Lyon ne l'a pas volé

Lyon n'était pas loin. D'une nouvelle campagne européenne démarrée de manière désastreuse, comme l'an dernier. Mais aussi d'une première victoire renversante. Un paradoxe nourri par la valeur très fluctuante de l'équipe rhodanienne au cours de la partie. Elle a démarré fort, avec deux occasions brûlantes de Fred et de Bodmer, qui a trouvé la transversale à bout portant (7e), et elle a fini fort, avec deux buts dans les vingt dernières minutes. Entre ces deux périodes de maîtrise, l'OL a affiché des lacunes qui auraient pu lui valoir une nouvelle correction. Les lignes lyonnaises se sont rapidement étirées, avec des attaquants aspirés par la surface adverse, et des défenseurs, plus ou moins de métier, qui ont avancé à reculons vers leurs seize mètres.

Comme face à Saint-Etienne, Claude Puel avait choisi d'aligner Källström et Bodmer pour épauler Boumsong et Réveillère, laissant Cris et Mensah sur le banc. L'ancien entraîneur lillois avait peut-être jugé la forme du Brésilien et du Ghanéen insuffisante. Soit. Mais la performance des deux "milieux-défenseurs", Bodmer et Källström, en première période, n'a pas plaidé en faveur de cette décision. Les joueurs de la Fiorentina se sont régalé des problèmes de placement du quatuor. Almiron a mené l'offensive sur le flanc droit, d'où est alors venu le centre de Zauri, tombé dans une surface à l'abandon : bien placé, Gilardino a pris Bodmer à revers pour ajuster Lloris de la tête (1-0, 12e).

La montée en puissance de la Viola s'est poursuivie, de même que les errements lyonnais. Almiron a pu armer tranquillement et contraindre Lloris à un arrêt avec l'aide de sa transversale (20e). Le gardien de l'OL a ensuite réalisé un sauvetage devant Mutu, qui avait profité d'un mauvais contrôle de Boumsong aux dix-huit mètres (33e). Encore peu protégé par sa défense, Lloris a en revanche dû s'incliner une seconde fois devant Gilardino, à la conclusion d'un contre florentin mené à deux...contre quatre. Mutu, parti côté droit, a faussé compagnie à Källström. Gilardino, pourtant seul Violet, n'a pas eu à se démener pour faire de même : Boumsong a filé au premier poteau et Bodmer a regardé le ballon passer au-dessus de lui, permettant à l'ancien goleador de Parme de signer un doublé de la tête (2-0, 42e).

La Viola s'est alors contentée de rester groupée, profitant du rendement et de l'influence de Montolivo au milieu de terrain. Jusqu'à ce que Juninho et Toulalan aient pris l'ascendant sur le jeune Italien, et masqué les signes de faiblesse de leur défense, dans une réorganisation en 4-2-4 avec Ederson entré à la place de Makoun (60e). Toulalan a trouvé les gants de Frey à plusieurs reprises (28e 78e, 81e), tandis que le capitaine de l'OL n'a jamais réussi à régler la mire sur ses coups francs directs. Juninho s'est donc mué en passeur lors de la fin de match, totalement dominée par les Rhodaniens. Il a astucieusement servi dans la surface Benzema, parfaitement lucide pour contrôler et battre Frey afin d'égaliser (2-2, 86e). Auparavant, Lyon avait en effet réduit le score. De manière justifiée, compte-tenu sa domination, mais contestée.

Après un choc avec Govou, Zauri, passeur sur le premier but florentin, est resté au sol dans sa surface, près de la ligne de sortie de but (avant d'être remplacé sur blessure). L'arbitre n'ayant pas interrompu le jeu, comme le règlement le demande, les Lyonnais ont continué à jouer. Ederson a lancé Benzema, en légère position de hors-jeu par rapport aux joueurs debout, puis l'international tricolore a offert à Piquionne le but de l'espoir (1-2, 73e). Un but venu concrétiser la domination de la machine lyonnaise (12 tirs à 1 en deuxième période), qui a fait perdre le fil du match et enrager les joueurs de la Fiorentina. Autant que Puel, lorsqu'il entraînait encore Lille, après le but de Ryan Giggs encaissé sur un coup franc rapidement joué par Manchester. Le vent tourne. En ce moment, il souffle dans le dos de Lyon.

"Nous verrons à la fin de la première phase si c'est un bon ou un mauvais point. En étant menés 2 à 0 à la mi-temps, nous sommes déjà contents de ne pas avoir concédé de défaite et d'avoir empêché la Fiorentina d'avoir pris trois points. Notre entame de match a été mitigée. La première période a été insuffisante mais nous avons livré une bien meilleure production au cours de la seconde. Au niveau défensif, nous avons des joueurs de qualité et quels que soient les joueurs alignés, nous avons du répondant. Lorsque l'on prend un but, il y a toujours une responsabilité collective et non celle d'un seul joueur".