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Crise à l'OM | Jean-Claude Dassier : "L'OM, ce n'est pas une copropriété"

Julien Pereira

Mis à jour 21/09/2023 à 23:01 GMT+2

Il était le président de la dernière période faste vécue par l'Olympique de Marseille. A la tête du club durant deux saisons, entre 2009 et 2011, Jean-Claude Dassier s'étonne de l'ampleur de la crise que traverse l'entité phocéenne. L'ancien patron revient sur les relations qu'il entretenait avec les groupes de supporters, aujourd'hui en plein divorce avec le dirigeant actuel Pablo Longoria.

jean claude dassier 2011

Crédit: AFP

Jean-Claude Dassier, quel regard portez-vous sur la crise que traverse l'OM ?
Jean-Claude Dassier : Je suis surpris par l'ampleur que prend cette affaire. Le départ de Marcelino, j'avoue avoir du mal à comprendre. Je ne dis pas que Marseille soit facile à vivre et à gérer. Mais là, on n'a jamais vu ça : un coach qui part de cette manière et un président qui se met en retrait… J'espère que ce sera un retrait de courte durée. Mais je crois aussi qu'il y a un malentendu avec les associations de supporters.
Avec du recul, le timing semble lui aussi surprenant, puisque l'OM a connu des périodes bien plus délicates sur le plan sportif…
J-C. D. : Certes il y a eu le résultat calamiteux face au Panathinaïkos. Mais il ne me semble pas que la situation sportive soit dramatique non plus. Jusqu'à l'année dernière, il y avait un football de bonne qualité. Je ne comprends pas l'utilité d'une crise d'une telle violence. Se retrouver sans entraîneur après la cinquième journée… C'est ridicule. Soit les associations ont déconné et se sont permis des propos pas convenables, ou il y a une surréaction du président et de l'entraîneur. Ça, je n'en sais rien puisque je n'y étais pas.
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Pablo Longoria

Crédit: Getty Images

Pablo Longoria a confié auprès de nos confrères de La Provence qu'il n'avait même pas pu répondre aux groupes de supporters lors de la réunion de lundi. Quelle était la nature de vos relations avec eux, lorsque vous étiez président ?
J-C. D. : Les supporters gueulent fort mais personnellement, j'ai toujours considéré qu'il y avait possibilité de discuter avec eux et de s'entendre. Parfois, il y avait des éclats de voix, des réunions qui se passaient moyennement bien. Les relations sont toujours un peu compliquées avec les associations. Ce n'est pas nouveau. Ils pensent qu'ils sont propriétaires du club, que sans eux il n'y a plus d'ambiance dans le stade, qu'il faut tenir compte de leur avis. Mais ce n'était pas la nature de Deschamps, et ce n'était pas la mienne non plus. Ils l'ont vite compris. Et je les ai traités convenablement.
Comment ?
J-C. D. : On tenait des réunions régulièrement et j'en invitais même un certain nombre à déjeuner ou à dîner. J'essayais de leur donner satisfaction pour certains déplacements par exemple. Le système Tapie, je l'ai maintenu. On donnait tous les ans aux supporters le nombre de billets auxquels ils avaient droit [Ce système a été aboli par Vincent Labrune en 2016, NLDR]. Est-ce qu'il y a eu un peu de charbonnage ? Oui, bien sûr qu'il y en a eu un peu. Mais il faut savoir ce qu'on veut.
Pensez-vous que les groupes de supporters s'immiscent exagérément dans la vie du club ? L'avez-vous déjà ressenti à l'époque où vous étiez président ?
J-C. D. : Je peux comprendre l'importance qu'ils se donnent. Beaucoup de responsables d'associations en vivent. Mais de là à leur donner le sentiment qu'ils ont ne serait-ce qu'une partie de la responsabilité du comportement du club, de sa manière de fonctionner, de recruter, de choisir son entraîneur… la réponse est non. Personnellement, je n'ai jamais ressenti ça. Jamais je ne leur ai laissé croire une seconde que c'était eux qui faisaient la composition de l'équipe, qu'ils avaient leur mot à dire sur la manière dont Deschamps concevait ses entraînements et le style de jeu [Deschamps a quitté l'OM plusieurs mois après son départ de la présidence]. Mais c'était il y a dix ans déjà. Si depuis quelques années, on a laissé les responsables des associations prendre une place excessive, je n'en sais rien. L'OM, ce n'est pas une copropriété.
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