Ligue 1 | Lens - LOSC | Lille, l'outsider qui peine à assumer son statut

Il n'y a pas péril en la demeure. Au fond, la situation de Lille inciterait même à l'optimisme. Le LOSC pointait à la 7e place du classement de Ligue 1 au coup d'envoi de la 8e journée. Il n'accusait que trois points de retard sur le leader monégasque. L'équipe de Paulo Fonseca n'est pas mal placée, sans avoir donné l'impression de tourner à plein régime pour autant. Car sa cinquième place la saison passée, avec une qualité de jeu parfois enthousiasmante, appelait une confirmation qui tarde encore à voir le jour sur le terrain.

Le LOSC affiche une certaine inconstance dans le jeu et cela se lit dans ses résultats. Lille n'a jamais connu deux défaites consécutives mais ne parvient pas non plus à enchaîner les victoires. Son bilan suit pour l'instant une tendance qui voit l'équipe de Paulo Fonseca connaître un nul, un succès et un revers sur une période de trois matches en championnat. Il y a une forme de régularité, mais ce n'est pas celle souhaitée par un club annoncé au moins comme en candidat à l'Europe, voire à la qualification pour la Ligue des champions.

Les Dogues doivent hausser le niveau pour atteindre cet objectif. Et retrouver du mordant en attaque. L'équipe de Paulo Fonseca n'est jamais restée muette cette saison en championnat, mais elle n'est pas encore parvenue à inscrire plus de deux buts dans une même rencontre, et elle n'a marqué plus d'une fois qu'à trois reprises en huit matches. Jonathan David et Rémy Cabella incarnent la marge de progression lilloise dans ce secteur, tant ils peinent pour l'instant à afficher le même rendement que sur l'exercice précédent.

Le buteur canadien, finalement resté à Lille alors que son départ semblait inéluctable, n'a inscrit que deux buts en L1 jusqu'ici après en avoir marqué 24 la saison passée. De son côté, le milieu offensif français n'affiche qu'une petite passe décisive au compteur, après en avoir délivré 10 en 2022-23. Et si leur baisse de régime se voit, c'est aussi parce qu'il n'y pas grand monde pour prendre la relève. Edon Zhegrova était à la peine avant d'inscrire son premier but en championnat la semaine passée face au Havre (0-2). Adam Ounas, buteur face à Nantes (1-0), a été rattrapé par ses pépins physiques.

Dans un secteur qui a enregistré les départs de Jonathan Bamba, Timothy Weah et Mohamed Bayo, laissant ainsi David sans doublure au poste d'avant-centre, les renforts n'ont pas encore donné l'impact attendu. Si Ivan Cavaleiro a montré des choses intéressantes, Hakon Arnar Harladsson n'a en revanche pas confirmé les promesses d'une présaison enthousiasmante. Recrue phare de Lille cet été, le milieu offensif islandais acheté pour 15 millions d'euros semble en manque de confiance et n'arrive pas à exprimer la pleine mesure de son potentiel, surtout dans la dernière passe.

Il symbolise un mercato qui tarde à porter ses fruits dans tous les secteurs. Samuel Umtiti, qui devait endosser le rôle de patron de la défense après le départ de José Fonte, a connu des problèmes physiques qui ont réduit son temps de jeu à 139 minutes en Ligue 1 jusqu'ici. Tiago Santos, lui aussi prometteur lors de la présaison, peine à s'imposer sur le côté droit de la défense. Et au milieu, Nabil Bentaleb et Ignacio Miramon, très peu utilisés pour l'instant, sont loin d'avoir comblé le vide laissé par les départs d'André Gomes et de Carlos Baleba.

Autant de raisons qui expliquent au moins en partie pourquoi Lille a du mal à assumer son statut d'outsider. Et qui donnent encore une autre dimension au derby qui attend les Dogues face à des Lensois euphoriques après leur victoire face à Arsenal en Ligue des champions. Un rendez-vous qui verra Paulo Fonseca compter pour la première fois sur l'ensemble de son groupe, à l'exception de Tiago Djalo. Et qui peut permettre au LOSC, dans la foulée de sa victoire au Havre, de trouver enfin le rythme attendu après un début de saison mitigé.