Reims - Olympique de Marseille (1-2) : Alexis Sanchez, auteur d'un doublé, est l'homme providentiel de l'OM

Il est ambitieux et il l'a dit. Alexis Sanchez n'a pas signé à l'Olympique de Marseille pour se contenter de la deuxième place. C'est un champion qui veut des titres. Et il sait joindre le geste à la parole. L'ancien Barcelonais l'a admirablement rappelé dimanche avec un doublé. Il fallait bien ça pour que Marseille reparte de Reims avec une victoire. C'était un grand rendez-vous, du genre de ceux où les leaders doivent prendre leurs responsabilités. C'est exactement ce que le Chilien a fait, comme si souvent cette saison.

L'OM en avait bien besoin. L'équipe d'Igor Tudor était en proie au doute après le nul frustrant concédé la semaine passée face à Strasbourg. Encore davantage après l'ouverture du score rémoise par l'inévitable Folarin Balogun. Mais grâce à Sanchez, l'OM n'a pas eu le temps de douter. Il ne lui a fallu que trois minutes pour répondre au but de l'Anglais. Et de quelle manière. Un maître coup franc venu caresser le poteau de droit de Yehvann Diouf avant de finir sa course au fond des filets. Son deuxième but sur cet exercice cette saison, après celui réussi à Monaco (2-3), le 13 novembre dernier.

Mais Sanchez ne s'est pas contenté de remettre Marseille sur le droit chemin. Il l'a aussi guidé vers la victoire. Avec un nouveau but qui a tout dit de sa science du jeu. Un signe vers Pau Lopez pour lui indiquer d'adresser un long dégagement, un déplacement pour échapper à la vigilance d'un Yunis Abdelhamid bien naïf sur le coup, une course croisée tranchante pour réceptionner la passe de son gardien dans la surface, et une finition clinique, au premier poteau, pour donner un avantage décisif à l'OM, juste avant la demi-heure de jeu.

C'est d'abord par ses buts que Sanchez a joué son rôle d'homme providentiel de l'OM. Mais le Chilien apporte tellement plus que ça. Il a constamment pesé sur la défense rémoise, dans tous les aspects du jeu. Par son pressing incessant. Par cette faculté à décrocher pour échapper au marquage des défenseurs adverses et faire jouer ses coéquipiers. Par sa capacité à multiplier les appels de balle pour offrir des solutions, sa qualité technique pour conserver les ballons et faire ainsi remonter tout le bloc olympien. Sanchez a toute la panoplie. Il l'a seulement rappelé à Auguste-Delaune.

Igor Tudor n'a pas manqué de saluer la prestation de son attaquant. L'entraîneur marseillais sait que la victoire de son équipe, sauvée à deux reprises par les montants, s'est jouée à peu de choses. Il n'a pas caché que ses hommes, malgré un état d'esprit irréprochable, ont eu le tort de "s'arrêter de jouer pour préserver le score." Alors, ce succès, il le doit beaucoup à Sanchez. "Il a fait ce qu'un leader doit faire, même dans le vestiaire, s'est réjoui le technicien croate. On est chanceux de l'avoir avec nous."

C'est peu de le dire. Il y a ce doublé sans lequel Marseille ne serait certainement pas reparti de Reims avec les trois points. Il y a ces 12 buts en championnat, sans lesquels l'OM ne serait probablement pas dauphin du PSG au classement de la Ligue 1. Il y a cet apport monumental dans le jeu, sans lequel l'équipe de Tudor ne serait pas aussi redoutable. Il y a ce talent toujours intact pour un joueur de 34 ans. Mais il y a surtout ce leadership si crucial. Sanchez est le guide qui tire toute l'équipe phocéenne vers le haut. Et il a trop d'ambition pour s'arrêter avant d'avoir atteint le sommet.