Marseille - Lens | Mason Greenwood, toujours décisif, un peu endormi aux yeux de Roberto de Zerbi

Sur le papier, tout va bien. Mason Greenwood continue de marquer un match sur deux et cette moyenne est la sienne depuis que l'Olympique de Marseille a trouvé son rythme de croisière. La semaine dernière, face à Nantes (2-0), c'est encore l'Anglais - dont la nationalité sportive sera bientôt jamaïquaine - qui a débloqué la situation. Une belle inspiration pour trouver Valentin Rongier à l'origine du premier but, une frappe parfaitement placée pour faire le break et le tour était joué.

En l'espace de cinq minutes, l'ancien joueur de Manchester United a sauvé une prestation qui, à l'évidence, n'aurait pas eu le même relief sans ces deux situations qu'il a lui-même créées. Ainsi vivote Greenwood, régulièrement décisif (15 buts et 3 passes en Ligue 1) et pourtant bien moins influent qu'il n'avait pu l'être en début de saison.

D'où le nouvel avertissement envoyé par son entraîneur Roberto De Zerbi, vendredi à la veille de la réception de Lens (21h05) en conférence de presse. Habituellement clément - du moins, en public - avec ses joueurs, le coach italien a admis en attendre "plus" de la part de son attaquant. "Il doit en faire davantage, car ce qu'il montre actuellement ne suffit pas", a-t-il expliqué.

Malgré son rendement, l'ailier n'est pas toujours à la hauteur de l'exigence du technicien italien. Son attitude désinvolte et son intermittence contrastent, souvent, avec l'implication de la plupart de ses coéquipiers. "S’il veut atteindre ses ambitions de devenir un champion, il doit gagner en constance, se sacrifier plus, et être plus déterminant", a détaillé De Zerbi.

Sa première période face à Nantes, la semaine dernière, fut exaspérante. Parfois individualiste, souvent laxiste, le joueur de 23 ans a longtemps été muselé par Nicolas Pallois, défenseur qui n'est pourtant pas le plus à l'aise face à des joueurs aussi dotés techniquement. Et tout cela n'a pas été compensé par un travail défensif irréprochable. Ce qui n'est pas vraiment une surprise.

Même si l'entraîneur olympien refuse de l'admettre, son changement de système a aussi permis de décharger Greenwood d'une bonne partie de ces tâches. Mais en le rapprochant de l'axe et du but, le coach italien en attendait certainement plus offensivement. "On est exigeant avec les joueurs créatifs, ceux qui ont de l'instinct, défendait Geoffrey Kondogbia la semaine dernière. Mason a beaucoup de talent, il est instinctif et créatif."

En réalité, il l'est un peu moins depuis la reprise hivernale et le problème concerne avant tout son attitude, même si cela a un impact direct sur son jeu, à l'image de son taux de dribbles réussis (de 46 à 38%). C'est d'ailleurs en montrant un peu plus d'envie que l'Anglais a sauvé son match face au FCN.

Pour De Zerbi, les enjeux sont multiples. D'abord parce qu'il a été le premier à réclamer sa venue l'été dernier, et parce qu'il ne cesse d'échanger avec son père pour tenter de tirer le meilleur du joueur. Ensuite parce qu'il possède peu d'éléments offensifs capables, comme lui, de faire des différences sur une passe ou un dribble. Enfin parce que lors des gros matches, Greenwood a jusqu'ici plutôt eu tendance à se faire discret. Et dans le sprint final, l'OM doit encore se rendre à Paris, Monaco et Lille...