris, depuis le début de l'ère-QSI, la thématique de l'abolition des privilèges est un levier récurrent – qui semble si dur à actionner – dans le but d'un jour, enfin, étreindre la coupe aux grandes oreilles. Quand depuis le banc, le privilège d'accompagner prend le pas sur le devoir d'entraîner, cette problématique s'exprime d'une autre manière. Non moins pernicieuse.
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