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PSG - Salaire - 630 millions pour Kylian Mbappé, est-ce si "indécent" que cela ?

Glenn Ceillier

Mis à jour 27/10/2022 à 15:36 GMT+2

LIGUE 1 – Les chiffres mirifiques révélés pour le salaire de Kylian Mbappé ont fait réagir en ce début de semaine. Avec 630 millions d'euros brut gagnés s'il reste au PSG jusqu'au bout de son contrat, les émoluments du champion du monde parisien ont pu choquer. Luc Arrondel, économiste et auteur du livre L'argent du football, nous explique pourquoi cela peut cependant se justifier.

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Les révélations du quotidien Le Parisien sur les détails du salaire de Kylian Mbappé, démenties depuis par le PSG, ont fait du bruit en France en ce début de semaine. Avec 630 millions d'euros brut de rémunération au total s'il va au bout de son contrat - soit 282 millions d'euros net -, le salaire du champion du monde du PSG a donné le tournis à plus d'une personne. Mais y a-t-il des raisons de s'indigner ? Les sommes évoquées sont évidemment colossales. Et alors que l'inflation touche la France, il n'est pas illogique que cela puisse choquer. Cependant, ce salaire ne vient pas de nulle part.
Si Kylian Mbappé s'est vu proposer un tel contrat alors que le Real Madrid lui faisait la cour et qu'il était libre de s'engager où il le souhaitait, c'est tout simplement parce qu'il n'est pas un joueur comme les autres. Ça parait évident. Mais c'est le cœur du sujet. "En économie ce genre de modèles ont été bien modélisés. C'est 'l'effet superstars', nous explique Luc Arrondel, économiste et auteur du livre L'argent du football. Le gagnant prend toute la mise. Quand on a un joueur de ce niveau-là, le petit surplus de talent se paye énormément. Il y a une discontinuité de la rémunération au niveau de ce segment-là du marché du travail". En clair, tout ce qui est rare est cher. Et c'est aussi vrai dans le monde du football où des ovnis comme Kylian Mbappé ne sont pas légion.
C'est aussi lié aux retombées économiques
Au cœur de cet "effet superstars", se trouve également une question d'image. Un joueur de la dimension de Kylian Mbappé fait vendre. Des places, des maillots, des droits TV… Sur son nom, un club va donc "faire" de l'argent. Et pas qu'un peu. Il n'est pas alors pas illogique qu'il récupère une partie de ces recettes commerciales, de ce retour sur investissement dont va bénéficier le PSG de diverses manières. "Si les grands clubs veulent ces joueurs au petit surplus de talent, c'est aussi lié aux retombées économiques que cela peut avoir, nous confirme l'économiste du football. Par exemple, il y a des études qui ont été réalisées sur l'impact de ces superstars sur l'affluence. Leur rémunération est alors également liée à leur notoriété, à leur popularité qui provoque des retombées sur le plan commercial."
Pour ne rien arranger, l'économie du football n'est pas une économie comme les autres. "Ce sont les footballeurs qui s'accaparent l'argent généré par le football, constate Luc Arrondel. Comme les clubs sont en compétition, ils dépensent la plupart de leurs recettes en salaire. C'est pour ça que les marges bénéficiaires des clubs de football sont pratiquement nulles. On ne fait pas de profit dans le football car l'argent va aux travailleurs." Une sorte de "course à l'armement" peut pousser à certaines folies pour essayer d'atteindre ces objectifs sportifs. Et explique ces sommes ahurissantes. Avec des différences par rapport au commun des salariés qui ne sont pas nouvelles. "Par exemple, Georges Best (ndlr : Ballon d'Or 1968) touchait à peu près 75 fois le salaire minimum", rappelle Luc Arrondel.

L'Etat peut s'en frotter les mains

Si la difficulté à percer au plus haut niveau pour un jeune footballeur vient aussi impacter ce genre de données ("Le football est extrêmement concurrentiel. Si vous prenez une génération qui compte à peu près 90 000 footballeurs, seuls 40 vont être professionnels. Soit à peu près 0.05%", résume Arrondel), il ne faut pas non plus oublier que la France a des raisons de se réjouir de voir de telles sommes être dépensées dans l'Hexagone. "L'Etat va récupérer une grosse part en cotisations sociales, patronales et avec l'impôt sur le revenu", souligne Luc Arrondel. "Quand un club paye un joueur 1 million d'euros brut, on arrive presque à 750 000 euros d'impôt."
Imaginez avec les émoluments de Kylian Mbappé… Les rentrées fiscales vont également être colossales. Le Parisien a évoqué lundi la somme de 170 millions par an. De quoi faire dire au ministre français de l'Economie Bruno Le Maire que c'était "une bonne chose" d'avoir pu conserver l'ancien Monégasque à Paris tant on parle d'un contribuable d'exception. "Il va payer beaucoup d'impôts" et "c'est une bonne chose qu'il les paye en France plutôt qu'il ne les paye ailleurs", a-t-il déclaré sur la chaîne d'informations CNews.
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