Ligue 1 - Après OM-Montpellier : La mission commando de Jean-Louis Gasset ne pouvait pas mieux débuter

Ils attendaient ça depuis plus de deux mois. Le 17 décembre dernier, pour le dernier match de 2023 au Vélodrome, Marseille dominait Clermont (2-1) et offrait donc à ses supporters un joli cadeau de fin d’année. Charge à eux, ensuite, de s’armer de patience. Car ensuite, l’OM a enchaîné six matches sans victoire en championnat. Une disette bien trop longue et seulement stoppée ce dimanche soir. Copieusement arrosé par une averse généreuse, le public marseillais a pu profiter d’une pluie de buts contre Montpellier (4-1), trois jours seulement après un succès déjà emballant face au Shakhtar Donetsk (3-1) en barrage retour de Ligue Europa.

La semaine phocéenne s’est donc parfaitement terminée. Elle avait pourtant débuté de façon mouvementée. Mardi, au surlendemain du revers concédé à Brest (1-0), Gennaro Gattuso était démis de ses fonctions, puis remplacé dans la foulée par Jean-Louis Gasset. C’est peu dire que la nomination du technicien héraultais a charrié son lot de railleries et de critiques, en raison de son âge avancé (70 ans) ou de sa CAN abrégée prématurément avec la Côte d’Ivoire. Force est toutefois de constater que l’intéressé a su trouver les bons mots et tirer sur les bons leviers pour lancer sa mission commando, dont le terme est prévu à l’issue de la saison.

"Quand je suis arrivé, j’ai vu le chantier et je me suis dit : 'Wow !'", a reconnu avec honnêteté Gasset au micro de Prime Video. Alors, à défaut d’avoir le temps de repenser l’architecture globale du navire olympien, l’ancien coach de Saint-Étienne s’est d’abord contenté de miser sur l'essentiel. "C’était une semaine de psychologie, a-t-il expliqué. Je n’avais pas le temps de travailler, avec deux matches très importants et un groupe qui doute. Pour le premier match, la tactique était assez simpliste : ne pas prendre de risque, ne pas se faire prendre en contre, et surtout, au niveau de l’état d’esprit, être irréprochable."

Ses hommes lui ont sans doute donné satisfaction de ce point de vue en renversant une situation mal embarquée contre le Shakhtar. "Il nous a donné de la tranquillité", a soufflé Leonardo Balerdi, comme pour souligner les bienfaits du management en rondeur de l’ex-adjoint de Laurent Blanc. Trois jours plus tard, alors qu’il était question de relancer une dynamique positive en championnat, le coach marseillais s’est voulu plus ambitieux : "Sur le deuxième match, je voulais qu’on monte le curseur au niveau technique et de l’efficacité." Il a aussi tenté des paris à première vue déroutants. Mais payants.

Comme celui de bâtir une défense à quatre avec Chancel Mbemba à un poste très inhabituel de latéral droit, derrière Ismaïla Sarr. "En fait, c’était une défense à trois et demi, a corrigé Gasset dans un sourire. J’avais demandé à Sarr d’être haut dans le couloir et à Chancel de couvrir son dos, sans vraiment lui dire qu’il jouerait latéral droit." Un choix qui a porté ses fruits, puisque le côté droit olympien a fait planer une menace persistante sur la défense montpelliéraine. Le Congolais s’est même fendu d’une passe décisive pour Pierre-Emerick Aubameyang après un bon relais avec le Sénégalais, lui aussi passeur décisif un peu plus tôt.

On pourra aussi noter la prestation XXL d’Iliman Ndiaye, titularisé en attaque et sans doute auteur de son meilleur match sous le maillot ciel et blanc (un but, un penalty obtenu), ainsi que la volonté de donner les clés du jeu à Amine Harit, qui a bénéficié du travail de râtissage de Jordan Veretout et de Geoffrey Kondogbia au milieu. En bref, tout s’est passé comme dans un rêve pour les Marseillais, à l’exception d’une entame de match une nouvelle fois compliquée. "On est encore un petit peu tendus, a concédé Gasset. Mais quand on a un public tolérant qui nous transcende, on a envie de tout donner pour aller chercher la victoire." Espérons pour lui que les semaines à venir seront du même acabit que celle qui vient de s’achever.