PSG - Le bilan de la saison : Un triplé, des progrès, et l'ombre (de) Mbappé

L'aventure officielle de Luis Enrique avait démarré mi-août 2023 par de tristes matches nuls contre Lorient (0-0) et à Toulouse (1-1). Elle s'est terminée samedi soir par une victoire en finale de la Coupe de France contre Lyon (2-1), dans un match globalement très maîtrisé qui fut un bon résumé de ce qu'est redevenu le PSG cette saison.

Un glouton sur la scène nationale, d'abord, avec un triplé Championnat, Coupe de France, Trophée des champions. Le club francilien n'avait plus remporté la Coupe de France depuis 2021, plus réalisé de triplé depuis 2020 - un quadruplé, en l'occurrence. Cette saison, il n'a laissé aucune miette à ses concurrents français, avec un titre rapidement acquis, une Coupe de France passée à dominer des costauds, et à l’arrivée des 31e, 32e et 33e trophées possibles sur 47 sous QSI. Sur ce point, Luis Enrique fait donc déjà mieux que Mauricio Pochettino et Christophe Galtier. Sans Lionel Messi et Neymar.

Mais Paris a aussi retrouvé une vraie identité de jeu. Le plan a d'abord été flou, puis logiquement imparfait, ne plaît pas à tous les observateurs et ne convient pas, pour le moment, à tous les joueurs. Mais il est clair. Luis Enrique sait où il va et Paris avec. Samedi, la force de frappe en première période et la spectaculaire maîtrise en fin de rencontre ont rappelé quelle équipe les Parisiens aspirent à être.

"C'est une équipe qui a été tout au long de la saison exactement celle que je cherchais, celle que j'attendais : ambitieuse, qui n'avait pas peur, qui ne calcule jamais, qui a toujours été très offensive et agressive", a estimé Luis Enrique en conférence de presse. Reste à appliquer la même recette en Ligue des champions. Car cette saison restera peut-être la plus paradoxale du PSG en C1. Personne n'ambitionnait d'atteindre le dernier carré en début de saison, mais personne ne pouvait imaginer se retrouver aussi impuissant contre le Borussia Dortmund en demi-finale.

Plus que cette élimination terriblement frustrante, la vraie ombre au tableau restera celle des derniers mois de Kylian Mbappé dans la capitale. Son conflit avec Nasser al-Khelaïfi a pollué le début de saison. Sa gestion osée de la part de Luis Enrique a vampirisé l'attention à partir de février. Ses adieux au Parc des Princes ont été mitigés. Entre quête d'autorité et guerre d'ego, aucun gagnant, que des perdants.

Il y a donc l'ombre du dossier Mbappé... et l'ombre de Kylian Mbappé. Sur l'analyse de la saison et la projection dans le futur proche. On pourra rappeler que l'ancien-Monégasque a souvent paru déconnecté, ces derniers mois, d’un collectif parisien qui a appris à moins dépendre de sa star. Mais il a terminé l'exercice avec 44 buts et 10 passes décisives en 47 matches, des chiffres dingues, les meilleurs dans sa carrière jusqu'ici, sans lesquels Paris n'auraient pas eu la moitié de cette ambition.

Paris pourra se réjouir des spectaculaires progressions de Bardley Barcola et Warren Zaïre-Emery, de la renaissance de Vitinha, autant d'éléments forts sur lesquels s'appuyer pour 2024-2025. Mais le vide laissé par le départ de Mbappé est pour l'heure une immense inconnue. La vie sans lui, le PSG ne l'a plus connue depuis sept ans. La vie sans superstar offensive, depuis douze ans, à l'exception peut-être de l'exercice 2016-2017, avec Edinson Cavani mais sans Zlatan Ibrahimovic. Il faut de l’aplomb pour assurer que Paris se portera tout de suite très bien sans lui.

"N'oubliez pas, il n'y a pas de remplaçant à Kylian Mbappé. On va le faire à travers l'équipe, à travers 4, 5, 6 signatures que nous pouvons faire. Le remplaçant de Kylian sera l'équipe", a expliqué Luis Enrique. Les bases sont solides, mais il y a beaucoup à reconstruire. La domination parisienne sur le football français est redevenue totale, mais les cartes sont peut-être sur le point d'être (un peu) rebattues. Tout un paradoxe.