Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Brest - Equipe de France - Lees-Melou en Bleu, un rêve, une probabilité ou… une blague ?

Martin Mosnier

Mis à jour 09/03/2024 à 20:43 GMT+1

Eric Roy, l'entraîneur de Brest, a réclamé une sélection pour son joueur, Pierre Lees-Melou. Mais être bon, voire même excellent en Ligue 1, comme c'est le cas aujourd'hui du créateur breton, suffit rarement à convaincre Didier Deschamps. Le chemin est encore long pour PLM qui arrive sans doute trop tard pour espérer une carrière internationale.

Est-ce que Luis Enrique réussit sa première saison à Paris ? "Il fait le job mais..."

Pierre Lees-Melou en équipe de France ? Tonnerre de Brest en voilà une idée extravagante. C'est pourtant celle suggérée par Eric Roy, le coach du SB29. "Il retrouve un peu son flair qu’il avait quand il était un peu plus haut sur le terrain, a constaté le coach après la victoire face au Havre, dimanche dernier. À son poste aujourd’hui, il y a peu d’équivalents pour moi dans le championnat de France. Il mériterait presque d’avoir une sélection car dans ce rôle-là, à ce poste-là, il plane sur l’équipe et sur la Ligue 1."
Lees-Melou, 30 ans, dont sept passés en Ligue 1, sans grande expérience en Coupe d'Europe (13 matches) ni palmarès, il fallait oser. Pourtant, la réflexion d'Eric Roy ne sort pas complètement de nulle part. Il est le meilleur joueur des incontestés, bien qu'inattendus, dauphins du PSG. Au-delà, son coach a raison, hormis Kylian Mbappé, qui peut aujourd'hui s'estimer plus régulier que PLM depuis le début de saison ? Ancien milieu offensif reconverti sentinelle, c'est un joueur magnifique qui réalise la saison la plus dense de sa carrière. Et si celle-ci devait s'achever aujourd'hui, il figurerait forcément parmi les nommés au trophée du meilleur joueur de la saison. Déjà régulier, Lees-Melou a pris une nouvelle dimension dans ce rôle de meneur reculé où son œil, sa malice et sa technique font des ravages.
picture

Pierre Lees-Melou en équipe de France, rêve ou réalité ?

Crédit: Quentin Guichard

Arrivé douze ans trop tard

Au fond, lui fait tout a qu'il a en son pouvoir pour décrocher une sélection et, à ce titre, son entraîneur a raison : il mériterait un appel sous les drapeaux. "Avec la saison qu'il réalise, il pourrait avoir sa chance, nous confie son ancien coéquipier à Dijon, Cédric Varrault. En terme de performance pure, il aurait le niveau. C'est un joueur hyper intelligent qui applique parfaitement les consignes. Il est humble, et même si son physique n'est pas impressionnant, il a un gros volume de jeu."
Mais Lees-Melou arrive douze ans trop tard. Au début de son mandat, Didier Deschamps ouvrait le château de Clairefontaine à des milieux qui faisaient parler d'eux simplement en Ligue 1 : Romain Alessandrini ou Clément Grenier par exemple. Mais contrairement à eux, à l'époque, Lees-Melou n'a pas de potentiel à vendre aujourd'hui. Passé la trentaine, difficile de s'imaginer international aujourd'hui. Du reste, lui ne dit pas autre chose aujourd'hui.
"Pour être honnête, je n’en ai même jamais rêvé, dévoile-t-il chez nos confères du Télégramme. Parce que la marche est trop haute. J’ai rêvé d’être professionnel, oui, dire le contraire serait mentir, et je vis déjà un rêve en étant pro. Mais l’équipe de France… Le coach a un peu abusé (rire). C’est gentil (de sa part), mais il n’est pas question de ça. Je n’y pense pas, et je ne pense pas que j’y serai. Pour moi, il n’y a pas de débat." Difficile, là aussi, de lui donner tort. Aujourd'hui, la France a trop de talent à son poste même sans Paul Pogba ni N'Golo Kanté.
picture

Pierre Lees-Melou, le milieu de Brest.

Crédit: Getty Images

Savanier, André et les sacrifiés de la L1

Sans parler d'Aurélien Tchouaméni, Adrien Rabiot et Antoine Griezmann qui confisquent les places dans le onze, les recours ont soit tous une expérience internationale forte, soit un talent précoce qui les distingue, soit un statut affirmé dans un club où la pression est grande soit... les trois critères (Eduardo Camavinga, Youssouf Fofana, Warren Zaïre-Emery, Khéphren Thuram, Boubacar Kamara, Jordan Veretout etc.). La saison du Brestois à Norwich ne pèse pas lourd face aux CV de ses concurrents. Son âge avancé et son inexpérience européenne a coûté la même frustration à Téji Savanier (32 ans, Montpellier) dont le talent aurait mérité une place en équipe de France. Sauf que de place, il n'y en a plus pour les joueurs de ce profil chez les vice-champions du monde aujourd'hui. Pour Savanier comme pour Lees-Melou, Benjamin André ou Benjamin Bourigeaud, il aurait fallu briller dans un très gros club ou, à défaut, en Ligue des champions, le pass le plus efficace pour entrer, aujourd'hui, dans le salon VIP du foot français.
A moins d'évoluer à un poste où Deschamps cherche des solutions depuis des lustres. Jonathan Clauss, comme Ruben Aguilar avant lui, a eu cette chance. A 29 ans bien tassés, celui qui jouait alors à Lens a découvert le grand monde sans aucune expérience du très haut niveau. Mais le sélectionneur avait déjà tout essayé à un poste où les candidats ne se bousculent pas et d'où quelques joueurs expérimentés préfèrent s'enfuir (Pavard). Alors, à moins de réfléchir à une reconversion au poste de latéral droit, Lees-Melou devra sans doute mettre sous cloche sa carrière internationale.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité