Ligue des champions | Real madrid - Leipzig | Sans défense, sans Bellingham... Au Real, l'habitude de l'hécatombe

Pour le Real, c'est comme revenir à la maison. Une petite musique, l'ambiance des grands soirs et c'est reparti. Comme chaque année à cette époque, le club madrilène, vainqueur à quatorze reprises de la Ligue des champions, s'apprête à retrouver "sa" compétition. Celle des frissons et des rêves. Celle qui a construit sa légende et bâti son histoire. Celle qui en fait, probablement, le plus grand club au monde. Mais dans leur quête d’un quinzième (!) succès en C1, la dernière dans ce format, les Merengues doivent faire face à bien des difficultés.

D'abord, il va falloir apprendre à vivre sans Jude Bellingham. Voilà l'un des défis des hommes de Carlo Ancelotti, qui viennent, selon le technicien italien, de réaliser "le meilleur match" de leur saison dimanche en étrillant leur dauphin Gérone (4-0), grâce notamment à un doublé du prodige anglais, sorti touché à la cheville. Auteur d'une phase de groupe parfaite en C1, bouclée avec six victoires en six journées et leader de Liga, le Real devra trouver le moyen de briller sans son nouveau Galactique, au ratio impressionnant de 20 buts en 29 rencontres depuis son arrivée l'été dernier pour 103 millions d'euros. Un premier obstacle de taille dans cette double confrontation piège. Pour Leipzig, éliminer le Real relèverait en effet du miracle. Et l'inverse du normal.

Au-delà de l'absence de Bellingham, Ancelotti devra, une nouvelle fois, se transformer en "Monsieur Bricolage" pour composer une défense en lambeaux. En plus de l'absence de longue date de Thibaut Courtois, Eder Militao, David Alaba, Antonio Rüdiger et Nacho sont également à l'infirmerie. "Je crois que nous avons battu le record du monde de blessures de défenseurs centraux" avait ironisé le technicien italien dimanche. Si la présence de Rüdiger dans le onze de départ paraît peu probable, Madrid espère pouvoir enregistrer le retour de son capitaine Nacho, cinq fois vainqueur de la compétition, aux côtés du milieu français Aurélien Tchouaméni, contraint de reculer d'un cran. Même si l'ancien Monégasque n'est toujours pas fan de l'idée.

"Tchouaméni n’aime pas jouer défenseur central comme Camavinga n’aime pas jouer défenseur latéral, confirmait Carletto en décembre dernier. Mais il est très bon comme défenseur central et il le sait. Il a compris que s’il y a une urgence, il jouera défenseur central pour un ou deux matchs. Après, le futur de Tchouaméni au Real Madrid, c’est comme pivot (milieu de terrain), et nous le savons tous." Le problème, c'est que le "un ou deux matchs" s'est transformé en "un ou deux mois" tant l'urgence s'est transformée en habitude. La défense centrale alignée contre Gérone - Tchouaméni et Carvajal - samedi dernier en dit long sur l'état des troupes madrilènes. Un milieu et un latéral.

"Malgré ça, le score final est de 4-0", se félicitait le quotidien madrilène Marca après la rencontre. Même si mardi, à Leipzig, la doublette Benjamin Sesko - Lois Openda, tous deux buteurs lors des trois derniers matchs de leur équipe, tentera de profiter de ces défections. Le coach allemand Marco Rose est allé dans ce sens : son équipe n'aura "aucune crainte" face au géant espagnol. "Nous n'avons pas peur du tout, nous avons hâte d'y être. C'est ce que nous voulons. C'est ce pour quoi nous avons travaillé dur la saison dernière et ce pour quoi nous nous sommes battus en phase de groupes" a-t-il expliqué.

Dans l'espoir de récupérer rapidement des défenseurs centraux, Ancelotti continue d'explorer toutes les pistes pour pallier une situation que le mercato hivernal aurait pu résoudre. En vain, puisque personne n'a débarqué dans ce secteur. Alors, si besoin, il n'exclut pas, un jour, d'aligner Eduardo Camavinga dans l'axe. "Il est très bon dans les sorties de balle, très solide dans les duels et très rapide. Les postes de sentinelle et de défenseur central sont les plus similaires, car ils se jouent plus avec la tête qu'avec de l'énergie", assurait-il début février. "Convaincre les joueurs est très important, mais il faut savoir si on peut les convaincre, ajoutait l'Italien lundi soir en conférence de presse. Quand on parle à un joueur, on voit s'il veut jouer ou non à ce poste (...) Je ne mettrai jamais un joueur dans une position où il ne souhaite pas jouer. Je ne vais pas le forcer s’il n’est pas convaincu."

Heureusement, le club madrilène pourra compter sur le retour en forme de son feu follet Vinicius Junior, auteur de six réalisations sur ses huit derniers matchs et intenable sur le front de l'attaque. "Quand il est à ce niveau-là, c'est le meilleur joueur du monde" l'a encensé son entraîneur Carlo Ancelotti après la démonstration technique du Brésilien contre Gérone, où Vinicius a été impliqué sur les trois premiers buts.

"Pensons aux joueurs qui seront là, pas à ceux qui ne le seront pas, a prévenu Ancelotti, lundi, après avoir été relancé sur les nombreuses blessures qui frappent son équipe. Par exemple, nous avons gagné nos quatre matches joués sans Bellingham. Cela signifie que les remplaçant ont toujours été à la hauteur (...) Pour nous et nos supporters, la Ligue des champions est toujours la compétition la plus importante. C'est celle où nous avons eu le plus de succès. Nous sommes très motivés." Leipzig est prévenu. L'Europe aussi.