Ligue 1 – Inarrêtable avec Pierre Sage, Alexandre Lacazette est redevenu l’homme fort de l’OL

Quand viendra l’heure de faire le bilan annuel de cet OL, il faudra se reporter aux conseils de classe. Celui du premier trimestre était affligeant ; même les habituels bons élèves ont rendu torchon sur torchon. Nous voici rendus à la mi-février, et forcément, le second semestre donne envie d’accorder les encouragements à cette équipe lyonnaise : toujours pas réjouissante, mais un peu plus investie.

Un élève mériterait presque les félicitations. Le moteur du groupe. Empêtré dès l’automne dans un collectif bien trop limité pour sortir la tête de l’eau, il a essuyé les critiques, pris sur soi et pris pour les autres, avant de repartir de l’avant. Ce sage petit bonhomme de 32 ans, ce n’est autre qu’Alexandre Lacazette, qui va mettre Nice au défi de l’arrêter vendredi soir (21h00).

Le 12 novembre dernier à Rennes, la figure de proue des Gones goûtait au banc de touche, sur décision tactique de Fabio Grosso. L’Italien avait ce soir-là préféré aligner Mama Baldé et Ernest Nuamah ensemble sur le front de l’attaque. Trois mois plus tard, avant d’affronter le Gym ce vendredi, Alexandre Lacazette a marqué à chacun de ses 5 derniers matches en Ligue 1 (contre Nantes, Le Havre, Rennes, Marseille et Montpellier). De toute sa carrière, il n’a réalisé la passe de 6 qu’une fois dans un grand championnat : en 2014-2015, avec l’OL.

Le déclic n’a rien de mystérieux. Alexandre Lacazette l’a lui-même identifié très vite, presque trop. "Quelque chose a changé ?", lui avait-on demandé après la victoire en Coupe de France face à Pontarlier, le 7 janvier. "Le coach a changé", avait-il répliqué du tac au tac dans un sourire. L’arrivée de Pierre Sage à la tête de l’équipe a ramené l’once de stabilité et de bon sens qui faisait dramatiquement défaut à l’OL. Et pour le Général, ce fut le jour après la nuit. Sous Grosso, il n'avait marqué que 3 buts en 12 matches de Ligue 1 ; il en est depuis à 8 réalisations, en 9 rencontres.

La relation fusionnelle entre le joueur et son nouvel entraîneur, qui multiplient les attentions et les mots doux l’un envers l’autre, n’explique pourtant qu’en partie cet impressionnant revirement de situation. Car l’OL n’est pas encore un OL digne de ce nom, même sous Pierre Sage. Sauf que ce dernier, à la différence de son prédécesseur, est pleinement conscient qu’un attaquant du calibre de Lacazette peut tirer tout le club vers le haut s’il perçoit la confiance qu’on place en lui.

Sur le terrain aussi, Lacazette est plus à l’aise. Parfois aligné avec Mama Baldé à ses côtés en début de saison, le centre du terrain est redevenu son espace exclusif. Ses coéquipiers capables de le servir dans de bonnes conditions (Nuamah, Cherki, Benrahma) le trouvent désormais plus souvent dans la surface, sans que son rôle dans les sorties de balle lyonnaises ne soit minimisé. Alexandre Lacazette est ainsi redevenu en quelques semaines le taulier qu’il était la saison dernière, celui qu’il a toujours été. Et dans son sillage l’OL, lentement, se reconstruit.