Le PSG hors du Parc des Princes ? Cinq questions sur la déclaration de Nasser al-Khelaïfi

Le Paris Saint-Germain n’est que locataire du Parc des Princes, qui accueille ses matches depuis 1974. Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire du club depuis 2011, a signé en 2013 avec la Mairie une convention d’exploitation du stade pour trente ans, contre deux millions d’euros de loyer annuel (location + redevances). Le groupe a par ailleurs investi près de 85 millions d’euros pour moderniser une enceinte qui ne lui appartient donc pas, là où tous les mastodontes européens sont propriétaires de leur stade. Sans compter que les propriétaires qataris avaient pour projet d’augmenter la capacité du Parc

L’intérêt marqué de QSI pour le rachat du Parc des Princes est connu de longue date, et Nasser al-Khelaïfi avait intensifié la pression peu avant le Mondial 2022 au Qatar. La ville de Paris, elle, s’est toujours montrée ferme… mais pas forcément très claire. "La vente, on ne l’a pas exclue catégoriquement. Mais c’est au juste prix. Le PSG en propose 40 millions d’euros. C’est moins cher que Paredes. Franchement ?!", lançait fin 2022 Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire Anne Hidalgo, qui qualifiait l’offre de "ridicule".

"Le Parc des Princes n’est plus à vendre. C’est une position ferme et définitive. Il s’agit d’un patrimoine exceptionnel des Parisiens", assurait cette dernières début 2023. De la porte semi-ouverte à la porte fermée. De la question de l’argent à celle du patrimoine. Mercredi, le vote du conseil de Paris a en tout cas confirmé que l’enceinte du 16e arrondissement n’était pas à vendre, après huit ans de discussions avec le club.

"C’est fini maintenant, on veut bouger du Parc des Princes. C’est trop facile de dire maintenant que le stade n’est plus à vendre. On sait ce que l’on veut, on a gâché des années à vouloir acheter le Parc. C’est fini maintenant, on veut bouger du Parc". Les propos tenus par Nasser al-Khelaïfi jeudi sont très clairs. Sa volonté l’est-elle tout autant ?

La question peut se poser, tant les coups de pression ou de bluff ont été nombreux dans ce dossier. Mais cette fois, le ton a changé côté PSG. Le président parisien semble plus décidé que jamais. "Certains disent : ‘On reprend les discussions’, d’autres non. Est-ce que c’est parce qu’on est arabes ? Je ne sais pas. Est-ce que c’est légal de dire ça ?", lâchait-il dans les colonnes du Parisien en tout début d’année. "On doit être fixés dans les trois mois, sinon on bouge", promettait-il. Il n’a pas attendu autant. La mairie, elle, peut désormais difficilement faire marche arrière sous peine de se discréditer.

Le Conseil de Paris souhaite que la modernisation de l'enceinte sportive "soit réalisée dans le cadre d'un montage satisfaisant toutes les parties mais n'impliquant pas sa cession". Mais aucun montage ne semble en mesure de contenter tout le monde.

L’hypothèse de voir le PSG quitter son enceinte mythique est donc tout à fait crédible. Et surtout envisagée pour de bon. Mais pour aller où ? Le club a joué le bluff en annonçant se positionner pour le rachat du Stade de France, mais n’a finalement déposé aucun dossier en janvier dernier, date limite pour le faire. En cause, le prix d’une telle opération qui aurait pu dépasser le milliard d’euros, entre coût du stade (600 millions d’euros, selon L’Equipe), et travaux de modernisation.

Reste donc la solution de la construction de sa propre enceinte en région parisienne, évoquée par l’AFP et L’Equipe. Cette dernière indique même qu’un "rendez-vous d'urgence est programmé ce jeudi pour avancer très concrètement sur cette hypothèse". Montigny-le-Bretonneux, l'hippodrome de Saint-Cloud ou encore Poissy font partie des lieux ayant fuité ces derniers mois.

Selon L’Equipe, le PSG explique « qu'il va mettre un terme à tous les travaux de développement du Parc des Princes pour se concentrer sur un déménagement ». Le club avait signé un bail avec la mairie qui court jusqu'à fin 2043. Un Parc des Princes vide coûterait très cher aux contribuables. Et il est difficile, en l’état, d’imaginer un autre locataire.

Il faudrait de toute manière beaucoup de temps à Paris pour construire son propre stade. Prenons l’exemple d’un voisin tricolore : le projet de construction du stade de l’Olympique Lyonnais a démarré en 2007, pour une construction effective qui s’est faite entre 2012 et 2015, et une inauguration en 2016. En Angleterre, l’Emirates Stadium avait été approuvé en 2002, et construit entre février 2004 et juillet 2006.