Ligue 1 - 1ère journée - Un plan léché, et une solidarité sans faille : comment Rennes a plombé l'OM

C'est une soirée déjà mémorable pour le Roazhon Park. Le Stade Rennais a ouvert la saison de Ligue 1 vendredi soir par un succès de rang (1-0) face à l'Olympique de Marseille. Une victoire arrachée dans le temps additionnel par Ludovic Blas (90e+1) alors que les Bretons évoluaient à 10 contre 11 depuis la demi-heure de jeu et l'exclusion d'Abdelhamid Aït-Boudlal.

"A la mi-temps, j'ai dit à mes joueurs d'aller gagner pour lui parce que c'est une situation pas simple quand on est jeune", a expliqué Habib Beye au micro de Ligue 1+ après le match. Le technicien avait choisi de titulariser le jeune joueur de 19 ans pour sa toute première en Ligue 1 pour pallier l'absence de Mikayil Faye écarté du groupe le matin du match pour un retard au rassemblement. Autant de bouleversements dans une journée valait au moins un feu d'artifice au coup de sifflet final. 

"C'était un match incroyable ce soir. Malheureusement, on a pris un rouge, mais ça ne nous a pas perturbé, on a continué à jouer avec de la personnalité", s'est félicité Seko Fofana tout sourire. Sur la pelouse, puis dans le vestiaire, les Rennais ont laissé éclater une joie communicative teintée d'un soulagement. "On l'a fait avec patience, avec abnégation même quand c'était difficile. Ce qu'ont fait mes joueurs, c'est remarquable", a poursuivi Beye. "D'un point de vue de la solidarité, c'était exceptionnel mais on peut et on doit faire mieux que ça dans le jeu", a tempéré Valentin Rongier ancien Marseillais et capitaine vendredi soir dans une soirée pas facile à gérer personnellement.

Pour arracher un succès prestigieux contre un candidat au podium à la fin de la saison, les Bretons sont allés chercher dans leurs retranchements après plus d'une heure passée à 10 contre 11. De quoi bousculer les plans de l'ancien coach du Red Star ? Pas vraiment. "On savait qu'il serait difficile de rivaliser avec eux sur la possession mais en revanche, on devait être en capacité de coulisser très fort et vite pour gérer toutes leurs positions extérieures avec Rowe et Greenwood, et de fermer l'intérieur de jeu", a détaillé Habib Beye pour la partie défensive. Après on a beaucoup beaucoup souffert, il faut souligner que c'est une grande équipe en face. On a respecté le plan de jeu."

De toute manière pas décidée à jouer avec un bloc très haut, la formation rennaise s'est résolue à faire le dos rond alors que les Marseillais ont pris l'ascendant après le carton rouge (72% de possession sur l'ensemble du match). "On s'est pris un moment en tête à tête avec le coach cette semaine. Je les connais (ses anciens coéquipiers) presque par coeur,. Même en les connaissant, ils nous ont fait courir. Il n'y avait pas d'autre choix que de se mettre bas et de jouer en contre-attaques", a poursuivi Valentin Rongier, expliquant que l'idée de départ était tout de même, sans se dévoiler, de gêner les relances marseillaises orchestrées par le portier et les centraux de l'OM et capables de mettre les ailiers sur orbite en deux ou trois passes. 

Solides en défense face à un OM pas très inspiré (23 tirs, 2 cadrés), les Rennais se sont mis à croire au match nul, et même au-delà. "J'étais convaincu qu'on allait le faire, parce que je savais que si on sortait de la pression, on aurait des boulevards. C'est ce qu'il s'est passé et on s'est retrouvé avec des situations de 1 contre 1 qui nous ont fait gagner en confiance", a abondé Fofana. En feu vendredi soir, Moussa Al-Tamari a saisi les quelques occasions pour alerter Geronimo Rulli comme sur un ballon mal repoussé (42e), ou une contre-attaque éclair (61e).

Le portier de l'OM, qui a même été élu joueur du match d'après le nouveau diffuseur du championnat, a été même le plus sollicité et en réussite… jusqu'à la 90e+1 et le but de la délivrance pour le Stade Rennais. "On a essayé de jouer dans le dos de cette défense qui évolue très haut, et notamment derrière Balerdi qui joue le hors-jeu à 40- 45 mètres de son but", a raconté Habib Beye qui s'est régalé de la formidable passe en profondeur de Quentin Merlin pour Ludovic Blas, auteur d'un appel "magnifique" et d'une conclusion létale.

Choix fort du coach arrivé courant 2025, Blas avait été laissé sur le banc avant de réaliser une rentrée décisive. Comme un autre signe du destin. "Je veux remercier tous mes garçons même ceux qui ne sont pas là parce qu'ils ont beaucoup travaillé pour faire ce match-là et c'est important que ça soit notre standard pour la saison", a annoncé Beye. "L'année dernière, le stade rennais n'a pas terminé à la place qu'il mérite. On va essayer de corriger ça et de terminer le plus haut possible", a lancé Rongier. Une chose est sûre, pour Rennes, la saison est bien lancée.