Bordeaux - Rodez arrêté, un joueur agressé par un supporter I "Un individu a gâché la fête" : Bordeaux en plein chaos

C'était parti pour être le genre de soirée tant appréciée par les amateurs de foot. Un multiplex de dernière journée, des enjeux à tous les étages, un classement qui change à chaque but, l'ascenseur émotionnel que cela procure… Ce Bordeaux - Rodez devait être le parfait symbole d'une soirée riche en émotions, avec des Girondins en mesure de monter en L1 et des Ruthénois en lutte pour leur maintien. Il restera mémorable. Malheureusement, pour de mauvaises raisons.

Tout a basculé à la 22e minute, quand Lucas Buades est venu ouvrir le score pour Rodez. Alors qu'il célébrait son but, le joueur ruthénois a été violemment poussé par un supporter bordelais descendu des tribunes. Il est resté au sol de longues minutes avant de regagner les vestiaires et la rencontre a été interrompue. Elle n'a finalement jamais repris. "Il avait une commotion, il n'était pas bien dans le vestiaire. Là, il est parti à l'hôpital", a confirmé Didier Santini, l'entraîneur de Rodez, au sujet de Buades. C'est navrant de se retrouver avec un joueur hors-course dans un match avec autant d'importance, et que les gens soient aussi stupides."

C'est bien le pire dans cette sombre histoire digne des plus mauvais films. Il y avait plus de 40 000 spectateurs pour un match de Ligue 2 ce vendredi soir à Bordeaux, mais un seul a suffi pour que la soirée de tous vire au cauchemar. "Un individu, un sur 48.000, a gâché la fête, a parfaitement résumé le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, présent au Matmut Atlantique. Je trouve ça regrettable, décevant, je suis, comme tous les spectateurs, très déçu."

Gérard Lopez n'a pas tenu un autre discours. La même colère transpirait des propos du président des Girondins un peu plus tard, en conférence de presse : "La première chose, c'est que pour préserver les droits du club et de l'institution, c'est le plus important, on va porter plainte contre l'individu. (…) Et finalement, et c'est important étant donné ce qu'un individu a fait, on a quand même 42 000 personnes qui sont parties dans un calme absolu alors que c'est une situation qui aurait pu être tendue dans beaucoup d'autres clubs. Donc je tiens à les remercier."

Bordeaux attend désormais de connaître son sort lundi, lors de la réunion de la Commission de discipline de la LFP. Rencontre à rejouer, match perdu sur tapis vert, retrait de points, huis-clos... les Girondins s'exposent fatalement à de lourdes sanctions. Car les incidents se sont multipliés lors de cette 38e journée, avec un match interrompu momentanément à Nîmes après l'utilisation de gaz lacrymogène à l'extérieur du stade, puis l'envahissement du terrain du Havre par les supporters havrais pour fêter la montée, alors que le coup de sifflet final n'avait pas été donné.

Dans ces conditions, et à cause d'un seul individu, la punition pourrait être très sévère pour Bordeaux. Qui prépare d'ores et déjà sa défense. "Il est clair que j'aimerais que ça se joue sportivement et sur un terrain, ça reste du foot, a avancé Lopez. On sera lundi présent en commission et on fera valoir tous nos droits ainsi que nos droits en appel." Le rêve de monter en L1 est devenu hypothétique, encore davantage après la victoire de Metz contre Bastia (3-2) qui assure quasiment aux Lorrains de figurer parmi les deux promus avec Le Havre. Et au bout de cette soirée cauchemardesque, c'est finalement un véritable chaos qui guette Bordeaux.