Lyon peut y croire

Il ne faut jamais dire jamais. Lyon ne paraissait pas en mesure de faire trembler le Real. La forme ascendante de la Maison Blanche et les dernières prestations de l'OL allaient dans ce sens. Mais l'atmosphère de la Ligue des Champions est souvent propice au dépassement de soi. Les Gones savaient qu'ils devraient élever leur niveau de jeu pour cette rencontre. Réaliser un match digne de leurs prestations du mois d'août ou de septembre. Ils ont parfaitement su le faire pour contrecarrer les plans des Merengue. Et grâce à une belle frappe de Jean II Makoun (47e) au début de la seconde période, ils se mettent en position idéale avant de se rendre à Santiago-Bernabeu dans trois semaines.

Tout n'est pas encore réglé bien entendu. Cristiano Ronaldo et compagnie auront les crocs devant leur public pour effacer ce faux-pas. Et s'ils ont réussi la prouesse de ne pas encaisser de but face à l'armada offensive madrilène, les Lyonnais n'ont finalement qu'un petit but d'avance. Mais si les Gones gardent le même état d'esprit, ils ont des raisons d'y croire. Mardi sur le pré de Gerland, on a en effet retrouvé une équipe lyonnaise séduisante. Les Rhodaniens ont ainsi parfaitement joué le coup tactiquement pour faire déjouer le Real. Très bien en place défensivement, solidaire et avec un bloc équipe très discipliné à la grande joie de Claude Puel, l'OL a mérité sa victoire contre l'ogre du Real.

Au début de match, Lyon a pourtant d'abord joué la prudence. Mais si les hommes de Claude Puel ont laissé le ballon à leurs adversaires, ils n'ont jamais été réellement en danger lors des 45 premières minutes. Le Real s'est même cassé les dents sur le bloc lyonnais à l'image de Gonzalo Higuain, contré par un Jean-Alain Boumsong excellent tout au long du match. Mieux encore, l'OL a su reprendre la direction des opérations à la fin de la première mi-temps pour s'offrir la meilleure occasion de cette période avec une frappe de Cesar Delgado qui s'est écrasée sur le poteau d'un Iker Casillas impuissant. Les Gones pouvaient même nourrir quelques regrets au retour des vestiaires. Mais Jean II Makoun s'est chargé d'effacer tout cela très vite.

Après ce but, le Real a bien tenté de réagir. Mais Lyon a tenu bon et a profité du jeu trop stéréotypé des Merengue. Si l'OL a tenté de faire la différence sur les côtés à l'image d'un Sidney Govou très en jambes, l'équipe de Manuel Pellegrini s'est acharnée à vouloir passer dans l'axe. Un jeu idéal pour des Gones, qui auraient pu prendre le large sur quelques contre-attaques bien menées (Cissokho 62e, Lisandro 63e). Si l'entrée de Benzema n'a rien changé, Hugo Lloris s'est ensuite chargé de tenir la baraque et se mettant au diapason de ses coéquipiers avec notamment un bel arrêt devant Higuain (63e). Au final, Lyon reste invaincu face au Real et signe sa troisième victoire à Gerland contre les Madrilènes. Ce soir, l'OL a peut-être eu le déclic tant attendu depuis quelques semaines. Et peut, en tout cas, toujours rêver de sortir un grand d'Europe en Ligue des Champions. C'était décidément une belle soirée.

"C'est inattendu pour ceux qui n'y croient pas. Nous avons réalisé un très gros match, avec beaucoup de densité physique, très plein et de qualité. Il a fallu élever notre niveau de jeu individuellement et collectivement. Il est dommage de ne pas avoir inscrit ce deuxième but et il y avait la place au cours de notre période de domination en début de seconde période. Il reste le match retour après une bonne première manche qui ne sera bénéfique que si on se qualifie au bout. Est-ce que le score sera suffisant pour le retour ? Nous verrons mais il faudra encore être plus présent. C'est loin d'être fait car le retour sera très costaud également. Nous avons montré un potentiel en début de saison et encore ce soir. Cette équipe doit s'inscrire dans la durée. Jean II, c'est un grand qui a subi un traitement que l'on ne pouvait pas accepter et que ses partenaires n'acceptaient pas. Il a apporté la réponse sur le terrain après avoir livré un match très costaud. Je suis heureux pour lui".