Eurosport
Comment l'Olympique de Marseille peut se payer Adrien Rabiot
Par
Publié 17/09/2024 à 10:51 GMT+2
Adrien Rabiot est officiellement devenu un joueur de l'Olympique de Marseille. Après la fin de son contrat à la Juventus, le milieu de terrain international apparaissait pourtant hors d'atteinte pour le club phocéen, privé de Coupe d'Europe cette saison et contraint de réduire sa masse salariale. Et pourtant...
"Rabiot à l'OM, c'est le meilleur recrutement en L1 cette saison"
Video credit: Eurosport
Il y avait tout un tas de raisons qui rendaient inimaginable l'arrivée d'Adrien Rabiot à Marseille. La question pécuniaire était sans doute la plus rationnelle d'entre elles. Même libre, un joueur du statut de l'ancien Parisien, âgé de moins de 30 ans et cadre de l'une des meilleures sélections du monde, se paie cher. Très cher. Trop cher, pensait-on, pour un club à la santé économique un peu floue.
À la Juventus, Rabiot percevait un salaire estimé à 7,5 millions d'euros, et espérait d'ailleurs profiter de la fin de son bail à Turin pour décrocher un dernier gros contrat, en Angleterre ou ailleurs. À l'OM, aucun joueur ne perçoit de tels émoluments puisque même Pierre-Emile Hojbjerg, arrivé de la généreuse Premier League et dont le profil est assez similaire (même âge, capitaine du Danemark), a paraphé un contrat lui offrant un peu plus de 6 millions par an. Geoffrey Kondogbia et Mason Greenwood sont les autres poids lourds de la masse salariale phocéenne, mais avec des revenus fixes sensiblement inférieurs.
Dimanche, en marge de l'officialisation, nos confrères de L'Equipe indiquaient que le joueur et le club avaient consenti des efforts financiers importants pour parvenir à un accord. Difficile, cependant, d'imaginer que Rabiot ne devienne pas le joueur le mieux payé du vestiaire même si, depuis qu'il est à la tête du club, Pablo Longoria a largement revu les habitudes de rémunération du club.
L'OM est marqué à la culotte
Lorsqu'il négocie avec un joueur, le dirigeant espagnol discute toujours en montants nets, "parce qu'il a besoin de savoir ce qu'il aura dans les poches", comme il aimait le rappeler au début de son mandat, mais il s'autorise aussi un peu plus de fantaisies. D'abord en y associant une importante partie variable (primes et bonus), liée aux performances collectives, afin de ne pas mettre le feu à la santé économique de l'OM en cas de saison sans manne financière des Coupes d'Europe, comme c'est le cas cette saison. Aussi en étalant les versements, de manière progressive, sur l'entièreté du contrat - ce qui ne plaît d'ailleurs pas toujours à la DCNG, le gendarme financier du foot français.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/09/13/4039573-81929108-2560-1440.jpg)
"La marge n'a jamais été aussi mince entre le PSG et le reste de la L1 depuis 10 ans"
Video credit: Eurosport
Ainsi, Mason Greenwood deviendra le joueur le mieux payé de l'OM s'il y reste jusqu'à la fin de son contrat de cinq saisons. Mais puisque son potentiel et son âge rendent cette éventualité fortement improbable...
Rappelons d'ailleurs qu'il y a moins d'un an, le club phocéen avait vu sa masse salariale encadrée par la DNCG après avoir présenté un budget révisé tenant compte de sa non-participation à la Ligue des champions. En juin dernier, l'instance avait même prononcé un "sursis à statuer dans l'attente d'éléments complémentaires". Ou, plus simplement, dans l'attente de nouvelles garanties financières apportées par le propriétaire. Frank McCourt, souvent critiqué pour sa discrétion en cité phocéenne, a régulièrement remis de l'argent au pot pour tenter de maintenir le niveau de compétitivité de son club. Sa confiance quasi aveugle en son président est à la base des "coups" réalisés par celui-ci.
Réduire la masse salariale était pourtant l'un des enjeux de l'été
Dans un entretien accordé au Figaro en mai dernier, aux côtés de l'actionnaire, Longoria soulignait la nécessité de "réduire les coûts opérationnels, notamment la masse salariale." "C'est notre responsabilité d'être de bons gestionnaires, ajoutait-il. Sans oublier le fair-play financier. Sans les moyens de la Ligue des champions, tu dois travailler avec le double d'énergie, d'actions et être malin jusqu'au dernier euro pour mettre en place l'équipe la plus compétitive possible."
Ces dernières années, sous la présidence de l'Espagnol, la masse salariale a grimpé de manière substantielle pour approcher les 150 millions d'euros, contre 118 millions lors de la saison 2019-2020. Mais elle pèse aussi bien moins lourd (un peu moins de 60%) dans le train de vie du club, grâce à l'augmentation de ses recettes et la diversification de ses revenus. Mais la baisse des montants liés aux droits TV, ainsi que l'absence de participation aux Coupes d'Europe cette saison a quelque peu resserré l'étreinte.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/09/13/4039580-81929248-2560-1440.jpg)
Où va l'OL de Textor ? "Attention, on l'a vu avec Bordeaux, les clubs ne sont pas éternels..."
Video credit: Eurosport
Les départs de nombreux trentenaires (Pau Lopez, Jordan Amavi, Samuel Gigot, Jonathan Clauss et surtout Jordan Veretout), en attendant celui de Chancel Mbemba, ont tout de même soulagé les comptes, même si le salaire le plus pesant était celui de Pierre-Emerick Aubameyang. Le Gabonais était sans doute devenu le joueur le mieux payé de l'histoire de l'OM. Mais visiblement, il n'était pas question pour le club phocéen de vivre une saison sans joueur d'envergure internationale.
Publicité
Publicité