Barcelone - PSG (1-1), analyse : le PSG a tenu le choc de compétitivité face au Barça

Le Barça était définitivement le test qu'il fallait au PSG. Face à l'équipe considérée comme la meilleure au monde, sinon de l'histoire, Paris disposait de l'étalon dont il avait besoin. L'équipe d'Ancelotti avait réussi un parcours remarquable avant de défier le géant catalan, mais il ne s'était pas encore frotté à une formation de référence au niveau européen. Dans la logique du projet des dirigeants parisiens, qui se sont fixés cinq ans pour remporter la Ligue des champions, ce test était nécessaire pour se faire une idée du niveau de leur équipe par rapport à un prétendant au titre de champion d’Europe. Paradoxalement, Paris l'a passé avec succès malgré l'élimination.

Rivaliser collectivement avec le FC Barcelone ressemblait à une mission impossible pour le PSG. L’expérience européenne et la cohésion du bloc équipe étaient assez nettement favorables au club catalan. D’une part parce que l’effectif parisien a été largement remanié l’été dernier, comme le précédent, et d’autre part parce qu’une bonne partie de ses joueurs n’avait jamais connu la Ligue des champions avant le début de la saison. Face à un Barça qui s’appuie sur un groupe stable depuis plusieurs années, et dont la compétitivité en club a également été prouvée au niveau international avec une majorité de Barcelonais en équipe d’Espagne, l'écart semblait insurmontable pour des Parisiens dont la qualité de jeu a très souvent été mise en doute cette saison. Il n’en a rien été. Le PSG a su contenir le collectif du Barça comme peu d’équipes ont pu le faire ces dernières années. Les huit tirs cadrés de Paris au Camp Nou, une première pour un adversaire de Barcelone en C1 depuis 2005, et le fait que les Catalans aient dû attendre plus d’une heure pour cadrer une frappe devant leur public en témoignent.

Si le PSG a tenu tête collectivement au FC Barcelone, le mérite en revient évidemment aux joueurs mais aussi, beaucoup, à Carlo Ancelotti. Là où le PSG découvrait un match d'un tel niveau, le technicien italien n'a fait que confirmer sa faculté à aborder ce type d'événements. Il a su trouver les solutions pour contrer le jeu du Barça. Au Parc des Princes déjà, mais surtout au Camp Nou, où l'absence de Blaise Matuidi semblait pourtant condamner Paris à subir la supériorité du trio Busquets-Xavi-Iniesta dans l'entrejeu. Bien organisé dans l’axe, quitte à laisser un peu de liberté à Dani Alves sur le côté droit, le milieu parisien est parvenu à contrecarrer la circulation de balle catalane grâce à une très bonne coordination du duo Verratti-Thiago Motta, mais aussi à la faculté de Javier Pastore à se recentrer pour prêter main forte à son duo de récupérateurs. La patte du Mister est à l’origine de cette intelligence tactique qui a permis au PSG de tenir tête au Barça.

Il a souvent été dit que le PSG reposait d'abord sur la qualité de ses individualités. Paradoxalement, c'est peut-être là que Paris a laissé passer sa chance de créer l'exploit face au Barça. Essentiel dans le parcours parisien jusqu'aux quarts de finale avec cinq buts à la clé, Ezequiel Lavezzi s'est éteint face à Barcelone. Au Camp Nou, le manque de précision dans le dernier geste de l'Argentin, malheureux à l'aller avec un tir sur le poteau d'entrée de jeu qui aurait changé beaucoup de choses s'il avait fini dans les filets, a en partie coûté la qualification aux Parisiens. En face, son compatriote Lionel Messi a fait basculer cette double confrontation en faveur de Barcelone en moins de deux mi-temps. Un détail qui fait toute la différence. Mais si le PSG ne s'est incliné que sur un détail face au géant barcelonais, c'est qu'il a passé ce test grandeur nature avec un certain succès.