"Un sentiment de honte"

Il est arrivé parmi les derniers. Sans se presser. Le pas nonchalant et surtout désabusé. Mardi soir, Nicolas NKoulou, une poignée de matches européens au compteur, a fait face aux micros et parlé comme un ancien. Hormis Steve Mandanda, qui juge la fin de saison "très inquiétante" et le groupe "pas forcément solidaire", l'ancien Monégasque a été le seul à regarder la situation en face. Pas question de parler de regrets, nés des occasions manquées en tout début de match. Le défenseur n'y est pas allé par quatre chemins. A la question "quel sentiment prédomine ce soir ?", NKoulou a fait un tout droit : "J'ai un sentiment de honte, pas seulement de déception. C'est fort mais il faut le dire", a-t-il ajouté, conscient que cette saillie ne resterait pas sans écho dans les jours qui viennent.

Il faut dire que l'international camerounais (22 ans) est l'un des rares Marseillais à évoluer à un niveau digne de ce nom en cette période sombre. Mardi soir à l'Allianz Arena, il a encore joué au pompier, aux côtés de Rod Fanni puis de Stéphane M'Bia, qui lui ont été associé à tour à tour en défense centrale. Alors évidemment, les défaites qui succèdent aux défaites, Nicolas N'Koulou en a un peu sa claque. D'autant plus que l'Olympique de Marseille a montré qu'il avait autre chose dans le ventre cette saison : "On est capable, on a connu de bons moments ensemble cette saison. En plus, c'est quasiment la même équipe, les mêmes joueurs. Il faut juste trouver ce qui ne va pas."

Justement, a-t-il idée de ce qui ne va pas ? "Tout ! L'état d'esprit, l'attitude, l'envie, pfff... On n'y est pas, on n'y est pas", martèle-t-il sans colère, mais plein d'amertume. Mardi, l'Olympique de Marseille n'en a pas fait assez, aux "bonnes choses" vues par d'autres et notamment Didier Deschamps, Nicolas N'Koulou répond par des manquements criants : "On n'a rien fait. Je sais qu'on peut faire mieux mais on n'arrive pas à se retrouver. C'est difficile à vivre. Là, on a pris un gros coup derrière la tête. Il faut dormir et digérer."

Et aborder le rendez-vous de dimanche le couteau entre les dents. Un match au Parc des Princes face au Paris Saint-Germain, ce n'est jamais un match comme les autres. Même après neuf défaites en dix rencontres. Même après une élimination en quart de finale de Ligue des Champions. "Ça peut-être une bonne chose, si jamais on réussit le match. En revanche, si on passe au travers..."