Toulouse - PSG (1-1) : Kylian Mbappé, comme si de rien n'était…

Il a fallu patienter. Attendre une cinquantaine de minutes pour assister au retour du roi. Et seulement dix de plus pour le voir retrouver le chemin des filets. Kylian Mbappé n'a rien perdu de son efficacité. Il a lui-même provoqué et transformé le penalty qui a permis au PSG d'inscrire le premier but de sa saison en championnat. Cela n'a pas été suffisant pour guider l'équipe de Luis Enrique, accrochée à Toulouse (1-1) comme lors de sa première sortie face à Lorient (0-0), à sa première victoire en championnat. Mais le Bondynois a quand même répondu présent. Immédiatement.

Luis Enrique avait pourtant surpris tout son monde en ne le titularisant pas dès le coup d'envoi de la rencontre. Aux côtés de son pote Ousmane Dembélé, lui aussi laissé sur le banc, le champion du monde 2018 a attendu son heure sans broncher. Elle est venue en seconde quand il a pris la place de Kang-in Lee, alors que Paris ne parvenait pas vraiment à concrétiser sa maîtrise collective en multipliant les occasions de but. Avec Dembélé, Mbappé a apporté ce changement de rythme qui faisait défaut au PSG. "Ils ont été très bons tous les deux, ont créé des situations", a reconnu l'entraîneur parisien.

C'était prévisible. Comme la faculté de Mbappé à rendre Paris soudainement réaliste. L'ancien Monégasque a marqué sur son premier tir de la rencontre. Il a célébré ce but de manière démonstrative, en se ruant vers le parcage des supporters parisiens. Une joie teintée de rage, de cette volonté de vaincre qui l'a toujours caractérisé, en club comme en sélection. Comme si rien n'avait changé. Comme s'il ne s'était rien passé cet été. Comme pour mieux oublier qu'une semaine plus tôt, jour pour jour, il assistait depuis les tribunes du Parc au nul du PSG contre Lorient.

Mbappé a cette capacité exceptionnelle à rester égal à lui-même sur le terrain, quelles que soient les circonstances en dehors. C'est peu de dire qu'elles ont été particulières cet été. Depuis cette fameuse lettre où il a signifié au PSG son refus de lever l'option pour prolonger son contrat, les épisodes d'un feuilleton assez rocambolesque se sont succédé. Paris a puni l'homme qui le tenait à bout de bras depuis des années, l'écartant du groupe de l'équipe première depuis le départ pour sa tournée en Asie jusqu'à la réception de Lorient pour la reprise du championnat.

Mbappé n'a jamais bronché. Le banni a accepté son sort avec un sourire entendu durant les entraînements avec les "lofteurs" du PSG. Il s'est attaché à rester prêt pour le cas où la situation évoluerait. Son avenir s'est éclairci avec son retour dans le groupe la semaine passée, même s'il reste invariablement flou avec un contrat qui expire en 2024. C'est toujours difficile de savoir ce qui a poussé sa direction à le réintégrer. Elle n'avait envisagé que deux options par la voix de Nasser-Al-Khelaïfi : une prolongation ou un transfert.

Il y en avait manifestement une troisième, et elle semble bien convenir à tout le monde. Jusqu'à ses coéquipiers. "C'est un joueur extraordinaire, tout le monde le sait, a rappelé Lucas Hernandez en zone mixte après la rencontre. J'ai la chance de pouvoir jouer avec lui en équipe de France et maintenant en club. C'est une fierté pour moi de pouvoir jouer avec lui. En plus on s'entend très bien. En espérant qu'il va bien nous aider cette année sur le terrain parce que c'est un joueur très important pour le Paris Saint-Germain".

Mbappé l'est invariablement. Paris n'a pas gagné à Toulouse, mais cela reste un retour gagnant pour sa star. La révolution est en marche dans la capitale, et le départ de Neymar cette semaine en a été la preuve la plus symbolique. Mais certaines choses ne changent pas. Le PSG a toujours deux visages, un avec Mbappé et l'autre sans lui. Tout dépend du Bondynois. Même quand il n'a pas joué depuis deux mois. Même dans un été où la rupture n'a jamais semblé aussi proche entre le joueur et son club. Il reste toujours dominant sur le terrain. Comme si de rien n'était.