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L'antisèche : Dortmund n’est plus Dortmund, et il ne peut plus l’être

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 26/02/2014 à 00:49 GMT+1

En Russie, Dortmund a été efficace et spectaculaire (2-4). Mais, le Borussia de 2014 n’est plus celui de 2013, à cause de ses absents. Notre antisèche.

Reus Dortmund vs Zénit

Crédit: Panoramic

Le jeu : Sans défense, Dortmund se doit de contrer

Qu’il est loin le temps où le Borussia Dortmund émerveillait l’Europe par son jeu léché, basé sur une possession de balle élevée et des transmissions rapides. A l’image de la rencontre face au Zenit, les joueurs de Jürgen Klopp ont pris, petit à petit, l’habitude d’évoluer en contre cette saison. Sans doute pour mieux protéger une défense en grosse difficulté. Ce jeu direct implique obligatoirement plus de prises de risques dans les passes (seulement 70% d’entre elles réussies en Russie). Il s’appuie surtout encore d’avantage sur Robert Lewandowski. Plus que jamais point d’appui dans le jeu des Schwarz-Gelben, le Polonais est désormais plus que l’avant-centre incroyable qu’il était l’an passé : c’est maintenant l’élément moteur des attaques allemandes. Celui sur lequel on envoie le ballon, comme en témoigne son implication dans la moitié des réalisations (deux buts) du Borussia à Saint-Pétersbourg (2-4). Si les absences n’expliquent sans pas tout du côté de Dortmund, les blessures sur le long terme de Gündogan et de Bender ont fortement perturbé le jeu des Schwarz-Gelben. Ces deux joueurs étaient la base de la relance et du jeu développé par le Borussia l’an dernier. Le fond de jeu du Borussia 2013 est incomparable à celui de 2014.
Côté Zénit, l’absence de Danny, associée à la blessure très rapide d’Andrei Arshavin (2e), a privé Saint-Pétersbourg de ses principaux techniciens, condamnant Hulk à l’exploit et donnant au jeune Shatov (23 ans) de trop grandes responsabilités pour son deuxième match avec le club russe. Totalement déstabilisé par cette incapacité à enchaîner plusieurs passes, le vice-champion russe 2012-2013 a déjoué en première période, balançant (lui aussi) de longs ballons vers un Rondon, trop esseulé. Menés 2-0 à la pause, les joueurs de Luciano Spalletti se sont libérés ensuite, profitant de la montée en puissance de ses hommes techniques (Shatov, Faizyulin) pour poser d’avantage de problèmes au Borussia et accrocher Dortmund sur la seconde période (2-2 lors des 45 dernières minutes). Dommage qu’il ait fallu attendre qu’il soit quasi éliminé pour que le Zénit développe  son jeu.

Les joueurs : Reus était chaud, Hulk s’est encore enrhumé

Incertain pour la rencontre il y a encore vingt-quatre heure, Marco Reus n’était peut-être pas encore à 100% mais cela ne s’est pas vu. L’Allemand a été omniprésent tout le match. A peine cinq minutes que l’international de la Mannschaft comptait déjà une passe décisive (4e, pour Mkhitaryan) et un but (5e) au compteur ! Intenable en première période, Reus aura même pu s’offrir un doublé mais il n’a pas cadré sa frappe de loin (30e) avant de voir Lodygin s’envoler sur son  coup-franc (38e). Plus en difficulté en début de seconde mi-temps comme l’ensemble de ses partenaires, Reus aura été décisif à nouveau, décalant à la perfection Lewandowski pour le 4-2 (71e) avant de laisser sa place à Hofmann (85e). Il a été clairement l’homme de la rencontre, même si Lewandowski (auteur d’un doublé) et Mkhitaryan (un but) ont également brillé, au même titre que le milieu du Zénit Oleg Shatov, premier buteur à domicile de ces huitièmes de finale.
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Neto vs Reus Zénit vs Dortmund

Crédit: Panoramic

Côté Zénit, les mauvais points sont évidemment plus nombreux, à l’image d’un Hulk particulièrement décevant. Esseulé il est vrai après la sortie d’Arshavin, le Brésilien a trop peu tenté et n’est presque jamais passé. La défense de Saint-Pétersbourg a également souffert, Neto et Lombaerts étant pris en défaut sur chaque action du Borussia ou presque. Sur ce point au moins, les deux équipes se sont values, la paire Sokratis-Friedrich de Dortmund ayant eu tout autant de difficulté les rares fois où le milieu allemand a laissé passer quelque chose.

La stat : 42%

On l’a dit, le Borussia d’hier n’est plus le Dortmund d’aujourd’hui. Quand les Allemands avaient auparavant 60% de possession de balle, les joueurs de Jurgen Klopp n’en ont plus que 40% désormais. Plus qu’une fatalité, c’est un choix de la part du Borussia, qui laisse le ballon à ses adversaires pour mieux les contrer.

Le tweet qui nous a fait sourire :

On a d’abord apprécié la qualité de jeu et la possession du FC Barcelone. Puis est venu le temps du beau à l’allemande, avec le Bayern et Dortmund. A quand le spectacle des contres du Borussia ?

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Piszczek, le sauveur de la 2e minute

On peut toujours se dire que le Borussia Dortmund paraissait vraiment trop fort pour que le match tourne un seul instant en faveur du Zénit. Mais il n’empêche que les Russes pourront regretter ces deux premières minutes. Plus incisifs au coup d’envoi, il n’a fallu que deux minutes aux joueurs de Luciano Spalletti pour se créer leur première situation dangereuse à 0-0. Sur un contre, l’arme décidément utilisée dans cette rencontre, Hulk s’est retrouvé en parfaite situation de passe mais a hésité  quelques instants avant de transmettre à Rondon (2e). Une hésitation fatale au Zénit, Lukasz Piszczek intervenant de justesse. Trois minutes plus tard, le Borussia Dortmund menait 2-0.
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Robert Lewandowski (L) of Dortmund celebrates his team's third goal with team mate Lukas Piszczek (Getty Images)

Crédit: Getty Images

La question : Le nouveau Dortmund peut-il aller loin en Ligue des champions ?

Tout dépend du temps restant avant de récupérer Gündogan, Bender et Hummels. Si Subotic est blessé jusqu’à la fin de la saison, les trois autres devraient revenir d’ici début avril, soit pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Or, ces trois maillons manquants sont essentiels à la bonne tenue de la défense du Borussia Dortmund. Lors du dernier titre de champion des Jaunes et Noirs, les joueurs de Jürgen Klopp n’avaient encaissé que 25 buts. Soit autant que cette saison en vingt matches de Bundesliga ! Privé cette année de tous ces joueurs à vocation défensive tour à tour (seul Sahin a joué tous les matchs mais n’est pas censé être titulaire), Dortmund n’a jamais pu défendre au complet, ce qui est bien évidemment préjudiciable, surtout à partir des quarts de finale de Ligue des champions.
Contrairement à ce mardi soir, Dortmund ne réussira pas toujours à inscrire quatre buts, à fortiori quand les Schwarz-Gelben affronteront des équipes comme le Bayern ou le PSG dont la défense est l’un des points forts, et contre qui le compteur va vite arrêter de tourner (15 buts inscrits en 7 matchs de C1 cette saison). En championnat, les pannes offensives du Borussia se font d’ailleurs de plus en plus fréquentes, au fur-et-à-mesure que les clean sheet se rarifient. En Ligue des champions, ça pourrait ne pas tarder.
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