PSG - Avec Luis Enrique, Gigio Donnarumma est tout sauf en sécurité

La notion d'ADN à la sauce club est, pour certains, une tarte à la crème que l'on ressert à chaque fois qu'un événement de nature commune refait surface. Pour le meilleur, comme pour le pire. Avec le PSG - version QSI - on va finir par croire que les atermoiements autour de ses portiers fait partie de son code génétique. Sinon, comment expliquer que le sujet revienne inlassablement sur le tapis, été après été. Même lorsqu'il devrait être réglé. Le PSG et les gardiens, c'est une histoire sans fin.

Après des années d'hésitations, entre casting raté, mise en concurrence aberrante ou empilement de forces vives, Christophe Galtier semblait avoir réglé le problème en tranchant dans le vif, dès son arrivée l'an dernier. Il y aurait bel et bien un numéro 1 en la personne Gigio Donnarumma. Donnarumma, la fameuse opportunité de marché qui avait été mise dans les pattes de l'excellent Keylor Navas, jusqu'à lui ravir sa place.

Galtier avait parfaitement agi. Mais Donnarumma ne lui a pas rendu un hommage appuyé tout au long d'une saison où le parfois très bon a régulièrement côtoyé le quelconque, voire l'insuffisant. Et, pour sa deuxième saison au club, le champion d'Europe italien n'avait pourtant plus l'excuse d'être dans une situation inconfortable. Le champ était libre. Il n'en a pas profité.

Cela n'a pas échappé à Luis Enrique, qui n'est pas forcément enclin à donner un blanc-seing à un Donnarumma dont le jeu au pied n'est pas pour rassurer l'ancien sélectionneur de l'équipe d'Espagne. Ce dernier donne énormément d'importance à ce secteur de jeu et, à cette heure, Gigio n'est pas au niveau escompté.

Sera-t-il numéro 1 dans les buts parisiens cette saison ? Une chose est certaine, et si Luis Enrique est fidèle à ses principes et à son exigence, l’ancien Milanais devra faire mieux. Et plus. D'autant que le grave accident subi par Sergio Rico va pousser le PSG à recruter. Le club a déjà lancé des pistes pour attirer un nouveau gardien. Un numéro 2 ou un numéro 1 en puissance ? Ces derniers jours, les noms de David de Gea ou Hugo Lloris ont été susurrés. Pas forcément des cadors au pied. Ce qui laisserait imaginer que Donnarumma conserverait la corde mais pas forcément entendre qu'il serait conforté. Le nom de Yassine Bounou, bourreau de l'Espagne au Mondial, est aussi sorti du bois.

Luis Enrique a la particularité d'avoir remporté une Ligue des champions - en 2015 - avec le FC Barcelone en opérant une rotation dans les buts. Ce que personne n'avait réussi depuis l'AC Milan d'Arrigo Sacchi en 1990. A l'époque, Claudio Bravo jouait le championnat, Marc-André ter Stegen évoluait en Ligue des champions. L'alternance assumée avait duré deux saisons et Bravo avait filé à City.

Si le modèle avait fonctionné en Catalogne, l'exception avait plutôt confirmé la règle. Notamment au PSG où, à la même époque, le club patinait dans ses choix de portiers. À Barcelone, l'expérience avait tout de même fini par fatiguer les deux intéressés. Mais Luis Enrique n'avait pas eu peur de la tenter et de l’assumer pendant vingt-quatre mois. A la tête de la sélection nationale espagnole, le technicien ne s’était pas montré plus frileux en déboulonnant David de Gea et en lançant Unai Simon et son jeu de pied à l'Euro, en 2021. Pas certain que Luis Enrique chamboule tout dès son arrivée au PSG. Mais, au moins, Donnarumma sait que son nouveau boss n’a pas froid aux yeux.