Ce diable d'Ibra...

Quand on croit tenir le diable par la queue, il finit quand même par s'échapper. Avec Zlatan Ibrahimovic, c'est un peu pareil, et ce ne sont pas les Auxerrois qui diront le contraire. L'AJA était pourtant prévenue. Au match aller, le buteur suédois avait déjà fait basculer la rencontre en faveur du Milan AC en inscrivant un doublé en trois minutes (2-0). Mais l'histoire n'a pas été différente au match retour. Il a suffi d'une imprécision de Dudka pour qu'Ibra débloque le match d'une frappe aussi soudaine que violent dans la lucarne de Sorin, au coeur de la seconde période.

Auxerre avait bien vu venir le danger, mais il cherche encore par quel moyen l'éviter. La veille du match, Jean Fernandez et Stéphane Grichting n'avaient pas manqué de rappeler à quel point il fallait surveiller le Suédois comme le lait sur le feu. "Quand on voit les résultats actuels de Milan, on se rend compte qu'ils sont tributaires de ses buts. Lui c'est le renard des surfaces. Il faudra le neutraliser, collectivement déjà pour qu'il soit limité dans sa zone d'action. Il ne faut pas qu'il reçoive beaucoup de ballons. Il est aussi très costaud et très grand. Si on ne le neutralise pas, ce sera compliqué", avait prédit le défenseur suisse, quand son entraineur s'était contenté de rappeler que l'attaquant milanais faisait "la différence à chaque match."

Celui remporté par les Milanais à l'Abbé-Deschamps n'a pas échappé à la règle. Le club lombard présente pourtant des stars à tous les étages. Mais "Ibracadabra" a quelque chose en plus à entendre les Auxerrois. "On en a parlé un peu au sein du groupe, on sait que ce sont des joueurs de grand talent. Surtout Ibrahimovic, c'est vraiment flagrant", reconnait Frédéric Sammaritano. "Sur les deux matches, on le voit quasiment marcher tout le temps, il ne fait que des petites déviations en talonnades. C'est un joueur très spectaculaire. On sent sa puissance et à chaque fois il arrive à faire la différence. Sur les deux matches, il a vraiment été déterminant. On sent tout de suite le très grand joueur", explique le milieu offensif bourguignon.

Le déficit technique pointé du doigt par Fernandez à l'issue de la défaite bourguignonne va dans ce sens. Si l'AJA n'est jamais vraiment parvenue à déstabiliser le Milan AC, l'inverse était aussi vrai jusqu'au but d'Ibrahimovic. L'ancien Barcelonais a d'ailleurs marqué sur le premier tir cadré de l'équipe italienne (et Ronaldinho a doublé la mise sur le deuxième). Le réalisme transalpin et l'expérience ont fait basculer le destin en faveur des Milanais. Mais surtout le talent. "On a quelques regrets, mais il y avait une vraie différence technique entre les deux équipes. Il ne nous a pas manqué grand chose mais ça a toujours tourné en notre défaveur", résume parfaitement Sammaritano. Un peu comme quand on croit enfin tenir le diable par la queue.