OM I Fronde des supporters après le nul contre Toulouse : Marseille, les raisons de la colère

Marseille voit le verre à moitié vide. A tort ou à raison. L'OM a perdu deux points à la maison contre Toulouse (0-0) mais il est toujours invaincu cette saison. Il pointe à la quatrième place du classement et n'a que deux unités de retard sur le leader monégasque. Sur le plan comptable, sa situation n'a rien de dramatique. Cela n'a pas empêché le public de Vélodrome de pousser un gros coup de colère à la fin du match. "Mouille le maillot ou casse-toi !". Beaucoup trop audible pour qu'il ne sanctionne que la pauvreté du spectacle proposé par les joueurs marseillais sur un match.

Cela pouvait ressembler à une colère préventive. Car la situation de Marseille doit être relativisée dans les deux sens. L'OM n'a pas encore perdu en championnat mais il n'a affronté aucun cador de l'Hexagone jusqu'ici (Reims, Metz, Nantes, Brest et Toulouse). Son bilan apparaît tout de suite moins reluisant. Et aux yeux des supporters olympiens, il reste invariablement terni par son élimination dès le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions par le Panathinaïkos. Les résultats en championnat ne sont pas catastrophiques. Mais dans ce contexte, ils ne sont pas à la hauteur.

La sanction des supporters va dans ce sens. Et même au-delà. Qu'ils reprochent aux joueurs marseillais de ne pas suffisamment mouiller le maillot peut éventuellement se discuter. "C'est normal que les supporters soient exigeants avec nous, a reconnu Valentin Rongier sur Prime Video. Ils veulent de bons résultats, des victoires à domicile, mais nous aussi. Faut qu'on tire dans le même sens. Ils montrent leur agacement parce que ça fait deux matchs à domicile où on doit faire mieux. Mais il n'y a vraiment aucun tricheur dans ce groupe et je pense que ça se voit."

La combativité des hommes de Marcelino n'est pas forcément le nœud du problème. Il réside surtout dans la production de l'OM dans le jeu, insuffisante pour aspirer à mieux actuellement. Aligner quatre attaquants face à Toulouse n'y a rien changé. L'équipe de Marcelino a bien tenté 26 tirs, elle a même touché les montants à deux reprises, mais elle a quand même connu toutes les peines du monde à imposer une pression constante sur le but toulousain et multiplier les occasions dignes de ce nom. Et l'OM a dégagé l'image d'une équipe ennuyeuse plus qu'autre chose.

Marcelino s'en est défendu. Mais il est conscient du chantier qu'il a devant lui. "Je ne crois pas que le public se soit ennuyé, a assuré l'entraîneur marseillais. Aujourd'hui il nous a manqué la précision dans les 30 derniers mètres, nos attaquants n'ont pas eu de chance. La pelouse était en très mauvais état, c'était très difficile de jouer. (…) On doit plus jouer en équipe mais ce qui me préoccupe le plus, ce sont les difficultés à marquer. On voudrait plus, moi le premier, plus de continuité dans le jeu, plus de continuité offensive et dans le rythme... C'est la réalité, on ne peut pas l'occulter."

Ce n'est pas ni une nouveauté, ni une surprise. Le constat est récurrent depuis le début de la saison, notamment au Vélodrome où l'OM n'affiche pas vraiment une maîtrise dans le jeu. A sa décharge, il lui faut du temps. Marseille a changé son entraîneur et beaucoup de joueurs à l'intersaison. Marcelino a un système et une philosophie de jeu qui diffèrent des principes de son prédécesseur, Igor Tudor. Si cette équipe ne donne pas vraiment l'impression d'être en place, c'est aussi parce qu'elle a besoin de temps pour cela. Mais justement, le temps devient rare sur la Canebière.

L'impatience gagne non seulement les supporters, mais aussi les joueurs. "Techniquement, tactiquement, il faut qu'on assimile beaucoup plus vite, lâchait Jonathan Clauss au coup de sifflet final du match contre Toulouse sur Canal+. On met trop de temps. On a du mal à trouver ce liant. La trêve n'a pas aidé, mais il faut faire beaucoup plus, plus s'impliquer sinon on va avancer trop lentement et ce n'est pas bon pour nous. On doit faire autre chose pour que ce stade ne siffle pas. Ils ont beaucoup accepté, à nous de faire beaucoup plus."

L'OM commence à ressentir l'urgence de hausser son niveau de jeu. Et c'est certainement l'une des raisons majeures du coup de colère de ses supporters. Car la pente va devenir plus raide avec trois déplacements consécutifs et délicats face à l'Ajax Amsterdam en Ligue Europa, puis à Paris et Monaco en championnat. "L'Ajax, le PSG et Monaco, ce sont des matchs très difficiles, a estimé Marcelino. Mais je pense qu'on sera compétitifs." Une promesse qu'il faudra tenir pour s'épargner une nouvelle fronde des supporters.