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Interview de Damien Da Silva sur Eurosport avant OL-Rennes (L1) : "Je ne suis pas venu en Australie en pré-retraite"

Clément Lemaître

Mis à jour 26/01/2024 à 20:46 GMT+1

Avant Lyon-Rennes (19e journée de L1) vendredi soir, Damien Da Silva (35 ans) est revenu sur ses difficultés rencontrées lors de son passage à l'OL entre 2021 et l'hiver 2023 dans un entretien accordé à Eurosport. Un an après son départ en Australie, le défenseur de 35 ans, qui a retrouvé le sourire avec les Melbourne Victory, fait le point sur sa saison actuelle mais également sur son avenir.

Damien Da Silva a porté le maillot de l'OL entre l'été 2021 et l'hiver 2023.

Crédit: Getty Images

Damien Da Silva, vous avez rejoint les Melbourne Victory il y a presque un an jour pour jour. Pourquoi avez-vous décidé de poursuivre votre carrière en Australie ?
Damien Da Silva. : Il y a un an, à l'Olympique Lyonnais, j'étais clairement mécontent de mon temps de jeu. Pour moi, c'était le bon moment pour découvrir un autre championnat et une autre culture. J'avais cette envie depuis longtemps. Après Caen (2014-2018) et Rennes (2018-2021), je pensais à cette éventualité. D'ailleurs, j'avais dit aux dirigeants du Stade Rennais, qui voulaient prolonger mon contrat, que je souhaitais tenter une expérience à l'étranger, compte tenu de mon âge à l'époque (33 ans). Mais au même moment, Lyon est arrivé et je ne pouvais pas refuser cette proposition. Juninho m'a appelé pour me présenter le projet et m'a convaincu. C'était un beau challenge. Un an et demi plus tard, au regard de mon manque de temps de jeu, c'était le moment de découvrir autre chose. J'ai eu une offre aux Etats-Unis mais c'est tombé à l'eau au dernier moment. Puis la proposition australienne est arrivée dans la foulée. Avec ma femme, nous cherchions un pays anglophone et cette offre des Melbourne Victory a coïncidé avec nos attentes.
Un an après votre arrivée, quel premier bilan faites-vous de votre expérience australienne ?
D.D.S. : Franchement, je me sens vraiment épanoui et heureux. J'exerce ma passion dans un cadre magnifique. Melbourne est une ville géniale. L'atmosphère dans la ville est vraiment, vraiment sympa. Les Australiens adorent le sport et aussi le football, même si ce n'est pas le sport numéro un. Au niveau sportif, ça se passe aussi très bien pour moi.
La A-League n'est pas très médiatisée en France. Quel est le niveau de ce championnat ?
D.D.S. : Dans sa globalité, je dirais entre le bas de tableau de L1 et le haut du classement de L2. Après, comme ce n'est pas du tout le même style de jeu qu'en France, c'est vraiment dur de comparer. Ici, c'est très ouvert, ça va de l'avant, c'est très physique, on court énormément. Je n'ai jamais autant couru dans ma carrière, que ce soit en préparation ou en match. Dans le style, on pourrait comparer la A-League avec la Premier League car c'est très direct, il y a énormément de buts. On peut voir beaucoup de matches se finir sur le score de 4-3 ici. Les Australiens regardent principalement le championnat anglais. Des joueurs très connus en Ligue 1 ne le sont pas forcément en Australie. Quant au domaine technique, je trouve que c'est pas mal aussi.
Quel est l'engouement dans les stades en Australie ?
D.D.S : J'ai la chance d'évoluer dans le meilleur club australien. C'est un club historique où il y a les meilleurs fans et la meilleure ambiance. Cette saison, l'atmosphère au stade est vraiment top. Généralement, les Melbourne Victory (actuellement 2es à égalité de points avec le leader Wellington) se classent parmi les trois premiers.
Je ne suis pas venu en Australie en pré-retraite
Comment vous sentez-vous sur le plan sportif ?
D.D.S. : Les choses se passent super bien depuis le début. J'ai été élu meilleur joueur la saison passée même si je suis seulement arrivé en février. Cela montre que j'ai été bien intégré et que j'ai joué mon football. Cette saison, je trouve que le collectif a progressé. Je pense qu'on pratique l'un des meilleurs jeux du championnat, d'ailleurs nous sommes invaincus actuellement. Aujourd'hui, c'est le kiff total sur le plan individuel et collectif.
En Australie, vous avez retrouvé plusieurs visages connus du championnat de France comme Zinédine Machach (Melbourne Victory), Valère Germain (Macarthur FC), Marcelo (Western Sydney Wanderers) ou Samuel Souprayen (Melbourne City)...
D.D.S. : Voir un Français aux Melbourne Victory, j'ai trouvé ça super. J'ai essayé de l'accueillir comme moi on m'avait accueilli précédemment. J'aime bien avoir ce rôle-là. Avec Zinédine, au-delà du fait qu'on soit français, on s'entend super bien. Après, concernant Valère, il m'avait contacté avant de venir car il voulait en savoir plus sur le championnat. Forcément, avec les Français, on échange des petits mots à la fin des matches. D'après les différents retours, ils sont très bien en Australie.
Cinq ans après la Coupe de France gagnée avec Rennes, vous avez l'opportunité de remporter un deuxième trophée dans votre carrière...
D.D.S. : Exactement. Cet aspect a pesé dans mon choix de rejoindre les Melbourne Victory. Je savais que l'équipe était capable de remporter le championnat d'Australie. Dans une carrière, peu importe le pays, c'est primordial de gagner un titre de champion. Honnêtement, c'était mon objectif personnel en venant ici. Je ne suis pas venu en Australie en pré-retraite.
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Sacré meilleur joueur du championnat australien la saison passée, Damien Da Silva enchaîne les matches de bonne facture avec les Melbourne Victory.

Crédit: Getty Images

Bordeaux ou Caen en L2 me feraient réfléchir parce que j'ai une histoire avec ces clubs-là"
Vous êtes sous contrat jusqu'en juin 2024 avec les Melbourne Victory. Envisagez-vous de vous inscrire dans la durée en Australie ?
D.D.S : C'est une bonne question à laquelle je ne peux pas répondre aujourd'hui. Je sais qu'ils sont contents de moi ici. C'est une première chose importante. Ça peut être possible que je reste en Australie. Après, personnellement, je suis très ouvert par rapport à la suite car j'ai eu l'expérience que je recherchais à l'étranger. Ça pourrait être une nouvelle expérience dans un autre championnat comme un retour en France. Pour cela, il faut vraiment qu'il y ait un projet qui m'intéresse et où je me sens vraiment bien. Honnêtement, je suis ouvert comme je l'ai toujours été depuis le début de ma carrière.
Ce serait donc possible de vous revoir un jour sur un terrain de L1 ou L2 ?
D.D.S. : Oui, c'est possible.
Est-ce qu'un retour à Bordeaux, votre club formateur, Caen ou Rennes serait envisageable ?
D.D.S : Oui. Bordeaux ou Caen en L2 me feraient réfléchir parce que j'ai une histoire avec ces clubs-là. Avec les Girondins, que je supportais plus jeune, j'ai toujours eu une relation particulière. Si Bordeaux se présente, je serai obligé d'écouter. Après dans le football, on ne sait pas. Quant au Stade Malherbe Caen, c'est un club que j'ai adoré. Pour moi, il faut un projet personnel intéressant. Un retour à Rennes pourrait-il m'intéresser ? Bien évidemment, j'ai beaucoup apprécié mes années là-bas, mais ça m'étonnerait que ça se représente.
Concernant Rennes, qui se déplace à Lyon vendredi, pensez-vous que le retour de Julien Stéphan (que vous avez côtoyé entre 2018 et 2021) sur le banc est un bon choix ?
D.D.S. : Personnellement, je trouve que c'est bien. A Rennes, j'avais une bonne relation avec lui, j'étais son capitaine. Avec lui, j'ai énormément appris. Que ce soit au niveau personnel ou collectif, ça s'est toujours bien passé. On a gagné une Coupe de France ensemble et ça restera marquant. Après, c'est vrai que son départ (en mars 2021) a été rapide. On n'a pas tous compris à ce moment-là. Mais, c'est l'histoire du football. Concernant son retour à Rennes, je sais qu'il a le club dans le sang et qu'il va tout faire pour l'aider.
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Damien Da Silva arrivera en fin de contrat avec les Melbourne Victory le 30 juin 2024.

Crédit: Getty Images

Par rapport à l'Olympique Lyonnais, avez-vous été surpris de voir le club autant en difficulté cette saison (16e de L1) ?
D.D.S. : Honnêtement, oui. Par rapport à la qualité de l'effectif lyonnais, je suis obligé d'être surpris du début de saison. Après dans le football, il faut que le collectif prenne. Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte pour gagner des matches. Puis ce n'est pas un club qui a l'habitude de se retrouver dans cette position-là. Ce n'est pas facile à gérer pour les joueurs et les personnes dans l'environnement du club. Je sais qu'ils ne lâchent pas et les derniers résultats positifs l'ont prouvé. L'important pour l'OL est de repartir de l'avant.
Concernant votre arrivée à l'OL en 2021, cela représentait une évolution parfaite après vos passages très réussis à Caen puis Rennes. Pourquoi ça n'a pas marché pour vous à Lyon ?
D.D.S. : C'est exactement pour ça que j'ai accepté le projet de l'OL car c'était encore un 'step' au-dessus. Je me suis dit à ce moment-là : 'Avec Lyon, on peut finir dans les trois premiers ou gagner une Coupe d'Europe'. Alors pourquoi ça n'a pas marché ? Ce n'est pas évident de répondre à cette question. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai fait le maximum pour que ça marche. Je n'ai jamais lâché que ce soit aux entraînements ou lors des matches. Au total, j'ai quand même participé à 29 rencontres (L1, Coupe de France et C3 confondues) même si je ne suis pas devenu un titulaire à part entière. Cela fait partie d'une carrière et pour moi, c'est arrivé à ce moment-là. Après, ç'a été très compliqué, je ne vais pas le cacher. Ne pas jouer le week-end, j'en ai énormément souffert. Parce que tu travailles toute la semaine et le week-end, tu décharges un peu toute l'adrénaline sur le terrain. Moi, ça m'a fait souffrir de passer de longues périodes sans jouer. Après pourquoi ça s'est passé comme ça ? Ce sont des choix qui ont été faits. C'est le football.
Dans un entretien accordé au site Sport à Caen en juin dernier, vous avez déclaré que vous n'étiez "pas heureux" à Lyon...
D.D.S. : Oui. Je ne peux pas être heureux si je ne joue pas les matches. J'étais frustré au quotidien de ne pas pouvoir jouer le week-end. C'est juste ça qui me touchait parce que j'avais un manque.
Avez-vous plus de regrets sur la période de Peter Bosz (2021-octobre 2022) ou lors des quatre mois passés avec Laurent Blanc ?
D.D.S. : Je ne cherche pas à comparer. C'est pareil, car je n'ai jamais été titulaire indiscutable avec Peter Bosz ou Laurent Blanc. A chaque fois, le coach a fait ses choix et je n'en veux à personne. Dans le haut niveau, il faut faire des choix. Moi, j'ai eu l'opportunité d'être un joueur de l'Olympique Lyonnais et j'en suis très fier. Je ne regrette pas mon choix. Bien sûr que je regrette de ne pas avoir plus joué, mais rien que le fait de ne pas avoir lâché, c'est une fierté. Dans ma carrière, j'ai toujours aimé relever des challenges. Je ne suis jamais arrivé dans un club avec l'étiquette du défenseur incontournable. J'adore me mettre en difficulté sinon je serais peut-être resté à Caen ou à Rennes. A Lyon, j'ai connu beaucoup de difficultés et il a fallu l'assumer.
Enfin, le vestiaire de l'OL est-il vraiment trop lyonnais comme on a pu parfois l'entendre ou le lire ?
Non, honnêtement, je n'ai pas ressenti ça. Il y a des affinités et cela ne m'a pas choqué. Dans tous les clubs, il y a des groupes qui sont déjà là. Quand j'étais à Rennes, il y avait des joueurs rennais. C'est pareil à Lyon où des joueurs se connaissent depuis les équipes de jeunes donc forcément ils ont des affinités. Après, moi je me suis très bien entendu avec Anthony Lopes et Rémy Riou, qui sont Lyonnais. On a beaucoup entendu parler du vestiaire très lyonnais, mais moi je ne l'ai pas ressenti comme ça.
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