"Humiliés", David Moyes et Man United font honte à l’Angleterre après le revers à l'Olympiakos

"Ignorants, sans but et sans espoir" (Telegraph), "pauvre Manchester" (BBC), "humiliés" (Daily Mail) : la presse anglaise a du mal à se remettre du choc de la première défaite de Manchester United en Grèce (2-0 sur la pelouse de l’Olympiakos). "United touche le fond après une défaite choquante", poursuit The Telegraph. Dans un billet sur le site du Guardian, Paul Chronell revient sur les cinq points à retenir de cette humiliation. Parmi eux, l’association vieillissante Ferdinand-Vidic, le fantôme de Rooney pourtant grassement prolongé la semaine dernière et la frilosité tactique de Moyes dans son onze de départ.

Les journaux britanniques reprennent en cœur les lamentations de van Persie. L’attaquant néerlandais s’en est pris au schéma tactique de son entraineur et à ses équipiers après la rencontre. "Certains occupaient les espaces où je voulais jouer", s’est plaint RVP devant les journalistes qui n’en demandaient pas tant. "Ça m’oblige à ajuster mes courses par rapport à la position de mes équipiers." La presse britannique rapporte que Van Persie a conclu sa diatribe d’un "It’s a shame". En français, cela peut se traduire par "Dommage", ou "C’est une honte". Peu de joueurs ont survécu au naufrage. Les notes distribués par le Daily Mirror ne donnent la moyenne qu’à De Gea et Vidic et distribuent les bonnets d’âne (3/10) à Smalling, Cleverley et Young.

The Telegraph estime que cette défaite est plus inquiétante que celle subie en 1994 face à Göteborg et que Lille en 2005 ou Bale en 2011, tous deux tombeurs de MU en C1, étaient mieux armés que cet Olympiakos.  David Moyes, déjà sur un fil avant cette spectaculaire sortie de route, est le bouc-émissaire tout trouvé. "Le onze de départ proposé par Moyes a déçu les supporters de United", avance The Guardian. "Il a choisi la paire Cleverley-Carrick qui a été déplorable." Regrettant l’absence dans le onze de Fellaini, Giggs ou Kagawa, le quotidien constate que Moyes "a une méfiance naturelle pour les joueurs les plus créatifs mais son équipe les réclame."

Mais les grands médias restent mesurée par rapport à Twitter. Les usagers du réseau social se sont déchainés sur le dos du manager de Man United. Les fans déçus des Red Devils ne sont pas tendres avec un homme auquel ils reprochent d’avoir détruit en six mois ce que Ferguson avait bâti en deux décennies.

S’il n’a pas voulu dédouaner Moyes de ses responsabilités, Roy Keane, ancienne figure emblématique de Manchester United, préfère mettre les joueurs devant leurs responsabilités : "David Moyes a de quoi être choqué par la qualité des joueurs avec lesquels il travaille, a jugé l’ancien capitaine mancunien. Il y a un manque criant de confiance et certains joueurs n'ont tout simplement pas le niveau."

Keane dresse un constat cinglant : "Il faut six ou sept joueurs pour reconstruire le club." Doté d’une enveloppe de 120 millions d’euros pour l’été prochain, Manchester United se prépare à un chamboulement de son effectif. Mais The Telegraph s’interroge sur les intentions de la famille Glazer, propriétaire du club : "La grande question est de savoir si les propriétaires feront confiance à Moyes et lui laisseront gérer l’enveloppe de 120 millions d’euros." Mardi, la presse anglaise entamé largement le crédit de Manchester laissant penser qu'elle ne croyait plus en MU. La défaite en Grèce semble avoir enterré les maigres espoirs qui subsistaient encore.