ASSE-Rennes : Quel type de coach est Habib Beye ?
Publié 08/02/2025 à 00:07 GMT+1
Huit mois après avoir été champion de National avec le Red Star, Habib Beye, nouvel entraîneur de Rennes, a fait ses débuts sur un banc de L1 dimanche dernier. Connu pour ses analyses pointues en qualité de consultant, quel type de coach est le successeur de Jorge Sampaoli ? Les fans rennais le remarqueront très vite : le technicien de 47 ans a été fortement marqué par son passage en Angleterre.
Habib Beye, le coach du Stade Rennais.
Crédit: Getty Images
Habib Beye est désormais un coach de Ligue 1. Après avoir remporté le titre de champion de National avec le Red Star au printemps 2024, le technicien de 47 ans a quitté le club francilien, l'été dernier, pour se laisser une chance d'entraîner plus haut. Mais cette opportunité a mis plus longtemps que prévu à se présenter. Tout proche de signer à Nantes en décembre, l'ex-international sénégalais s'est finalement engagé un mois plus tard avec le Stade Rennais.
"On a l'habitude de dire qu'un bon entraîneur est un homme de culture. Et c'est le cas pour Habib"
L'ancien capitaine de l'OM aime les défis. Il sera servi à Rennes. Sa première mission sera d'assurer une inattendue opération maintien après le difficile passage de Jorge Sampaoli (évincé après avoir concédé sept défaites en dix matches). Pour son baptême du feu au Roazhon Park le week-end dernier, Habib Beye a démarré avec une victoire face à Strasbourg (1-0), lui permettant de laisser la place de barragiste à Saint-Étienne, l'adversaire des Rouge et Noir qui se présente ce samedi.
L'ex-coach du Red Star est lié à Rennes jusqu'en juin prochain. Ainsi, sa méthode devra vite faire ses preuves en Ille-et-Vilaine. Comme Amara Traoré, son ancien coéquipier en sélection sénégalaise, le confiait à Eurosport en décembre 2021, Habib Beye sait trouver les mots pour soigner les maux.
"Je pense qu'il deviendra un bon entraîneur, assurait l'ancien sélectionneur des Lions de la Teranga. Il est passé par toutes les étapes. Dans ses analyses, il ne dit pas n'importe quoi, c'est très rangé voire scientifique. On a l'habitude de dire qu'un bon entraîneur est un homme de culture. Et c'est le cas pour Habib." Ronald Zubar est allé dans le même sens que la légende gueugnonnaise à propos d'Habib Beye. "Il a été formé à l'ancienne école et est très exigeant envers les jeunes. Avec lui, il faut bosser assidûment et répondre présent, nous confiait, il y a trois ans et demi, son ex-coéquipier marseillais. Quand il a une idée en tête, il n'en démord pas. Mais il a l'intelligence de faire la part des choses en dehors."
Profondément marqué par l'intensité du jeu anglais
Habitué aux analyses pointues en qualité de consultant sur Canal+, comment Habib Beye, qui débutait souvent les matches en 4-2-3-1 ou 3-5-2 avec deux pistons au Red Star, transpose-t-il ses idées sur le terrain ? "Je me définis comme un entraîneur très offensif. J'ai une volonté de faire mal à l'adversaire et d'être dominant. Pas par la possession, mais par le rythme de jeu", assurait-il en août 2023 au Club des 5.
L'ancien arrière latéral ne le cache pas : il a été profondément marqué par l'intensité du football anglais qu'il a fréquenté entre 2007 et 2012 (Newcastle, Aston Villa et Doncaster). "Contrôler le ballon et contrôler le jeu sont deux choses différentes. À partir du moment où tu presses bien, tu récupères beaucoup de ballons plus haut et c'est ma volonté, a-t-il détaillé. Ma volonté en tant qu'entraîneur est d'être dominant sur la partie de terrain adverse. Je ne veux pas d'une équipe qui attend dans son camp, mais une équipe qui presse et récupère le ballon très, très vite." Quant à l'aspect individuel, Habib Beye s'est fixé une mission : "mon job est de bonifier chaque joueur et qu'il ait du plaisir à l'entraînement."
"Ses entraînements, c'était 100 % plus dur que les matches"
Justement, à quoi ressemblent concrètement les séances du coach Habib Beye ? Si Cheikh Ndoye, ex-milieu du Red Star aujourd'hui à Cannes (N2), a apprécié son "exigence", comme il le soulignait à So Foot, l'international togolais Josué Homawoo, passé chez le champion de National en titre entre 2021 et 2023, a été marqué par le côté "gagneur" de son ancien entraîneur.
"Il mettait toujours une petite carotte pour les équipes perdantes dans les oppositions, elles devaient payer les petits déjeuners ou les canettes de San Pellegrino ou les barres de chocolat voire effectuer un travail supplémentaire, a raconté l'actuel défenseur du Dinamo Bucarest à L’Équipe. Ses entraînements, c'était 100 % plus dur que les matches. Il était très pointu sur des détails, analysait chaque joueur pour le bonifier. Si un joueur faisait quelque chose de bien, il lui montrait que ce n'était pas suffisant. Il a fait progresser beaucoup de joueurs." La bande d'Adrien Truffert (qui conservera le brassard de capitaine), est prévenue : il faudra impérativement enfiler le bleu de chauffe match après match pour conserver sa place dans l'équipe de Rennes version Habib Beye.