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Qui est Marcelino, "anti-Tudor" et probable futur coach de l'OM ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 21/06/2023 à 14:50 GMT+2

Marseille aurait choisi Marcelino pour prendre la succession d'Igor Tudor. Le technicien espagnol, très proche du président olympien Pablo Longoria, n'a jamais connu autre chose que l'Espagne, où il a acquis ses lettres de noblesse en tant qu'entraîneur depuis vingt ans. Avec un style de jeu qui diffère assez nettement de celui de son prédécesseur sur le banc de l'OM.

Marcelino a succédé à Igor Tudor sur le banc de l'OM.

Crédit: Getty Images

Il y a eu les pistes menant à Marcelo Gallardo, Paulo Fonseca et Christophe Galtier. Mais celui qui ressemblait au quatrième homme devrait finalement être l'heureux élu. Marcelino Garcia Toral serait sur le point de devenir le nouvel entraîneur de l'Olympique de Marseille, quelques semaines après le départ d'Igor Tudor. Le technicien espagnol et la direction olympienne auraient trouvé un accord sur la base d'un contrat de deux ans. Cela peut ressembler à une surprise. Mais le nom de Marcelino a trop souvent été murmuré sur la Canebière ces dernières années pour que ce soit totalement le cas.
En attendent une probable officialisation, Pablo Longoria sait où il va avec son compatriote de 57 ans. Le président de l'OM connaît Marcelino depuis plus de quinze ans et a déjà travaillé à ses côtés dans trois clubs différents. D'abord au Recreativo Huelva (2005-2007) puis au Racing Santander (2007-08), où Longoria, la vingtaine à peine dépassée, occupait un poste de recruteur. Et enfin à Valence (2018-2019), où l'actuel patron de l'OM officiait en tant que directeur sportif. Devenus très proches au fil de ces expériences, les deux hommes ont noué des relations professionnelles solides et une profonde amitié.

Référence en Espagne, méconnu ailleurs

Longoria avait cependant d'autres priorités. Contrairement à Fonseca, Galtier et même Gallardo, qui y a évolué en tant que joueur, Marcelino n'a aucune expérience en Ligue 1. Il n'a d'ailleurs jamais connu autre chose que l'Espagne, un pays où il a gagné le respect. Si sa carrière de joueur professionnel entre le milieu des années 80 et le début des années 90 est restée relativement modeste, malgré quelques capes dans les sélections jeunes de l'Espagne, l'Asturien s'est en revanche fait une réputation de coach très solide depuis 20 ans, même si elle n'a pas vraiment franchi les frontières espagnoles.
Marcelino l'a acquise avec quelques faits d'armes remarquables. Il a obtenu une promotion en Liga avec trois formations différentes, le Recreativo Huelva (2006), Saragosse (2009) et Villarreal (2013), club qu'il a également mené à la quatrième place du championnat espagnol en 2016. Il a qualifié Valence pour la Ligue des champions durant ses deux saisons au club (2017-2019) et y a remporté la Coupe d'Espagne en 2019, face au Barça. Il a remporté la Supercoupe d'Espagne, toujours contre Barcelone, durant son passage à l'Athletic Bilbao, qu'il a quitté en 2022.

Radicalement différent de Tudor

Elu meilleur entraîneur de Liga à deux reprises, Marcelino a réalisé ces performances dans un style de jeu quasiment immuable, et qui contraste nettement avec celui d'Igor Tudor. Si le Croate alignait le plus souvent un système à trois centraux, l'Espagnol est un adepte du 4-4-2, un schéma sur lequel il s'est basé de manière quasiment exclusive depuis le début de sa carrière. Et si les rôles attribués par Tudor à ses joueurs pouvaient parfois sembler difficiles à lire, ceux que Marcelino confie à ses hommes sont beaucoup plus classiques dans une organisation clairement définie.
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Igor Tudor lors du match opposant Lille à l'OM, en Ligue 1

Crédit: Getty Images

C'est l'essence même de sa philosophie de coach. "Il y a des techniciens qui considèrent que l'organisation n'est pas une partie fondamentale ou prioritaire de ce qu'est le jeu, expliquait-il dans un entretien au quotidien Marca il y a deux ans. Comme je pense que l'organisation est la base du jeu, défensif et offensif, c'est difficile pour moi de faire varier les systèmes. Car je pense que cela peut créer de la confusion pour les joueurs, et je crois qu'il faut créer le moins de confusion possible chez les joueurs." Dans l'approche du jeu, c'est difficile de faire plus radicalement différent de Tudor.

Un autre pari de Longoria

Le style de l'Espagnol est beaucoup plus classique que celui de son prédécesseur. Inspiré par le grand Milan d'Arrigo Sacchi sur la fin des années 80 et le début des années 90, Marcelino privilégie un bloc bas ou médian qui favorise les transitions rapides vers l'attaque, même si son équipe peut presser plus haut par séquences. Loin d'être laxiste, exigeant sur le travail physoque, et parfois taxé d'être un technicien plutôt rigide, l'Asturien préconise plutôt un jeu direct qu'un jeu de possession pourtant solidement ancré dans la culture espagnole. Avec un souci permanent de l'équilibre collectif et de la gestion des espaces.
C'est cette idée du jeu qui lui a permis de s'inscrire parmi les entraîneurs réputés de la Liga. Celle qu'il tentera, sauf improbable retournement de situation, d'appliquer à Marseille à partir de la saison prochaine. C'est un pari dont la réussite passera par la capacité d'adaptation de Marcelino, non seulement à un autre football que celui de la Liga mais aussi au contexte si particulier de l'OM. Mais les profils de Jorge Sampaoli ou d'Igor Tudor, pour des raisons différentes, ne présentaient pas forcément plus de garanties pour Longoria. Il lui appartiendra de faire aussi bien que ses prédécesseurs en guidant l'OM jusqu'au podium.
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