PSG et la remise du trophée de champion - La solitude de Galtier, la bronca pour Messi : Paris, un titre sous les huées

Est-ce que cela pouvait se terminer autrement ? Au bout d'une saison chaotique, ponctuée de crises en tous genres, et électrique depuis le mois de janvier, le Parc des Princes a sanctionné ses protégés et gâché les célébrations d'un 11e titre de champion de France pourtant historique. Le fossé n'a cessé de se creuser depuis l'élimination face au Bayern entre les joueurs et leurs supporters.

La remise du trophée ne fut que l'épilogue de ce divorce et elle s'est transformée en immense fiasco. Les Qataris, si attachés à l'image renvoyée par leur club, ont dû se crisper dans la tribune d'honneur. Bien sûr la situation dramatique dans laquelle se trouve Sergio Rico obligeait ses coéquipiers, préoccupés par la santé du gardien espagnol, à contenir leur joie.

"Le plus important, c'était l'hommage à Sergio, a commenté Kylian Mbappé sur Prime Video. Ça nous a préoccupé toute la semaine, on est tous touchés, c'est une situation extrêmement grave." Les joueurs n'avaient pas le cœur à la fête et l'ambiance n'était de toute façon pas aussi légère que doivent l'être celle des soirs de célébration. Mais la défaite face à Clermont (2-3) d'une équipe complètement démissionnaire a ajouté du sel sur les plaies.

Le stade avait de toute façon décidé d'en découdre pour la dernière sortie de l'année. Et dès l'annonce de la composition d'équipe, Lionel Messi fut copieusement sifflé. Alors que le PSG avait acté son départ avant la rencontre, le stade a réservé un adieu épicé pour celui qui incarne, à ses yeux, la saison fiasco des Parisiens.

La remise du trophée ne pouvait pas se dérouler sans d'intenses crispations. Appelé en premier par le speaker pour rejoindre l'estrade, Christophe Galtier a pris la foudre. Conspué par le stade, le coach du PSG, visage fermé, est allé récupérer son trophée avec la mine des très mauvais jours. Il ne figurera même pas sur la photo souvenir. Quand ses hommes immortalisaient leur succès sur le podium, lui s'est éclipsé par la porte de derrière et rejoignait seul les vestiaires. Une image terrible comme un symbole d'une saison éprouvante, éreintante pour un coach dont l'aventure s'arrêtait sans doute samedi soir.

"On fait une deuxième partie de saison très moyenne avec sept défaites, je comprends qu'il y ait de la déception, un décalage avec la joie de ce 11e titre, a commenté le coach de Paris. On s'est accroché jusqu'au bout. Quand il y a de l'amour, il peut y avoir de la colère aussi." Avant de préciser qu'il rencontrerait Luis Campos en début de semaine pour faire le point sur son avenir.

Celui de Lionel Messi est réglé. Le champion du monde, lui, n'a pas voulu se joindre au tour d'honneur, et on peut le comprendre, et il a rejoint en second les entrailles du Parc après avoir subi une deuxième bordée d'intenses huées au moment de rejoindre le podium. "C'est un grand professionnel, c'est le plus grand joueur de l'histoire, a rappelé Galtier. Je trouve ça surréaliste." L'Argentin a fait mine de ne rien entendre et s'est amusé avec Neymar, secoué lui aussi comme Carlos Soler ou encore Hugo Ekitike par des supporters décidément remontés comme rarement. Seuls Kylian Mbappé, Presnel Kimpembe et Marquinhos ont obtenu les faveurs nourries du stade.

La cérémonie, très étrange, s'est déroulée sans tambour ni trompette dans un silence pesant et sur le podium où on pouvait lire : "Champion 2022". Décidément, rien n'allait. Le cœur des joueurs étaient lourds, le Parc ne voulait pas célébrer les siens et tout s'est achevé très vite. C'était sans doute mieux ainsi. La fracture est profonde. Vivement la saison prochaine…