Ligue 1 - Saïd Benrahma, dernière recrue à intégrer à l'OL

"Ça fait vraiment plaisir. Je suis super heureux, tout le monde m'a très bien accueilli. Maintenant, j'attends juste d'être sur le terrain pour leur rendre cette joie qu'ils m'ont donnée". Il était impossible, le 3 février dernier, de douter de la sincère joie, du profond soulagement de Saïd Benrahma, invité à revenir sur son arrivée rocambolesque à l'Olympique Lyonnais sur OL Play.

Il faut dire que le feuilleton avait agité les dernières heures d'un mercato très calme en France et en Europe. Un problème informatique du côté de West Ham avait d'abord fait capoter le deal, avant que le travail de Laurent Prud'homme et de la direction lyonnaise auprès de la FIFA ne finisse par porter ses fruits le lendemain de la fermeture officielle du marché des transferts. Un scénario intense pour un joueur "frisson" confirmé : tous les éléments étaient réunis pour que les attentes autour de l'international algérien soient élevées.

Mais l'ancien joueur de Brentford a d'abord dû ronger son frein. Pas qualifié pour affronter l'OM le 4 février, suspendu trois jours plus tard contre Lille à cause d'un carton rouge reçu lors de son dernier match avec les Hammers, l'ailier gauche a vu ses coéquipiers se mettre en valeur sans lui lors de ces deux victoires cruciales.

Il faut dire que Lyon a mis le paquet en janvier, avec le mercato hivernal le plus dépensier d'Europe. Une cinquantaine de millions d'euros pour sept recrues dont cinq ont déjà marqué les esprits. Nemanja Matic est devenu le nouveau patron dès lors qu'il a mis un pied sur la pelouse, Orel Mangala a offert la victoire aux Gones contre Nice, Malick Fofana a déjà livré plusieurs prestations ou entrées prometteuses, Gift Orban a ouvert son compteur de buts et Lucas Perri a assuré dans les cages en Coupe. Et tout ce petit monde a réalisé ensemble, contre Lille, ce qui ressemble à un match référence pour l'OL cette saison.

Reste donc Adryelson, qui a encore besoin de s'acclimater à la France. Et Benrahma. Au contraire d'Orban, par exemple, ce dernier a tout de suite eu droit à un temps de jeu conséquent. Titulaire à Montpellier (1-2) puis contre Nice (1-0) pour ses deux premières apparitions, l'Algérien a décroché deux succès encore vitaux avec ses nouveaux partenaires. Sans pour autant se mettre en évidence.

Sa prestation fut neutre à Montpellier, où l'OL est longtemps retombé dans une forme de médiocrité collective avant de se réveiller en fin de rencontre. Ses 57 minutes de jeu furent très prudentes. Les 74 qui ont suivi contre Nice, elles, ont relevé du laborieux, avec un duel face à Jordan Lotomba qui n'a jamais tourné en sa faveur.

Son bilan chiffré l'illustre bien : en 131 minutes jusqu'ici, Benrahma a frappé quatre fois (1 cadré), réussi un dribble sur cinq, et touché 67 ballons pour... 14 centres. Les statistiques classiques d'un joueur pour le moment en difficulté dans les un contre un, et qui par conséquent revient sur son pied droit pour ressortir ou centrer. Mais toutes ces réserves sont évidemment à tempérer, tant l'échantillon est faible jusqu'ici.

"Il a besoin de jouer, de comprendre comment ses partenaires jouent, de comprendre comment aussi l'équipe joue, au sens des attentes du staff et du rendu sur le terrain, l'a défendu Pierre Sage en conférence de presse mercredi. Chaque match est un pas vers l'avant pour lui".

Pour lui et les autres, qui profitent désormais d'un secteur offensif très garni, et très varié en termes de profils. "Je lui ai dit de vive voix, 'ce n'est pas que à toi de t'adapter à l'équipe. C'est aussi de temps en temps à l'équipe de profiter du talent que tu as en toi, et de s'ajuster à ce que tu fais sur le plan individuel', a insisté Sage. Ça va dans les deux sens et c'est vrai pour Saïd Benrahma comme pour l'ensemble des joueurs. Si chacun des joueurs entrait dans le cadre commun, on se fermerait du talent individuel de chacun et ce n'est pas du tout l'idée".

L'idée, c'est toutefois d'installer une concurrence qui tire tout le monde vers le haut. Avec Fofana qui pousse derrière lui ou encore un Rayan Cherki qu'il ne faut pas oublier, pas sûr que Benrahma ne résiste à une troisième titularisation trop neutre. C'est la dure loi de ce nouvel OL. Son principal atout, aussi.